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A la Loupe

50 ans déjà

Evolutions et révolutions du premier Logis de France

Les cinquante ans des Logis de France sont fêtés cet automne. En marge des manifestations de cet anniversaire, l'évolution du premier d'entre eux, le Moulin de Mistou en Haute-Loire.

Les Logis de France fêtent cette année leurs cinquante ans. Ils ont vu le jour en Haute-Loire en 1948. L'événement fêté les 19 et 20 octobre pour le congrès commun des animateurs et présidents des Logis a été l'occasion de poser une plaque commémorative sur le premier établissement des Logis de France. Il s'agit du Moulin de Mistou, à la limite de la Loire, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. D'ailleurs, la situation géographique de l'établissement pose régulièrement des problèmes administratifs. Par exemple, ils sont rattachés à la Loire pour le téléphone et ils doivent payer pour figurer dans l'annuaire de leur département, la Haute-Loire.«Il y avait, en 1948, 43 chambres avec lavabo, eau chaude et froide, ce qui était rare à l'époque, et une seule avec les WC», se rappelle Jacqueline Roux, présidente des Logis de la Haute-Loire et... propriétaire du Moulin de Mistou avec Bernard, son mari, Toque d'Auvergne. Que de chemin parcouru depuis ! Tant au niveau de la demande de la clientèle, «à l'époque, il y avait une salle de bains pour treize locataires», que par rapport aux impératifs de rentabilité. Le père de Bernard Roux, huissier de justice, avait abandonné sa charge pour devenir restaurateur en acquérant le Moulin de Mistou. Bernard Roux rachète l'affaire à ses parents en 1983. «Nous n'avions à l'époque que notre ambition et notre travail», se souvient-il. Suffisamment pour que le chiffre d'affaires passe de 600 000 à 2 millions de francs. Avec beaucoup de réflexions sur le métier et de prises de risques.

Moins de chambres pour une meilleure rentabilité

«Nous avons investi huit millions de francs en huit ans. Parfois, cela chasse le sommeil, cela fait peur. Nous sommes passés de deux à trois étoiles en 1994. C'était un besoin sur le secteur : il n'y en avait pas. Mais pendant une année, c'était vraiment dur, quand la nouvelle clientèle potentielle n'avait pas encore pris le relais de l'ancienne. Nous avons innové, nous avons créé une piscine, surélevée pour des questions de zone inondable, un sauna, un jackusi, etc.» Bernard Roux résume : « Nous avons refait l'hôtel trois fois. Dans ce métier, il faut bouger tout le temps et ne pas perdre de vue le rapport qualité/prix.» Ils ont aussi racheté la ferme avoisinante, pour étendre leurs activités et... mettre fin aux odeurs d'une étable d'une centaine de chèvres et de boucs. C'est cela aussi l'intégration sur le plan local !
Aujourd'hui, l'hôtel loue 14 chambres. «Nous en proposions 29 en 1996, mais nous avons fermé celles qui n'étaient pas aux normes de sécurité. Et je pense que nous resterons comme ça. C'est plus facile à rentabiliser et à gérer vis-à-vis du personnel. Cela induit une trentaine de couverts au restaurant, ce qui nous permet de faire un meilleur boulot», souligne-t-il. Le personnel est donc passé de seize à neuf salariés. La clientèle, pour un tel établissement typé et loin des grands axes de circulation, se compose de 80 % d'étrangers et de Français, «en général au-dessus des 55 ans». «Nous les trouvons grâce à nos trois cheminées aux Logis de France, chaîne où nous sommes revenus après six ans d'absence, au guide des Relais du Silence, au Michelin et aussi par le bouche à oreille des Toques d'Auvergne», explique Jacqueline Roux.
P. Boyer


Un endroit calme, très recherché par une certaine clientèle étrangère... et française aussi.


Bernard et Jacqueline Roux. Il est Marseillais. Elle est Normande. Ils travaillent ensemble dans ce premier Logis de France.


Compte tenu des conditions actuelles, il est plus rentable de louer 14 chambres plutôt que 29 !


L'HÔTELLERIE n° 2586 Hebdo 05 Novembre 1998

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