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VIE PROFESSIONNELLE

Incinération des farines animales

LES HOTELIERS NIÇOIS DISENT NON

La maladie de la vache folle continue d'inquiéter. Son apparition a conduit les responsables gouvernementaux à interdire l'utilisation de farines animales. La France doit donc éliminer 600 000 tonnes de ces farines chaque année.

Dans ces conditions, l'annonce faite il y a quelques semaines par les cimenteries Vicat, situées sur la commune de La Grave-de-Peille, dans la vallée du Paillon, au nord de Nice, de brûler des farines animales comme combustible d'appoint, a jeté un trouble certain parmi les riverains. Les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration présents dans les villages proches de la cimenterie se sont vite retrouvés au premier rang des mécontents. Il faut dire que le projet ne pouvait pas laisser les habitants indifférents. La société Vicat s'est en effet portée volontaire pour brûler 100 tonnes de farines animales par jour après avoir construit un silo de 400 m3 pour le stockage préalable du produit et une cheminée de 100 mètres de hauteur.

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Peillon, un des villages qui refuse l'incinération des farines animales dans la vallée.

Non au prion dans le Paillon
Les adversaires du projet réunis au sein de l'association Paillon Vert revendiquent déjà 300 adhérents et une pétition ayant accueilli à ce jour plus de 5 000 signatures. Leurs critiques sont nombreuses. Ils estiment que les conséquences sur l'environnement seront graves. Ils mettent en avant les effets des rejets dans l'atmosphère (Nice est à 9 km du site projeté, Menton à 10 km et Monaco à 7 km) et les risques d'infiltration et de contamination dans le sol et dans la rivière le Paillon qui se jette dans le Baie des Anges. Ils soulignent l'attractivité touristique du site situé en fond de vallée, dans une zone fortement urbanisée et toute proche de deux villages classés, Peille et Peillon, et dénoncent une connotation financière trop marquée (la société Vicat toucherait de l'Etat une subvention de 350 F par tonne incinérée, soit une somme de 12 à 15 MF pour la première année d'exploitation).
Pour les dirigeants de la cimenterie Vicat, il ne s'agit que d'un projet et une enquête publique permettra de démontrer l'absence de risques lié à l'incinération. Quant au transport, il sera réalisé en utilisant des citernes parfaitement fermées et étanches.
En attendant, les élus des communes de La Grave-de-Peille, l'Escarène, Touët-de-l'Escarène, Peillon, Peille, Lucéram, Blausasc ont marqué leur opposition, et le député-maire de Menton, Jean-Claude Guibal, au nom du principe de précaution, s'oppose au projet. Les hôteliers-restaurateurs militent également pour une plus grande transparence dans ce dossier. Christian Millo, propriétaire de l'Auberge de la Madone à Peillon, a saisi le Syndicat des hôteliers de Nice-Côte d'Azur afin qu'il apporte son soutien actif aux opposants du projet. Autant dire que les prochaines semaines seront décisives. Plusieurs hypothèses sont possibles, parmi lesquelles l'abandon pur et simple du projet ou l'ouverture d'une enquête publique qui intensifiera le clivage entre les adversaires du projet farouchement opposés à une autorisation administrative provisoire et les dirigeants de la cimenterie Vicat qui voient dans l'incinération des farines animales un moyen de financer la modernisation de leur usine.
Ch. Roussel zzz44s

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L'Hôtellerie n° 2745 Hebdo 22 Novembre 2001

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