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Lyon

Le nouveau défi de Philippe Chavent

Alors qu'il confirme "être sorti du rouge" depuis 1998, Philippe Chavent s'offre un nouveau challenge en rachetant La Minaudière, le célèbre traiteur de Lyon, en liquidation judiciaire depuis le 27 juillet dernier.

C'était une belle affaire, l'une des plus réputées de Lyon. Entre Rhône et Saône, La Minaudière de Jean Masson est depuis longtemps une référence pour réceptions de classe et mariages chics. Pourtant, depuis quelques années, avec un investissement mal maîtrisé à Villeurbanne et des marchés perdus avec la municipalité, La Minaudière était en difficulté. Au point de se retrouver en redressement le 1er avril 1998, puis en liquidation judiciaire le 27 juillet dernier. Jean Masson, qui s'est toujours targué de "gérer son affaire comme si elle était éternelle", n'a alors pas hésité à interrompre les vacances de Philippe Chavent pour évoquer avec lui la situation.

Une collaboration salutaire
Complices en talent, les deux hommes se connaissent bien. C'est ensemble qu'ils ont travaillé sur des opérations de prestige : centenaire du cinéma à Beaubourg, anniversaire de l'Orchestre national de Lyon à Paris, dîner de la Deuxième Biennale de la danse. Ensemble aussi qu'ils avaient répondu en 1998 à l'appel d'offres de l'opéra national de Lyon pour l'exploitation des bars et de la restauration, La Tour Rose sous-traitant alors l'opération à La Minaudière.
"J'ai dû tirer un trait sur le passé, mais j'ai enregistré un déferlement de professionnels. Pourtant, au bout du compte, il ne restait qu'un nom : celui de Philippe Chavent", dit Jean Masson en évoquant aussi sa complicité avec Alain Chapel et Pierre Gagnaire.
Pour 2,50 MF (dont 1,80 MF pour le seul fonds d'un commerce annonçant 12 MF de CA du 1er avril 1998 au 31 mars 1999, dont 8,50 MF en boutique "avec un résultat de 10 %"), Philippe Chavent s'est porté acquéreur de La Minaudière qui emploie 23 salariés qui seront tous conservés, tandis que Jean Masson gardera son poste de directeur.
Propriétaire de 99 % des parts de la SARL La Minaudière, Philippe Chavent est désormais en possession de ce nom prestigieux. "Tout est à développer et nous sommes repartis avec une nouvelle énergie. Le prestige redémarre et il y a une forte demande. Nous n'allons pas gaspiller notre énergie sur des choses qui n'en valent pas la peine, mais nous allons développer une synergie entre les deux établissements." Nul doute dans cette optique que les 1 200 m2 de la rue de Brest (boutique, traiteur, pâtisserie et laboratoires) seront précieux. "Il n'y aura aucune confusion : il y aura toujours les produits La Minaudière et les produits Chavent, mais nous allons faire des créations communes", dit encore Philippe Chavent qui envisage d'ores et déjà l'ouverture d'un salon de thé aux Muses de l'Opéra au printemps 2000, évoque le développement d'un service de plats à emporter et de la vente des produits Tour Rose en boutiques...
J.-F. Mesplède

© L. Cérino/PAL

Philippe Chavent et Jean Masson : une évidente complicité gourmande.

L'empire Chavent

De la rue du Bœuf, dans l'historique quartier Saint-Jean de Lyon, Philippe Chavent a constitué un petit empire de six unités.
C'est en réunissant plusieurs hôtels particuliers de la Renaissance qu'il a fait son restaurant étoilé au Michelin, noté à 16/20 chez Gault Millau et où il annonce 9 MF de CA pour 1998.
Chavent, c'est toujours au 22 rue du Bœuf, un hôtel de 12 chambres décorées par les plus prestigieux soyeux lyonnais (3 MF de CA) et Les Terrasses de la Tour, version estivale et moins onéreuse de son restaurant, avec une ouverture 7 mois de l'année (2 MF de CA).
C'est au 3 place Neuve Saint-Jean, en face du restaurant, le Comptoir du Bœuf, sympathique bistrot (2,50 MF de CA). Et,
face à l'hôtel de ville, au 7e étage de l'Opéra de Lyon de Nouvel, les Muses de l'Opéra, un autre restaurant (4 MF de CA).

Au total, c'est donc un peu plus de 20 MF de chiffre d'affaires, avec un résultat net annoncé de l'ordre 500 000 F. "Je suis sorti du rouge en 1998", dit Chavent qui emploie désormais de 45 à 50 salariés et qui avait connu quelques difficultés ces dernières années.


L'HÔTELLERIE n° 2633 Hebdo 30 Septembre 1999

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