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L'événement
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Au Bureau de Calais

Le foot, c'est une ambiance en plus

Chez Claude El Fassy, Au Bureau de Calais, les joueurs et les supporters du CRUFC sont chez eux. Ou chez elles. Témoignage au calme entre deux batailles.

C'est un samedi soir tranquille, entre la folie de la demi-finale remportée au stade Bollaert, à Lens par l'équipe de Calais, et la fête déjà programmée du retour des héros dans la nuit du 7 au 8 mai, quel que soit le résultat de la finale. La rue Royale à Calais nord, celle qui mène au port et à la plage, est pavoisée d'un bout à l'autre de fanions rouge, jaune et noir. C'est un soir comme les autres au casino. Mais, explique Maurice Partouche, patron de l'établissement, "tous les soirs de matchs nous recevons les joueurs avec un grand spectacle et repas de gala". Le mercredi de la victoire sur Bordeaux, la salle était comble. Le 8 mai, il y aura un podium devant le casino et une grande réception. La saison prochaine, le groupe Partouche, déjà partenaire du club cette année, fera encore mieux.

Un lieu de rassemblement
Mais le quartier général de la majorité des joueurs et des supporters serait plutôt à 100 mètres de là, Au Bureau, le quatrième ou le cinquième de l'enseigne, selon son propriétaire franchisé Claude El Fassy. Après huit ans de vie, Au Bureau est l'une des meilleures enseignes de la ville. Pas très grand, il débite quand même ses 450 hectolitres de bière par an, emploie neuf personnes et réalise environ 50 % de son chiffre en boissons, l'autre en pizzas et autre petite restauration. On y trouve tous les âges, avec quand même une prédominance de jeunes, et le week-end des amateurs de musique techno. "Mais pas de dope, prévient Claude El Fassy, le regard très significatif. L'avantage ici, c'est que je ne suis pas à 10 clients près. Je peux sélectionner." Dans la clientèle choisie, il y a en particulier les joueurs du Calais Racing Union Football Club (CRUFC). Toute la semaine, les joueurs se retrouvent ici. Ils jouent aux fléchettes, ils se détendent. Avant de prendre le bus pour le stade, ils se rassemblent et prennent le café. Ils y retrouvent la presse locale et leurs admirateurs. Leurs admiratrices aussi.
Attablées ce samedi soir, Sophie, Lorene, Virginie et Sonia sont du nombre. Non qu'elles soient fondues de foot, elles seraient plutôt attachées au Bureau, même pour celles qui habitent à 20 km, et à l'ambiance des matchs. "Ici dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est spécial. Même quand on n'est pas très sport, explique Sonia. Tout le monde soutient Lens, la grande équipe. A Calais on soutient la nôtre. Ce sont des gars comme tout le monde, on les côtoie au Bureau, ils n'ont pas la grosse tête. Et cette année c'est la folie, ce n'est pas seulement Calais, c'est toute la région qui est derrière eux." De plus, "les joueurs les plus mignons sont clients ici", confirme Virginie. Un argument de poids. De toute façon, match ou pas match, Au Bureau est un peu leur seconde maison, le point de rendez-vous. Deux travaillent à Calais, l'autre à Gravelines, une autre est étudiante à Douai : il faut un quartier général. Elles aiment bien le patron et taquinent Jocelyne son épouse (Jo pour les habitués) en l'appelant tout en se poussant du coude leur "seconde maman". Coup d'œil et réplique mi-furibonde mi-rigolarde de l'intéressée. Le foot, c'est une ambiance en plus.

Gérer la foule
Les week-ends, Au Bureau est toujours très plein, mais le mercredi 12 avril, c'est avec trois heures d'avance qu'il fallait arriver. Avec une salle étroite et en profondeur archipleine, des supporters ont dû rester sur le trottoir. Bien entendu nos quatre groupies étaient là bien avant pour préparer les guirlandes de ballons aux trois couleurs. Elles racontent ce qu'on devine déjà, les hurlements quand Calais marque, le silence quand Bordeaux égalise.
Pour Claude El Fassy, les soirs de matchs télévisés demandent attention et bonne volonté de la part de tous. Les clients sont assis partout, y compris par terre, les garçons ne peuvent pas circuler. Les commandes sont transmises de bouche à oreille jusqu'au serveur qui les saisit sur le terminal mural ou au comptoir, et qui les transmet en cuisine et à la caisse. Sans informatique et discipline, point de salut. Les plateaux, le liquide comme le solide, passent de main en main pour arriver à destination. Le 7 mai au soir, il faudrait élargir les cloisons. Impossible, alors une seule solution pour les amateurs : arriver avec quatre ou cinq heures d'avance, et consommer en attendant. Ensuite, même si le club ne réédite jamais un exploit comparable, il en restera quelque chose.
A. Simoneau


Assises avec le patron Claude El Fassy, Sophie, Lorene, Virginie et Sonia.


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L'HÔTELLERIE n° 2662 Hebdo 20 Avril 2000

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