Journée des CHR de Strasbourg
Déçu, et c'est
compréhensible, le président de la Fédération des chefs de cuisine-restaurateurs
d'Alsace est revenu sur l'échec des négociations pour la reconnaissance du statut
d'artisan. Celui-ci a pourtant rappelé que "les cuisiniers et les maîtres
d'hôtel participent au concours du Meilleur ouvrier de France", forment des
"apprentis à des emplois qualifiés", achètent des matières premières
qu'ils "travaillent et transforment". "Mais tout cela ne suffit
pas aux yeux des pouvoirs publics à faire de nous des artisans !", devait
finalement regretter Michel Lorentz, rajoutant, en guise d'espoir, que la ministre de la
Culture, Catherine Trautmann, partageait, semble-t-il, le désir de se battre contre la
"mondialisation du goût"... Jean-Claude Bader, patron du restaurant l'Arsenal
à Strasbourg et président des CHR de la ville, mettait quant à lui l'accent sur la
nécessité de promouvoir la capitale alsacienne au travers de son folklore et de ses
produits locaux, loin d'être "ringards", faisait-il remarquer. Dans un
exposé rapide, celui-ci renvoyait également au problème de l'observatoire économique
local mis en place par la CCI et qui reste boudé par les professionnels. "Il
faudra bien un jour que nous nous réconcilions avec les chiffres si nous voulons être
crédibles et opposer d'autres arguments que des mots", asséna le responsable
syndical avant de s'en prendre au problème de la TVA. "Les résultats obtenus par
nos instances nationales nous laissent pour le moins dubitatifs. Je ne cesse d'être
interpellé sur les méthodes employées et les échecs successifs de notre Fédération
nationale", devait-il déclarer.
Comment allait réagir Jean-Louis Clauss à ces propos ? Le président du groupement du
Bas-Rhin, à la tête de la branche nationale des cafetiers de la Fédération nationale
de l'industrie hôtelière, confirma les maigres résultats de l'année sans ouvrir de
polémique. Celui-ci estimant que la détermination de la profession ne devait pas être
"entamée", qu'il fallait chercher de nouvelles voies, en évoquant
notamment la "directive européenne relative à l'application à titre
expérimental d'un taux réduit de TVA sur les services à forte intensité de
main-d'uvre". Concernant l'actualité régionale, Jean-Louis Clauss s'est
félicité de l'étude mise en chantier par la chambre régionale du Commerce et de
l'Industrie qui doit mettre en exergue, comme cela a été précédemment fait pour les
bouchers, les boulangers et les pâtissiers de la région, les "forces et les
faiblesses" des secteurs CHR. Voulant sans doute terminer sur une autre note
constructive, Jean-Louis Clauss a annoncé le développement à l'échelon national de
"l'idée née en Alsace des bistrots de pays" (rien à voir avec
l'opération européenne) dont l'objectif est de recenser "tout ce que la France
profonde compte encore de bistrots typiques". Une sorte de panorama des
établissements, incluant les "caractéristiques" des régions et les
"spécialités liquides". Pourquoi pas !
S. Soubes
Une salle remplie pour la journée annuelle des CHR de Strasbourg.
L'HÔTELLERIE n° 2633 Hebdo 30 Septembre 1999