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	du 29 mai 2003	CONJONCTURE

n RÉUNION DU G8 EN HAUTE-SAVOIE

Les surprises et les déconvenues des hôteliers  

Les grands événements, les réunions internationales médiatisées font toujours fantasmer les acteurs du tourisme. Sur le terrain, les problèmes engendrés par la sécurité des politiques invités est d'un autre genre... En Haute-Savoie, les hôteliers en savent quelque chose...

La Haute-Savoie semble en état de guerre depuis quelques jours à l'approche du G8 qui réunira 27 chefs d'Etat et leurs délégations du 1er au 3 juin à Evian. Plus de 15 000 représentants des forces de l'ordre et 3 500 journalistes ont déjà pris possession des lieux. Les routes sont barrées, les fouilles des voitures systématiques, un passe spécial est obligatoire depuis le 26 mai. Beaucoup de complications au quotidien pour tous les habitants de la région qui voient leurs déplacements, dans certains cas, impossibles. Les hôteliers-restaurateurs sont les premiers concernés par l'événement.

Réquisition des hôtels
On pourrait penser que cet afflux de clientèle sans précédent est une manne pour ce secteur. Il n'en est rien. Dans la Zone I (Evian) et la Zone II (Thonon, Morzine, Les Gets), les autorités ont réquisitionné les hôtels. En clair, les hôteliers ne peuvent accorder de réservations qu'aux personnes accréditées par les ministères de l'Intérieur ou des Armées. Georges Drzewiecki, de l'Hôtel de France, président du Syndicat des hôteliers-restaurateurs d'Evian, explique les difficultés rencontrées : "Nous n'avons pas été autorisés à gérer les réservations, 4 organismes représentant l'Etat, ayant tous des méthodes de travail différentes, ont confirmé tardivement (le 4 mai pour le 18 mai) leurs nuitées. Nous sortons de la saison creuse et notre trésorerie est faible. Aussi vous comprendrez notre déconvenue quand nous avons découvert que nous devions signer un marché public de 40 pages et être payés entre 45 et 80 jours après réception de facture." Passe encore pour les hôteliers qui ont obtenu des réservations, même s'ils seront payés tardivement... mais il y a tous les autres qui ne peuvent accueillir de clients, tels l'hôtel Bourgogne ou Le Bellevue, dont la plupart des chambres sont vides. "Qui va payer le manque à gagner ? Depuis le 15 mai jusqu'au 5 juin, nous sommes en état de siège. Le début de saison est très important pour nous. L'Etat a parlé d'indemnisation pour les hôtels non remplis, mais aucun document écrit n'a concrétisé cet engagement oral."

Des hôtels vides
Gilbert Lheureux, président des hôteliers-restaurateurs de la Haute-Savoie, vient d'interroger les autorités afin obtenir un engagement. Dans la zone III (Annemasse, Margencel, Yvoire), la situation est plus délicate encore. Annemasse prend des allures de ville morte, certains commerçants vident leurs vitrines et les protègent par des planches. La peur des manifestants est perceptible et beaucoup d'hôteliers hésitent à prendre des réservations. En bordure du lac et des lieux touristiques, les hôtels-restaurants sont complètement sinistrés. Aucun dédommagement n'est prévu pour la zone III. "Du week-end de la fête des Mères à l'Ascension, nous n'avons aucune réservation, explique Monsieur Plassat, de l'Hôtel des Cygnes à Margencel. Habituellement, nous faisons un chiffre d'affaires de 50 000 e sur cette période. Les routes sont fermées ou filtrées, nos clients ne sont pas prêts à subir une fouille systématique de leur véhicule et 5 heures d'attente pour venir déjeuner. Nous attendons la fin du G8 pour demander à l'Etat d'examiner notre situation."
Une lueur d'espoir cependant. Selon les autorités, Le G8 aurait l'impact des Jeux olympiques. C'est sûrement le cas pour le Royal Evian, qui bénéficie d'une couverture médiatique inégalée, en recevant 27 chefs d'Etat. Cependant, l'effet G8 est déjà perceptible sur les réservations de l'année. Un autocariste allemand vient de signer un contrat pour un remplissage à l'année de 25 % de l'Hôtel de France. Les demandes de séminaires ne cessent, elles aussi, de s'accroître. Une vraie lueur dans la tourmente.
F. Tari zzz36v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2823 Hebdo 29 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE