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Ille-et-Vilaine

Comment séduire les Anglais ?

En Bretagne, les Britanniques représentent la première clientèle étrangère. Un marché à conquérir, mais en respectant les attentes bien spécifiques des sujets de sa Gracieuse Majesté.

L'an dernier, la clientèle britannique a réalisé quelque 482 551 nuitées dans les hôtels bretons, en progression de 8 % par rapport à 2000. En Ille-et-Vilaine, nos cousins d'outre-Manche représentent la première clientèle étrangère pour l'hôtellerie avec 214 620 nuitées réalisées en 2001. Autant dire que la réunion provoquée dernièrement par la CCI de Rennes sur l'opportunité de développer sa clientèle britannique, n'avait rien d'anecdotique pour les professionnels départementaux du tourisme. Au-delà des chiffres (voir encadré ci-dessus), il s'agissait de mieux appréhender le comportement de cette clientèle. "Un sujet pointu, dixit Gaëlle Pambour, responsable tourisme à la CCI. Tous les professionnels ne peuvent pas prétendre accueillir des Anglais. Il faut répondre à leurs attentes." Dotés d'un pouvoir d'achat conséquent (37,65 e de dépense moyenne par jour
et par personne en Ille-et-Vilaine, dont 36 % sont consacrés à la nourriture et 28 % à l'hébergement), ces clients paraissent très attachés à l'intérieur des terres. Selon l'étude réalisée par le CDT, ils privilégient "les hébergements ruraux ou en secteur rural, de moyen ou haut de gamme". Près de 9 nuitées sur 10 sont réalisées dans des hôtels de 2 ou 3 étoiles.
Les Britanniques aiment le tourisme culturel, et n'hésitent pas à se déplacer pour des manifestations dont ils sont friands. "Pour les attirer, les professionnels doivent s'appuyer sur des manifestations ou des équipements et produits innovants, comme le golf ou autres, résume Gaëlle Pambour. N'oublions pas non plus l'outil Internet, très utilisé par les Anglais." Rappelons que la compagnie Ryanair réalise plus de 70 % de ses ventes de billets d'avion via Internet.

"Les Anglais aiment la gastronomie"
Installés au Pen-Roc à Saint-Didier, dans la campagne du bassin rennais, Joseph et Mireille Froc répondent à ces critères. En 2002, la clientèle britannique représentait chez eux 13 % du chiffre d'affaires global "et 30 % du CA en juillet et août". Autant dire que leur approche en a intéressé plus d'un, d'autant que "cette année, nous sommes en hausse sur cette clientèle". Les époux Froc travaillent ce segment de clientèle depuis 15 à 20 ans. "Les Anglais s'intéressent à notre établissement car nous proposons un ensemble de prestations, hôtellerie et restauration. Alors que l'Espagnol ira davantage dîner en ville, l'Anglais reste sur place. Ils veulent un prix global, même s'ils peuvent dépenser plus une fois sur place, explique Joseph Froc. Les Anglais aiment la gastronomie, c'est un point capital. Je suis persuadé qu'il est essentiel d'adhérer à un groupement pour les attirer. Individuellement, c'est très dur." Lorsqu'il a commencé à travailler ce marché, Joseph Froc adhérait aux Logis, "puis à Minotel, et aujourd'hui aux Relais du Silence. C'est à l'époque Minotel que nous avons collaboré avec un tour-opérateur. Ensuite, les clients reviennent d'eux-mêmes, un climat de confiance se met en place".

Le court séjour shopping
Enfin, les Britanniques multiplient les courts séjours, "jusqu'à 3 séjours dans l'année", surfant de fait sur le développement des compagnies aériennes 'low-cost' et le maintien des ferries. Alain Bouyou, manager du commerce rennais, a même évoqué le développement du court séjour shopping, particulièrement pour Noël. Les circuits intègrent désormais une journée shopping avec demandes de réductions auprès des associations de commerçants d'une ville. L'hôtellerie, et particulièrement celle de ville, a tout à y gagner. Si l'on ajoute une sensibilité à l'accueil, à la prise en charge des enfants, etc., on l'aura compris, les Anglais sont des clients exigeants, mais les bons professionnels sauront s'adapter... à leur
plus grand profit.
O. Marie zzz36c zzz22c zzz70

La clientèle britannique en Ille-et-Vilaine

w 214 620 nuitées en 2001 (+ 7,6 % par rapport à 2000 ; +17,3 % par rapport à 1999).
w 36 % du total des nuitées étrangères ; 9,1 % du total des nuitées.
w 54 % des nuitées réalisées dans des 2 étoiles.
w Durée du séjour : 4,7 jours.
w Budget moyen : 460,09 e.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2800 Hebdo 19 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE