Marche à suivre
Le manque flagrant de souplesse de ce type d'entreprise empêchera l'entrepreneur de bénéficier des multiples avantages permis par les règles fiscales dans le cadre de donations. En effet, comme il est impossible de diviser le fonds de commerce, celui-ci doit être donné d'un seul bloc.
Donation en fonction du nombre d'enfants
Ainsi, vous devrez gérer la donation en fonction du nombre d'enfants présents dans la
famille.
l Si vous n'avez qu'un seul
enfant :
Aucun problème dans ce cas, l'entreprise lui reviendra en bloc. Attention, comme il n'est
pas possible de diviser le fonds de commerce, il ne sera pas non plus possible de donner
des parts d'entreprise en plusieurs fois tous les dix ans pour faire bénéficier votre
enfant des abattements successifs de 300 000 francs. Il ne bénéficiera donc, au mieux,
que d'un seul abattement de 300 000 francs sur la donation.
l Si vous avez plusieurs
enfants :
Vous pouvez choisir de ne donner l'entreprise qu'à un seul de vos enfants, généralement
celui qui a participé à la vie de l'entreprise et qui a aidé à la faire évoluer.
Toutefois, dans ce cas, l'enfant qui aura bénéficié du don devra le plus souvent
reverser à ses frères et surs la somme qui leur serait revenue si l'entreprise
avait été partagée, ceci afin de conserver l'égalité entre les frères et surs.
La somme ainsi reversée est appelée la "soulte". Une telle solution est
dangereuse car elle suppose que celui qui reçoit l'entreprise dispose d'un capital
important lui permettant de reverser la soulte à ses frères et surs. Dans le cas
contraire, le donataire peut se voir contraint soit de vendre son fonds de commerce pour
payer ses frères et surs, soit de s'endetter pour les payer.
Si vous désirez partager l'entreprise entre vos différents enfants, il vous faudra
intégrer l'entreprise individuelle au capital d'une société que vous aurez créée,
pour ensuite partager les parts sociales de l'entreprise entre vos enfants.
Conserver l'usufruit
Il est possible de ne donner que la pleine propriété de l'entreprise individuelle et se
réserver l'usufruit du bien. Dans ces conditions, vous pourrez, en tant que chef
d'entreprise, continuer à pouvoir gérer le fonds de commerce, et percevoir ainsi les
revenus générés par l'activité. En outre, de cette manière, les droits de donation à
payer par vos enfants ne seront calculés que sur la valeur de la nue-propriété, et non
sur la valeur de l'ensemble de l'entreprise. Au décès du donateur, l'usufruit reviendra
au donataire qui retrouvera ainsi la pleine propriété du fonds qui lui avait été
donné, et ce sans avoir de droits de succession à payer.
On peut cumuler cette règle avec les autres règles fiscales pour payer encore moins de
droits.
Le passif, problème majeur
Pour évaluer le fonds de commerce, on doit prendre en compte la valeur de l'ensemble des
éléments d'actif du fonds (c'est-à-dire la valeur brute du fonds). Par contre, vous ne
pouvez pas déduire son passif. Ainsi, si le fonds est criblé de dettes, vous ferez un
don d'une valeur bien supérieure à la valeur réelle de l'entreprise ce qui fait que les
droits que vous paierez seront beaucoup plus élevés qu'ils ne le devraient. De plus, le
donataire sera imposé sur les plus-values réalisées.
Des mots, des explicationsDonateur = celui qui donne un bien |
L'HÔTELLERIE n° 2639 Hebdo 11 Novembre 1999
1. | Le récap info de la semaine |
2. | Le GHR alerte sur la hausse inquiétante des défaillances d'entreprises dans le secteur de l'hôtellerie restauration |
3. | Décès de Philippe Paris |
4. | Bocuse d'Or France : les recettes du vainqueur Paul Marcon |
5. | Vente à emporter et livraison : comment débuter sans se ruiner ? |