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La guerre de Calais n'aura pas lieu

Les hôteliers jouent avec Accor

C'est avec une surprenante unanimité moins une voix, celle d'un membre absent, que la CDEC du Pas-de-Calais a donné son feu vert à la construction d'un Ibis (120 chambres), d'un Suithotel (100 suites) et d'un Etap Hôtel (140 chambres) à Coquelles, sur le site du terminal Eurotunnel aux portes de Calais.

On sait que ce développement hôtelier était prévu dès la création de la zone d'activité. Mais 360 chambres d'un coup, n'était-ce pas un peu déstabilisant, par rapport à un parc de 1 500 chambres dans le Calaisis, dont 1 100 chambres à Calais ville ? Même dans une période relativement faste, l'initiative a de quoi étonner, d'autant que la marque Ibis est déjà fortement représentée à Calais avec deux établissements de 55 et 42 chambres. "Mieux vaut faire avec que contre", répond Michel Beauvallot, à la fois syndicaliste, président des Logis du Pas-de-Calais et fortement impliqué dans le club hôtelier calaisien depuis sa création. "Nous avons parlé avec Accor, et le club hôtelier a pris l'option d'accueillir rapidement un représentant des hôtels afin d'établir une synergie entre les actions de promotion du groupe et nos propres initiatives. L'union fait la force", explique-t-il. Une réunion de concertation décisive a eu lieu en mai dernier.

Une offre insuffisante
Jean-Claude Luttmann, directeur du développement France Accor, y a exposé ses arguments. Pour lui : "L'offre
hôtelière est globalement insuffisante à Calais et Coquelles, c'est-à-dire que la zone du terminal a une situation particulière qui relève d'une offre spécifique. Seul l'hôtel Copthorne (3 étoiles) est implanté à proximité.
" Il relève d'abord du développement tertiaire de la zone, tant dans le domaine des bureaux que du commerce. Le terminal est "une zone très exposée, un entonnoir" dans un sens comme dans l'autre. Par contre, il reconnaît que le problème du Calaisis est son caractère de "point de passage où, comme son nom l'indique, le touriste ne fait que passer". Or, il faut parvenir à "fixer une clientèle un peu plus longtemps".

Promotions avec Eurotunnel
"Nous sommes sensibles à cet argument", affirme Jean-Claude Luttmann. Pour y parvenir, Accor compte développer au maximum les échanges réciproques de promotions avec Eurotunnel. "Les présidents M. Espalioux et M. Ponsolle se sont rencontrés", indique Jean-Claude Luttmann pour appuyer cette volonté. "Nous pouvons participer à cette fixation de la clientèle avec trois offres en gros de 500 à 200 francs", en particulier avec l'implantation de la marque Suithotel qui vise des séjours prolongés.
La restauration peut en effet espérer en profiter, dans la mesure où les clients de ces hôtels éprouveraient le besoin de se rendre aussi en ville et sur la côte. Les commerçants de la Cité de l'Europe, voire de la ville, peuvent aussi en espérer des retombées. Les hôteliers calaisiens peuvent peut-être souhaiter un développement de la notoriété de leur région, pour un second séjour chez eux... Mais en attendant, la concurrence sera bien là. Cette décision survient à un moment où le trafic des excursionnistes d'un jour s'est effondré, alors que le tourisme "pur", c'est-à-dire non pollué par les ventes hors taxes, continue sa progression.
Les permis de construire, tous recours épuisés, sont espérés à la fin de l'année pour un début des travaux début 2001 et une ouverture pour l'été 2002.
A. Simoneau

 
L'implantation de la marque Suithotel vise des séjours prolongés.


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L'HÔTELLERIE n° 2683 Hebdo 14 Septembre 2000


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