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Berck-sur-Mer (62)

Qui veut du Régina ?

Les héritiers des mines vendent leur hôtel de vacances à

Berck-sur-Mer dans

le Pas-de-Calais, capitale du cerf volant. Un projet d'aménagement est déjà ficelé. Mais qui a 30 MF

à investir ?

Pour raisons «économiques» dit son président Jean-Pierre Kuchéida, la Sacomi vend l'Hôtel Régina à Berck-sur-Mer au sud de la côte d'Opale. Il ne s'agit pas pour le moment d'un hôtel classé NN mais d'une résidence d'été. Cette société d'économie mixte créée dans le giron du département du Pas-de-Calais pour gérer le patrimoine immobilier des Houillères aujourd'hui fermées avait acquis le Régina 7 MF en 1994. C'était alors une résidence ouvrière de vacances à la mode des années cinquante. La Sacomi y a aménagé 44 chambres aux normes deux étoiles et repris l'espace restauration pour un investissement de 5 MF. Une grande partie de l'immeuble, un ensemble étonnant à la façade de mini-Carlton, reste à traiter.

Le Régina ouvre actuellement de mars à septembre à une clientèle familiale de classe moyenne, non subventionnée, en long séjour le plus souvent et en pension complète à 295F par personne et par jour. Frédéric Talaga directeur assure que l'exploitation est rentable sur l'année compte tenu du loyer payé à la Sacomi. Un loyer qui correspond à la partie exploitée, non à la totalité des investissements réalisés. La rentabilité s'entend aussi compte tenu du fait que les treize personnes employées en moyenne, restauration et animation comprises ne sont présentes que sept mois sur douze. A noter que cet établissement vieillot et modernisé a trouvé une clientèle grâce à la fois au choix de la norme deux étoiles pour l'hébergement, et grâce à une restauration modernisée en formules brasserie - buffet. Animation en plus.

La Sacomi estime avoir fait son devoir et ne pas devoir assumer plus longtemps des charges immobilières importantes. Elle veut vendre l'immeuble qui existe, la mise à prix étant de l'ordre de 12 MF. Mais elle a fait étudier un projet d'aménagement complet qui mettrait en valeur l'ensemble de l'établissement. L'idée est de partager l'immeuble en un hôtel qui pourrait entrer en nomenclature NN, d'une capacité de 70 chambres 2*, et une résidence de vacances à studios kitchenettes de trente unités. Coût estimé du projet : 30 MF acquisition immobilière comprise.

Les grands groupes hôteliers et de loisirs français ont été consultés. Deux d'entre eux étudieraient particulièrement le projet. Sans doute l'achèvement en mai prochain de l'autoroute A16 incite-t-il fortement les élus à vendre. Berck sera à moins de deux heures des banlieues nord de Paris. L'effet d'annonce à deux semaines de la fermeture d'hiver est éloquente. Il y a sans aucun doute un marché d'été à prix très étudiés. Reste à savoir si un investisseur peut supporter un tel poids sur sept ou huit mois de l'année.

A.S.



L'HÔTELLERIE n° 2530 Hebdo 9 octobre 1997

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