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	du 5 juin 2003	VOTRE VIE

n 6 MOIS APRÈS L'INCENDIE DU RESTAURANT

Une bataille d'experts autour d'une friteuse bloque l'indemnisation

Plus de 6 mois après l'incendie du restaurant Le Potager, à Village-Neuf dans le Haut-Rhin, Charles-François Heiter, propriétaire de l'établissement, est toujours dans le flou quant au montant des indemnités qui lui seront versées, même si les travaux de rénovation du restaurant ont repris fin avril. La faute à une bataille d'experts qui s'éternise.

"En tant que restaurateur, estime Charles-François Heiter, on n'est guère préparé à perdre son outil de travail. Encore moins à comprendre les dessous de batailles d'experts dont l'issue détermine la reprise de l'activité." Le 25 septembre dernier, le restaurant Le Potager, en plein centre de Village-Neuf (68), part en fumée. L'origine du sinistre est sans équivoque : c'est l'huile de la friteuse qui a pris feu. Peu avant 20 heures, bon nombre de tables du restaurant sont déjà occupées et le service a commencé. Charles-François Heiter et son personnel tentent d'éteindre l'huile en feu à l'aide d'un extincteur. En vain. Le temps d'évacuer les clients et de donner l'alerte, les flammes se propagent à tout le bâtiment, qui abrite également le logement privé de Charles-François et Dominique Heiter. Fort heureusement, aucun blessé n'est à déplorer.
"Une fois passé le coup dur de l'incendie, poursuit Charles-François Heiter, un véritable choc psychologique car nous perdions en même temps notre outil de travail et notre logement. Heureusement, nous avons vite repris confiance. D'une part, la solidarité villageoise s'est immédiatement manifestée à travers une donation, et d'autre part, la municipalité nous a vite relogés. Nous pensions, à ce moment-là, que notre assurance allait jouer rapidement, et que la réouverture nécessiterait 5 à 6 mois au maximum."
Or, force est de constater que début avril, les travaux de rénovation n'ont toujours pas été entamés, et que les mauvaises surprises, depuis 6 mois, se sont multipliées.

De longs mois dans le flou
"Je n'ai eu connaissance des premiers détails du recours judiciaire mené par mon assureur contre le fabricant de la friteuse que début avril, poursuit le restaurateur. Je ne savais pas non plus, jusqu'à peu, que le lancement d'une expertise judiciaire bloquait tout le dossier d'indemnisation."
Suite au sinistre, de nombreux frais fixes demeurent pourtant à la charge de Charles-François Heiter, tant au niveau des fournisseurs que du personnel. Le découvert bancaire atteint vite 60 000 e, engendrant des frais de retard.
"Ma banque a réagi à ce moment-là, et a négocié avec l'assureur des acomptes, versés tous les 2 mois, au titre d'une avance sur les pertes d'exploitation. Mais jusque-là, je n'avais aucune information sur l'avancement du dossier, et encore moins sur la date de reprise des travaux."
Ce n'est que début avril, donc, que les premiers éléments lui parviennent. La bataille judiciaire autour de la friteuse n'est certes pas close, mais compte tenu des pertes d'exploitation qui s'accumulent, et en vue de limiter les dégâts, les experts des deux parties s'entendent pour lancer les travaux de réhabilitation du restaurant.
"Si leur engagement est tenu, nous pourrons ouvrir début septembre, estime Charles- François Heiter. Mais nous sommes encore dans le flou le plus complet face au montant des indemnisations. D'autant que 4 dossiers sont en cours, ceux relatifs au logement privé, au matériel, à la perte d'exploitation et au bâtiment lui-même. Si la remise en état du bâtiment est estimée à un peu plus de 200 000 e, nous sommes encore dans l'inconnu pour le reste. Quoi qu'il en soit, si le restaurant est réellement remis à neuf, je me dirai que cela compensera l'absence d'activité pendant près d'un an. En attendant, c'est une situation très difficile à vivre sur le plan psychologique." zzz16 zzz22v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2824 Hebdo 5 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE