Le marché lillois en assez bonne forme
Le taux d'occupation moyen des 57 hôtels de la métropole lilloise adhérents à l'observatoire hôtelier de la CCI (57 hôtels sur 106 recensés) s'est établi à 64,8 % en 1999, une petite hausse de 2 % environ sur l'année 1998. Une année 1999 considérée comme un bon cru.
Le prix moyen toutes catégories confondues est passé de 289 F en 1998 à 295 F en 1999, une assez bonne progression si l'on considère que la période Coupe du Monde a faussé la donne en 1998. Le chiffre d'affaires de l'hôtellerie de Lille Métropole est globalement évalué à quelque 413 millions de francs. Les professionnels tiennent des discours différents selon leur lieu d'implantation et la qualité de leur affaire. La période est "superbe" pour l'un, "tout juste correcte" pour l'autre. En bref, la conjoncture reste haute, mais avec de sérieux bémols. D'une part, le début et le milieu de l'année ont été assez bons, mais on constate un relatif fléchissement au dernier trimestre 1999, confirmé sur les quatre premiers mois 2000. "Nous sommes au-dessous de nos budgets", constate le directeur de l'un des gros porteurs du groupe Accor, mais les résultats de l'observatoire montrent que les indépendants souffrent plus que les chaînes en fin d'année. D'autre part, la structure du chiffre d'affaires dans le temps évolue trop peu. Le taux d'occupation en semaine a atteint 77,2 % en 1999 (75,9 % en 1998), alors que le TO en week-end s'établit à 48,9 % (46,7 % en 1998). L'apport d'une nouvelle clientèle britannique en week-end, due à l'effet Eurostar, n'a pas suffit pour franchir la barre des 50 %. Globalement, le marché lillois connaît entre cinquante et cent nuitées où les commerciaux se battent avec un certain succès, et le solde reste difficile. Cette année, le manque d'événements s'est fait sentir. Une exposition Goya au musée des Beaux-Arts fin 1998 début 1999 avait donné d'excellents résultats, tout comme les championnats du monde de bridge en août 1998. C'est ce type d'événements qui intéresse les hôteliers.
Perspectives de concurrence
Dans ces conditions, l'annonce des prochaines implantations laisse les hôteliers
circonspects. Rappelons que Holiday Inn s'annonce en franchise aux mains d'un
professionnel irlandais avec 123 chambres début 2002 près de la gare Lille Europe. Le
dossier, passé devant la CDEC le 6 juin, a été accepté. Parce que le permis de
construire était déposé depuis longtemps, le projet Novotel (80 chambres) de la rue de
Tournai, près de la gare de Lille Flandre, semble dispensé de CDEC. La même commission
a par contre accepté un Village Hôtel à Wasquehal, à mi-chemin de Lille et de Roubaix
pour 70 chambres en 0 étoile. A La Madeleine, immédiatement au nord de Lille dans
l'agglomération, la Métropolitaine d'Hôtellerie (groupe Kindt-Destombes) devrait ouvrir
un 3 étoiles. A vingt-cinq kilomètres de Lille, à Ypres en Belgique, s'ouvrira
également en 2002 un Novotel de 120 chambres. A vingt kilomètres à peine de Tourcoing,
la ville belge prospère de Courtrai n'a toujours pas d'hôtellerie de chaîne, malgré
l'activité de son centre de congrès. Cela ne durera pas éternellement. Enfin, on prête
toujours à Accor l'intention souterraine, d'implanter un Sofitel en centre-ville. Mais
rien n'est annoncé, ni même évoqué officiellement. Tout cela relance plus que jamais
le débat de l'activité congrès-événements. A Lille-Grand Palais, l'autorité congrès
tient toujours le même discours : "Impossible de faire venir de grands congrès
sans un nombre suffisant de chambres en 3 à 4 étoiles." Mais les directeurs des
hôtels de cette catégorie sentent leurs fonds de commerce encore bien fragiles.
A. Simoneau
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L'HÔTELLERIE n° 2681 Hebdo 31 Août 2000