Toute activité commercialo-artisanale au coeur d'une station balnéaire est soumise au contraintes particulières qu'impose le plan d'occupation des sols (POS). Monsieur Armand Blot, traiteur conservateur bien connu des narbonnais (il fabrique des soupes de poisson et autres produits de la mer très prisés), dont la boutique est située au coeur de la côte des roses n'a pas respecté cette contrainte administrative. Déjà en décembre dernier, il a fait l'objet d'une condamnation pour « faux et absence de permis de construire», pour avoir procéder à l'agrandissement de la terrasse du local commercial, dont il se sert, pour stocker ses conserves en toute illégalité.
Malgré ce premier avertissement, Armand Blot a fait comme si de rien n'était en poursuivant ses travaux. Au Tribunal de grande instance, il a tenté de justifier cette réalisation illicite par le fait qu'il avait dû consentir de gros investissements pour se mettre aux normes européennes, invoquant également, des intempéries et infiltrations d'eau qui lui ont «pourri» son stock et par la faute desquelles il avait été contraint d'installer une bâche sur la terrasse litigieuse. Le substitut du procureur requerra la destruction pure et simple de l'objet du délit, suite également aux plaintes des locataires de l'immeuble et des clients d'un hôtel voisins dont la vue était considérablement altérée par la construction.
Bien que l'avocat du traiteur ait qualifié la sanction demandée d'excessive, d'absurde et disproportionnée par rapport aux dimensions de la pseudo-construction (quelques carrelages pas plus) la demande réclamée par la défense en vue d'une expertise et d'un éventuel recours n'a pas été retenue.
Monsieur Armand Blot a été finalement condamné à une amende et à la démolition de sa terrasse.
Le 12 juin, soit 6 jours après cette condamnation le traiteur et sa femme inauguraient leur nouvelle installation.
A.Desplas
L'HÔTELLERIE n° 2519 Hebdo 17 juillet 1997
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