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Côte d'Azur

A quand le verre d'eau payant ?

Le verre d'eau payant : la Côte d'Azur n'avait pas forcément besoin de ça pour aggraver une réputation déjà 'exécrable' quant au matraquage du touriste de passage. Mais Hubert Boivin a initié la démarche à Nice pour, dit-il, "mettre fin aux abus".

"Le premier verre d'eau est servi gratuitement avec le café. Les suivants seront facturés 2 F." Le panneau qui orne la terrasse de la brasserie-restaurant Le Montet, à deux pas de la Promenade des Anglais, annonce clairement la couleur. L'établissement d'Hubert Boivin pratique la facturation de l'eau si elle n'est pas accompagnée d'un renouvellement de la commande. Intarissable sur le sujet, le président de l'Union patronale des restaurateurs-limonadiers de Nice a, on le devine, dû longuement expliquer sa démarche face à de nombreuses critiques.

Une décision difficile à faire comprendre
"Je ne refuse jamais, bien sûr, de l'eau à un enfant. Mais ce que je dénonce, c'est la personne qui s'installe dans votre établissement avec un café et qui, une demi-heure plus tard, demande un verre d'eau, puis une carafe, puis des glaçons... Des exemples comme ça, j'en ai des centaines. Pour nous, une table, c'est un instrument de travail, ça ne peut pas rester improductif." Juridiquement, la démarche du cafetier est légale. La seule obligation est d'afficher clairement le prix pratiqué. Ce dernier est libre bien sûr. Commercialement, c'est une autre histoire... Le principe de la gratuité de l'eau reste important pour le consommateur. "C'est surtout une réaction contre les abus, se défend le président de l'Union patronale. Les gens demandent des explications. Avec le dialogue, tout s'arrange. D'ailleurs, je dénonce également les abus inverses : chez moi, le café est à 8 F en terrasse, certains à Nice le font payer 18 F le soir, c'est de la folie !" Mais ce qui est pratiqué à Nice l'été, où les terrasses ne désemplissent pas d'une clientèle de passage, peut difficilement être calqué au Café du Commerce d'un village de la Creuse ou d'ailleurs. Les cafetiers niçois ne seraient-ils pas devenus trop gourmands ? "Pas du tout, proteste Hubert Boivin. C'est très spécifique à notre région, ces demandes. Nous avons un produit à vendre. Il faut bien travailler !" Serait-ce dû également à la proximité de l'Italie où les couverts sont souvent payants, de même que les gressins et, parfois, la carafe d'eau ? Peut-être. En tous les cas, Hubert Boivin a lancé le petit pain payant 8 jours après le verre d'eau. "J'ai d'abord pris cette décision par souci d'hygiène, se défend le président. Le petit pain (70 g) est emballé et vendu à prix coûtant 1,5 F. Je ne vois pas pourquoi les gens qui payent sans rechigner le pain quand ils vont dans une cafétéria d'un centre commercial protestent parce que je fais de même. Avant que les normes européennes nous interdisent de servir du pain coupé, j'ai voulu prendre les devants. Je suis soutenu par nombre de mes adhérents, ici, à Nice", insiste Hubert Boivin en conclusion. Reste à savoir si le consommateur acceptera sans bouder ces nouveaux usages... zzz24

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L'Hôtellerie n° 2734 Hebdo 6 Septembre 2001

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