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Réduction du temps de travail

Les aventuriers de la loi Robien

Mercure Masséna à Nice

Anne-Marie Quirin :

« l'abaissement du temps de travail améliore la qualité de service
au client »

« Les employés ont enfin l'impression de vivre à peu près comme tout le monde », avoue Carole Bollaro, déléguée du personnel à l'hôtel Mercure Masséna à Nice (franchisé). Et de surenchérir le sourire aux lèvres, « non seulement ils ont conservé leur salaire, mais ils peuvent enfin aujourd'hui bénéficier de deux jours de repos consécutifs. Partir en week-end quoi ! »
Des conditions encore exceptionnelles à l'heure actuelle dans l'industrie hôtelière française et qui n'auraient sans doute pas pu être mises en place au Mercure Masséna, implanté dans la capitale de la Côte d'Azur, sans le recours à la loi Robien. En tous les cas, c'est ce qu'affirme Anne-Marie Quirin, directrice de l'établissement (hôtel-bureau, classé trois étoiles).
« A l'époque, nous étions en effet très juste en personnel et jonglions sans cesse avec les extras pour nous adapter le mieux possible aux fluctuations de notre taux d'occupation. Cette façon de gérer avait hélas des conséquences sur la qualité de service », indique la patronne de l'unité.

Le client est roi
Résultat : lorsqu'Anne-Marie découvre qu'en patron modèle, Edmond Maire, président de Villages vacances familles (VVF), réduit la durée de travail de ses équipes, elle veut à son tour tenter sa chance. D'autant qu'il y a totale adhésion tant de la part de son propriétaire, Jacques Mallapert, que de sa déléguée du personnel et de ses employés. Après douze mois de parcours du combattant, notre dynamique hôtelière déniche un inspecteur du travail prêt à signer un accord de réduction du temps de travail. L'affaire est finalement bouclée en juin 1997. En échange d'une diminution de travail (de quarante-quatre à trente-neuf heures), l'entreprise s'engage à embaucher trois personnes supplémentaires moyennant exonérations de charges sociales patronales bien sûr.
« Au bout du compte, nous avons créé plus d'emplois qu'initialement prévu (4 au total). Sans oublier que nous avons également multiplié les temps partiels et annualisé certains », précise Anne-Marie Quirin. Et d'ajouter : « Tout le monde y a finalement trouvé son compte. Mieux encore ! L'abaissement du temps de travail a également permis d'améliorer la qualité du service offert au client. Ce dernier ne demeure-t-il pas d'ailleurs aujourd'hui encore le roi dans nos
métiers ?
»


L'HÔTELLERIE n° 2587 Supplément Emploi 12 Novembre 1998

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