Rians (Var)
Agrandi sans permis de construire, cet hôtel de charme avec restaurant gastronomique a fait l'objet d'une démolition partielle. Après 10 ans de procédure, la propriétaire, encore sous le choc, a fermé l'établissement, mais espère toutefois obtenir le feu vert de la mairie pour s'étendre.
Condamnée
pour construction illicite en 1995, la propriétaire de l'hôtel Le Bois Saint-Hubert à
Rians dans le Var a vu, en décembre dernier, son établissement en partie rasé. Survenue
au terme de 10 années de procédure, la destruction, qui a été provisoirement arrêtée
pour cause de présence d'amiante dans la toiture et qui devrait être poursuivie
ultérieurement, concerne une surface totale de 250 m2 comprenant notamment le bâtiment
de la piscine, le hall d'entrée et une des trois salles de réception d'une capacité
d'accueil de 40 personnes. "C'est un véritable cauchemar", explique
Julie Gaillard, la propriétaire de cet hôtel de charme, 4 étoiles, réputé dans la
région pour sa cuisine gastronomique provençale. "Lorsqu'en 1988 j'ai décidé
de transformer cette ancienne bergerie en hôtel- restaurant, le maire ne s'est nullement
opposé à ma démarche. En pleine révision du plan d'occupation du sol, la municipalité
m'a même soutenue et promis de créer une zone de loisirs autour de mon établissement.
Forte de ces promesses, j'ai entamé les travaux sans permis de construire qui m'ont
coûté aux alentours de 1,83 ME (12 MF) portant sur la rénovation de la bergerie,
l'extension de la cuisine pour m'adapter à la norme d'hygiène en vigueur, la
construction d'un hall d'entrée et d'une salle de réception. Une fois les travaux finis,
l'ancien maire a été remplacé par un autre, le permis de construire ne m'a jamais été
accordé et depuis, je suis dans l'illégalité complète."
"Je n'ai jamais cessé d'essayer de régulariser ma situation"
Malgré une menace permanente de démolition du service d'urbanisme, Le Bois Saint-Hubert
continue à ouvrir ses portes à une clientèle composée principalement d'hommes
d'affaires et de familles pour des séminaires, réceptions, mariages. "Les
touristes, français et étrangers, se laissent aussi séduire par mon établissement,
idéalement situé au cœur de la Provence et aménagé dans un cadre élégant et
raffiné. Hélas ne disposant que de 8 chambres, je suis souvent obligée de refuser ces
clients en été. En revanche, hors saison, pour la même raison, je perds une importante
clientèle d'affaires. Après une fête, les gens préfèrent rester dormir dans l'hôtel,
plutôt que de prendre le volant. Une demande impossible à satisfaire avec les capacités
dont nous disposons", souligne Julie Gaillard qui, désormais, espère obtenir
une autorisation d'extension de l'hôtel pour se doter d'une quinzaine de chambres
supplémentaires, dans le cadre d'une nouvelle révision du plan d'occupation du sol.
Actuellement, même si l'environnement est complètement saccagé, une grande partie de
l'hôtel est restée intacte. "Je suis écœurée par ce qui s'est passé. Je
passe pour une hôtelière malhonnête alors que je n'ai jamais cessé d'essayer, depuis
toutes ces années, de régulariser ma situation. Si aujourd'hui je trouve encore du
courage pour tout recommencer, c'est grâce à de nombreuses lettres de soutien de mes
clients que je reçois tous les jours. Entre-temps, j'attends la réponse à ma demande de
permis de construire." zzz36c zzz36v
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L'Hôtellerie n° 2758 Hebdo 28 Février 2002 Copyright ©
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