«On a gagné !», hurlaient à gorge déployée des centaines de Français le
12 juillet dernier sur les Champs-Elysées après la victoire des onze tricolores. «On
s'en est bien tiré», reconnaissent aujourd'hui la grande majorité des hôteliers de
la capitale. D'ailleurs au regard des résultats du mois de juin relevés par le cabinet
PKF Consulting France (échantillon comprenant 30 hôtels classés quatre étoiles, 28
classés trois étoiles et 23 classés deux étoiles soit plus de 12.000 chambres),
l'hôtellerie parisienne a bel et bien en effet su tirer profit de cet événement
planétaire. La grande qualité des performances ne s'est néanmoins pas réalisée sans
difficulté, tant ce rendez-vous des fans du ballon rond était de taille et donc
difficile à prévoir et à gérer notamment les derniers jours.
Il n'en demeure pas moins vrai pour autant que l'hôtellerie haut de gamme a
véritablement «cartonné» durant cette période avec des taux d'occupation
s'échelonnant de 83% à plus de 95%. La fréquentation moyenne s'est ainsi stabilisée à
87,33% contre 82,49% un an plus tôt. Mais, mieux encore ! PKF Consulting France a
constaté, parallèlement à cette augmentation de l'activité, une hausse généralisée
des recettes moyennes par chambre louée (1.816 francs à comparer à 1.400 francs en juin
1997).
Sans oublier l'amélioration spectaculaire des Revpar (recettes hébergement par chambre
disponible) qui ont globalement progressé de 37%. A noter que les hôtels «Gros
Porteurs» et les «First Class» sont parvenus à eux seuls à enregistrer des scores
exceptionnels sur ce dernier point avec des Revpar effectuant des bonds en avant d'environ
47%.
Au terme des six premiers mois de l'année en cours, toutes les catégories composant
l'hôtellerie haut de gamme de la «Ville Lumière» affichent donc une croissance
généralisée des taux d'occupation et des recettes moyennes par chambre louée. Ceci
entraînant une progression moyenne du Revpar de 20%.
La situation diffère sensiblement du côté des établissements moyenne gamme de la
capitale. Pendant le mois de juin dernier, les hôtels parisiens deux et trois étoiles
ont en effet observé un léger tassement de leur niveau de fréquentation : 83,59% contre
87,87% en juin 1997. Après enquête auprès des unités concernées, PKF Consulting
France souligne à ce propos que l'hôtellerie moyenne gamme parisienne a relevé de
manière générale près de 200 no-shows par établissements (300 dans le haut de gamme)
durant le mois de juin. Le tout accompagné d'annulations tardives non facturables et
d'une chute d'activité en dehors des dates de match.
Malgré ces aléas, l'hôtellerie deux et trois étoiles a réussi cependant à tirer son
épingle du jeu grâce à une augmentation des niveaux de prix moyen. D'ailleurs, les
chiffres parlent d'eux-mêmes. Les recettes moyennes par chambre louée en juin 1998 se
sont élevées à 621,41 francs contre 489,94 francs un an auparavant. Et de fil en
aiguille, leur Revpar a lui aussi progressé de manière sensible soit +20% en moyenne. En
cumul sur le premier semestre 1998, chaque catégorie de cette offre moyenne gamme garde
une nette avance par rapport à 1997, avec une recette moyenne par chambre disponible en
hausse de 15%.
C.C. avec PKF Consulting France
ccosson@lhotellerie-restauration.fr
Notes au lecteur* Les Palaces : prix moyen de l'ordre de 3.000 F H.T. et plus
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Pannel Kerr Forster (PKF) Consulting France
L'HÔTELLERIE n° 2572 Hebdo 30 Juillet 1998