Hôtellerie parisienne
Le palace de l'avenue Montaigne passe sous le contrôle de la Brunei Investment Agency, et est désormais managé par le groupe Dorchester.
La rumeur courait depuis
plusieurs mois. C'est aujourd'hui chose faite. Le palace de l'avenue Montaigne, le Plaza
Athénée, vient une nouvelle fois de changer de main. Le prince Jefri Bolkiah,
priopriétaire de cet établissement haut de gamme comprenant 187 chambres dont 41 suites
(ainsi que du Palace à New York et du Bel Air à Los Angeles), a en effet trouvé un
compromis au litige qui l'opposait à son frère, le sultan de Brunei. Aux termes de cet
accord, le fonds de commerce de l'hôtel parisien (les murs appartiennent à l'assureur
Axa) a tout simplement été transféré à The Brunei Investment Agency (BIA), société
gouvernementale chargée des investissements du Brunei.
Un changement dont François Delahaye, directeur du Plaza, à qui l'on a garanti le
maintien des équipes en place, se dit "ravi". D'autant plus que
l'établissement sera dorénavant managé par le groupe britannique Dorchester. "Un
nouvel avenir s'ouvre devant nous !", estime d'ailleurs François Delahaye. Et
d'ajouter : "Nous allons en effet pouvoir profiter de l'expérience du Dorchester
Group, particulièrement efficient sur le créneau du 5 étoiles." Fondé en 1996
de l'autre côté de la Manche, le groupe Dorchester possède et exploite de fait trois
établissements de luxe, dont le Meurice à Paris, Le Beverly Hills en Californie et enfin
le Dorchester à Londres.
Des adresses de réputation internationale qui offrent des prestations de très haute
volée et qui ont bénéficié de gros investissements comme le Meurice, rénové tout
récemment du sol au plafond.
S'il est encore trop tôt pour l'affirmer, le Plaza Athénée, pour lequel quelque 300
millions de francs ont d'ores et déjà été déboursés au cours des dernières années,
devrait donc a priori pouvoir encore compter sur le groupe Dorchester afin de peaufiner sa
cure de jouvence. "Nous allons d'abord procéder à une évaluation de l'hôtel et
nous réaliserons ce qui est nécessaire en fonction de cet état des lieux",
précise du reste le groupe.
Deux palaces à forte personnalité
En attendant, le palace de l'avenue Montaigne va dès à présent pouvoir tirer avantage
de la force commerciale de la compagnie ainsi que de ses programmes marketing. Un atout
non négligeable sachant que l'hôtel a cependant réalisé une excellente année 2000.
"Malgré trois mois de travaux, le Plaza est effectivement parvenu à afficher un
taux d'occupation de 73 %, et un prix moyen chambre supérieur à 4 000 francs",
souligne François Delahaye.
Une seule ombre au tableau, le Plaza Athénée dispose maintenant d'un 'frère' dans la
Ville lumière, à savoir le Meurice. Une double présence qui pourrait prêter à
confusion au niveau commercial. Ces établissements ne vont-ils pas en effet se faire
concurrence ? Les représentants du groupe Dorchester affirment dans un communiqué que
"la présence de deux palaces sur un marché aussi fort que Paris ne pose pas de
véritable problème". Et d'ajouter : "Les deux établissements en
question ont en outre des personnalités très spécifiques, des situations géographiques
distinctes et des clients différents. Le Meurice est très présent sur les marchés
américains et japonais, tandis que le Plaza, lui, est davantage marqué par la clientèle
sud-américaine", argumentent-ils.
Des explications qui n'empêchent pas de nouveaux bruits de circuler sur la place
parisienne : "Le Plaza Athénée serait en effet à nouveau sur le marché",
selon différentes sources. D'autres affirment que cette opération se limiterait à
évaluer l'hôtel.
C. Cosson
Le fonds de commerce du Plaza appartient désormais à la Brunei Investment
Agency.
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L'HÔTELLERIE n° 2705 Hebdo 15 Février 2001