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Discothèques du Puy-de-Dôme

Racisme et opération Badge Fluo

Sécurité, racisme et problèmes de voisinage ont été les principaux thèmes abordés par les professionnels de la nuit lors de l'assemblée générale des discothèques du Puy-de-Dôme et l'annonce de l'opération Badge Fluo pour lutter contre l'alcool au volant.

Yves Bougeard, conseiller auprès du président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) lors de l'assemblée générale des discothèques du Puy-de-Dôme, a expliqué : "Avec les refus d'accès dans les boîtes, il y a de plus en plus de plaintes pour racisme. Cela va se développer encore, car il semble bien que certaines associations, ou tout du moins une, montent des vrais coups pour se faire de l'argent." Mais le Code des débits de boissons permet de refuser des clients à la porte des discothèques dans certains cas, a-t-il poursuivi, "il faut savoir l'utiliser". Car le contexte est très différent s'il s'agit d'accueillir une bande ou des individus. "Une bonne solution consiste à suivre une formation sur la sécurité. Cela permet de s'adapter à bon nombre de situations critiques. Ces stages durent trois jours et peuvent être organisés dans n'importe quelle ville en France", a conclu Yves Bougeard.

Pour sa part, Jean-Paul Combes, président des discothèques du Puy-de-Dôme, a annoncé le lancement d'une opération en septembre pour lutter contre l'alcool au volant. Elle vise surtout les jeunes avec le slogan : "Je ne bois pas d'alcool, je conduis mes potes". Il s'agit de les convaincre, pour rester sobres, véhiculer en toute sécurité leurs copains dans les soirées, les boîtes. Le but est double : éviter au maximum les accidents dus à l'alcool et montrer l'engagement des professionnels de la nuit. Avec le soutien de la Sécurité routière, des services de la préfecture et d'autres partenaires, le projet est en bonne voie.

Pluie de pétitions

"Il ne faut pas que cela soit synonyme d'ennui", a précisé Jean-Paul Combes. Le volontaire à l'abstinence recevra un badge fluo "badge taux zéro" et il aura droit à des jus de fruits à moitié prix ou des cocktails sans alcool préparés spécialement à son intention. Une campagne via la presse, la radio, par voie d'affichage, par PLV (publicité sur le lieu de vente) renforcera et médiatisera l'opération.

Parmi les autres points abordés, dont la nouvelle réglementation sur le bruit et les tarifs de la Sacem, les problèmes de voisinage ont soulevé des remarques acérées et enflammées dans l'auditoire. Pourquoi priver un établissement d'une dérogation de 5 heures du matin, alors que la fermeture à 4 heures ne provoque, en fin de compte, que des troubles : discussions sur le trottoir, claquement de portières de voitures, etc. "Certains cafés ouvrent dès 5 heures. Nos clients qui veulent s'y rendre doivent poireauter une heure entre les deux établissements et animent, bien involontairement, les nuits des voisins", a expliqué Christian Tournebise, patron du Zizi Folies avec son associé Daniel Pachon. Installés en plein Clermont-Ferrand, ils doivent supporter une pluie continuelle de pétitions. Christian Tournebise a quitté un établissement en perte de vitesse en pleine campagne pour s'installer en centre-ville. "La Serpe d'or, proche du plateau de Gergovie n'était plus rentable. J'ai donc choisi de revenir en ville. Avec mon associé, nous avons fait les travaux d'isolation nécessaires. Nous avons pris un bail pour l'ensemble de l'immeuble, contacté les voisins. Nous avons engagé des vigiles pour maîtriser le comportement des clients à l'extérieur de la boîte. Nous avons remboursé des dégradations attribuées à nos clients. Mais notre bonne volonté n'a pas suffit. Certains nous ont menacé de trouver le moyen de nous enquiquiner et les pétitions ont suivi", a poursuivi Christian Tournebise. A la clé, des tracasseries avec l'administration et des difficultés quotidiennes pour ce night-club ambiance gay et sa dizaine de salariés à temps partiel qui réalisent un chiffre d'affaires annuel de 1,2 MF. "On nous laisse investir et ensuite on nous met des bâtons dans les roues", a-t-il déploré.

P. Boyer


Georges Julien, président de la Fédération départementale des syndicats de l'hôtellerie du Puy-de-Dôme et Jean-Paul Combes, président des discothèques, qui regroupe 34 des 45 établissements du département.


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L'HÔTELLERIE n° 2672 Hebdo 29 Juin 2000


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