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Au-delà des accidents

Les professionnels de la montagne sont confiants

Les avalanches successives de ces dernières semaines ont amené les clients à s'interroger davantage quant à leur sécurité en montagne. Quelques-uns sont allés jusqu'à annuler leur séjour. Les joies de la "glisse" ont néanmoins très vite repris le dessus.

"Nous plaisantions avec des copains tout en déneigeant nos toitures", raconte Peter Borggaard, propriétaire de l'hôtel Relais du Silence Les Becs Rouges à Argentière (74400). "Quand soudain, précédée d'un souffle, une déferlante blanche est apparue engloutissant tout sur son passage", confie-t-il effrayé. Profondément choqué par l'avalanche meurtrière du Tour à Chamonix qui a entraîné la mort de 12 personnes et détruit 17 chalets, ce Danois d'origine a encore bien du mal à retrouver ses esprits, une semaine après les événements. "Je n'ai pas le droit d'être malheureux, lâche-t-il. Mon hôtel a en effet été épargné, ce qui n'a pas été le cas pour certains de mes amis."
Une émotion, à première vue, bien compréhensible lorsque l'on observe l'invraisemblable chaos laissé par les coulées de neige. D'autant plus intense d'ailleurs que la montagne a grondé en d'autres lieux dans l'Hexagone, tels aux Houches ou bien encore aux Arcs. Reste que ce sentiment d'impuissance face à la nature en colère a également touché bon nombre de clients. "Beaucoup ont eu véritablement peur ! A la suite des avalanches, on peut grosso modo dire que 3 % de la clientèle ont annulé leur séjour", constate Roger Rollier, président des hôteliers de Chamonix. Et d'ajouter : "En faisant preuve de conviction, on est cependant parvenu à en convaincre quelques-uns."

Appels téléphoniques
"Nous avons été débordés d'appels téléphoniques. Les gens posaient énormément de questions concernant les conditions d'accès aux stations et les mesures de sécurité", explique un responsable de l'office de tourisme de Val d'Isère. Il faut reconnaître que, via les images diffusées par les télévisions du monde entier et les reportages dans les journaux, il y avait de quoi s'interroger. "Bloqué par la neige durant plusieurs jours, j'ai bien sûr averti mes clients. Dans ces conditions, j'ai naturellement dû faire face à plusieurs annulations", explique Peter Borggaard, qui dans cette affaire a perdu entre 300 000 et 400 000 francs de chiffre d'affaires.
"Il y a certes eu une petite psychose. Mais, cela n'a guère duré", souligne Denis Case, directeur du Frantour Chamonix. D'ailleurs, tout a été entrepris pour redonner le moral aux vacanciers. Les conditions climatiques se sont d'une part sensiblement améliorées et les mesures de sécurité ont d'autre part été largement renforcées. Résultat : les professionnels du tourisme se montrent aujourd'hui plutôt confiants pour les semaines à venir. D'autant plus d'ailleurs que, selon leurs dires : "La neige est exceptionnelle voire même tout simplement magique !" Et puis, comme le souligne le patron de l'hôtel Les Becs Rouges : "Je n'ai pas envie de skier actuellement, mais je sais que la montagne me reprendra tôt ou tard !"
C.Cosson


L'HÔTELLERIE n° 2601 Hebdo 18 Février 1999

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