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Vie professionnelle

En assemblée générale à Gimont

Le Syndicat du Gers démocratise ses statuts...

Le Syndicat des hôteliers, cafetiers, restaurateurs, discothèques du Gers en Gascogne (créé en 1890), désormais appelé Syndicat départemental de l'industrie hôtelière (FNIH), vient de tenir une importante réunion à Gimont, en présence de plus de cent adhérents et de Jacques Thé. Pour, notamment, «démocratiser ses structures».

Philippe Piton, président du Syndicat du Gers, a décidé, en quelque sorte, de se mettre aux normes... Et il s'en explique : «Notre organisation doit être plus démocratique. Le bureau sera donc concerné par toutes les décisions, et non plus, comme cela se pratiquait auparavant, par le seul président. (...). L'action syndicale doit être la meilleure façon de nuire à la bêtise.» Par cette déclaration faite en préambule des travaux de l'assemblée, Philippe Piton entendait donc mobiliser plus largement et donner la parole à un plus grand nombre. Dorénavant, le mandat présidentiel sera limité à 4 ans, alors qu'il pouvait être reconduit indéfiniment. Et cela pour préserver les intérêts de la profession et convaincre, enfin, les pouvoirs publics de mieux comprendre les hôteliers, restaurateurs, cafetiers ou discothécaires. Le Syndicat du Gers compte sur ses 263 adhérents (cotisants) pour faire passer le message.

Chiffres

Les professionnels du Gers, aux prises avec les difficultés générales et malgré les campagnes de promotion touristiques directes ou indirectes (on parle encore des retombées du film «Le bonheur est dans le pré»), affichent des bilans mitigés : les six premiers mois de 1996 ont vu une chute de la fréquentation hôtelière (de 32.000 contre 35.000 en 1995, au premier trimestre), puis une légère hausse.

En restauration, il apparaît que la situation est plus critique. Selon Bernard Ramouneda, le président de la section, le chiffre d'affaires des établissements a accusé une baisse de 8% en 1996 (on met ici en garde contre «certaines associations qui se disent promouvoir la restauration»). Le secteur des discothèques avance pour sa part une diminution de l'ordre de 9% sur son dernier bilan.

Partenariat

Pour redresser son bilan, l'industrie hôtelière gersoise fait bien entendu appel aux pouvoirs publics «afin qu'ils comprennent la profession et ne refusent pas notre main tendue», mais aussi au partenariat local et aux initiatives. Philippe Piton s'est félicité, avec les animateurs du tourisme, de l'avancée du dialogue pour une meilleure commercialisation du département. Le syndicat annonce ainsi le développement de la participation aux salons français et étrangers et l'achat de parts de Loisirs Accueil. Quant aux relations avec le monde agricole, elles sont, selon Christiane Pieters, son porte-parole, «un exemple très utile de convergence de deux milieux différents, parfois divergents, dans un souci de transparence.» Une affirmation reprise par Philippe Piton : «Ce projet d'entente totale est ambitieux. J'aimerais bien qu'il réussisse.» Un partenariat qui doit se jouer aussi avec la préfecture, sur les problèmes de la discipline professionnelle (le respect, par exemple des heures de fermeture) ou, parfois critiques dans le département, de l'alcoolémie au volant.

Jacques Duvin, président régional, a apporté son soutien à ces efforts et a annoncé, notamment, le lancement d'une charte Midi-Pyrénées sur l'hôtellerie et la restauration de caractère.

Le Gers (dont le député de Montesquiou a dit : «Ce département a un futur et le tourisme est son avenir») veut donc se battre pour la survie de la profession hôtelière. Reste à revitaliser l'ardeur syndicale. Le syndicat départemental s'y emploie. Et cela réjouit Jacques Thé : «On ne dira jamais assez l'importance du travail syndical des régions.»

J.-C. Cougoule

Philippe Piton, président du syndicat du Gers, entouré du préfet Musso, du député de Montesquiou, de Simone Sampietro (vice-présidente), de Jacques Thé et de Jacques Duvin.


Assemblée générale de la FDIH 22

Déterminés !

Les responsables de la FDIH des Côtes-d'Armor continuent à afficher leur détermination. Leur dernière assemblée générale, tenue dans une salle de la CCI de Saint-Brieuc, l'a une fois de plus confirmé. Il suffisait de lire les banderoles revendicatives : "Stop aux charges lourdes", "La profession en danger" et "Stop à la concurrence déloyale et à la paracommercialisation". Au programme de cette assemblée, présidée par Dominique Salvi, les professionnels ont notamment pu débattre des nuisances sonores (ils ont plutôt écouté un exposé complexe sur les décibels) ou sur le dossier des transmissions d'entreprises (évocation de la démarche initiée par la FDIH avec la CCI et le Conseil général).

Mais les adhérents attendaient surtout de débattre du paracommercialisme. Rien d'étonnant lorsque l'on connaît l'intérêt des professionnels du département à lutter "contre ce cancer de la profession", selon D. Salvi.

Entre colère et émotion

Le débat débute par la projection d'un reportage TV sur la situation à Lyon. Une tenancière de bar évoque ses "4 à 5.000 francs pour vivre". Silence dans la salle. Des réactions : "C'est notre quotidien." Et J.-J. Liscouet, vice-président, de se lancer dans une analyse approfondie des affaires du VVF de Trégastel et de l'auberge de jeunesse de Saint-Brieuc, leurs deux chevaux de bataille. En marge, il explique : "En 96, sur les Côtes-d'Armor, 147 hôtels ont disparu des statistiques de la CCI et de l'Insee." Détaillant les comptes des deux organismes, il insiste sur le financement des investissements du VVF (total de fonds gratuits : 59%), sur la qualité des prestations des deux établissements, sur les injustices en matière de TVA, etc. "Je suis inquiet et triste, avoue-t-il avant de critiquer ses propres membres. Peut-être avez-vous manqué de dynamisme. Si vous ne réagissez pas maintenant, vous n'aurez plus que vos yeux pour pleurer." Dominique Salvi reprend à son tour : "Nous ne sommes pas assez nombreux dans les manifestations. Nos actions font rire la préfecture." Pour autant, le dossier ne laisse pas les élus indifférents. Conseiller général et président du CDT, Jean Gaubert parle d'une "démonstration édifiante, mais il poursuit, c'est à vous de trouver des solutions, d'attirer les investisseurs». Et de lancer, «un établissement de ce type s'apprête à voir le jour à Pléneuf-Val-André".

Autre moment fort de la journée, l'intervention d'un tenancier de Lannion. "Comment voulez-vous travailler lorsque l'on voit ceci." Il exhibe une affiche d'une soirée étudiante : ouverture de 20 h 30 à 3 h ; prix affichés des consommations (10 F la bière supérieure...) en toute illégalité avec la loi Evin ; salle de 2.000 personnes... «J'ai 20 ans de métier, il est temps que cela cesse, argue-t-il, la voix gonflée d'émotion. On m'oblige à majorer de 20% à partir d'une heure du matin pour lutter contre l'alcoolisme et je suis loin de fermer à 3 h du matin. Et quelques minutes avant la fermeture, la police est dehors pour surveiller. Dans ces soirées étudiantes, les jeunes sortent ivres morts !"

O. Marie

Dominique Salvi : «Nous ne sommes pas assez nombreux dans les manifestations. Nos actions font rire la préfecture.»


Réunie à Montfort-en-Chalosse

La FDIH des Landes très engagée dans la formation

Réunie récemment à Montfort-en-Chalosse, la Fédération départementale de l'industrie hôtelière des Landes, que préside Jean-Louis Gelos, a dressé le bilan, globalement positif, de son action. En tête des préoccupations : le développement de la formation professionnelle, le soutien aux établissements menacés de disparition et quelques problèmes de paracommercialisme.

«Il faut arrêter de véhiculer la fausse information que l'hôtellerie est une profession difficile. C'est un métier où il y a de l'emploi, certes contraignant, mais plein d'attraits, à condition, bien entendu, d'accepter la mobilité.» Le message du président Gelos s'adressait avant tout aux jeunes, mais aussi à tous ceux qui ont la charge de développer la formation. Spécialiste reconnu de la question, Jean-Louis Gelos ne ménage pas ses efforts pour convaincre les professionnels et a engagé de nombreuses actions en ce sens en 1996 : stages de langues, l'anglais en premier, repas-débat sur des sujets précis (le rôle des prud'hommes, en 96 ; le contrôle fiscal, prochainement) ; ou encore l'organisation de formations complémentaires (de sommellerie, par exemple, pour les apprentis). «Ces formations complémentaires sont, a dit le président Gelos, un plus pour les salariés, mais également pour l'entreprise.» Un avis partagé par Christian Sauvage, président de la Fédération Aquitaine : «Les entreprises doivent s'impliquer entièrement dans la dynamique de la formation. Elle est indispensable pour préserver les 11.000 affaires hôtelières de la région et ses 21.000 emplois. Car si la profession va bien par ses effectifs, elle va mal par ses résultats.»

Faiblesses et atouts

Le constat est souligné par les chiffres : les Landes arrivent en deuxième place des départements qui ont le plus de fermetures d'établissements ou de redressements. Le fait qu'ici il n'y ait pas de surcapacité hôtelière n'est pas forcément un bon signe. Reste peut-être alors la gastronomie pour sauver la région, comme l'a décrit avec beaucoup de chaleur le maire de Montfort-en-Chalosse, Maurice Grassié : «Vous avez votre mot à dire. La gastronomie gasconne doit nous sauver de l'invasion de la cuisine d'outre-Atlantique. Si nous n'y prenons pas garde, demain, la cuisine sera américaine ; les voitures, japonaises ; les vêtements, asiatiques et les Français, des chômeurs.»

Pour être toujours dans la course, la Fédération landaise poursuit sa participation aux salons professionnels, aussi bien à l'étranger qu'en France, en collaboration avec le Comité départemental du tourisme. Elle reconduira en 1997 le Forum des métiers de l'hôtellerie, organisé l'an dernier à Capbreton. Et elle annonce quelques nouveautés, dont un guide des restaurants, sans publicité, tiré à 60.000 exemplaires, avec l'appui financier du conseil général.

Enfin, le siège de la Fédération va changer d'adresse, à Dax. Il passe du cours Maréchal Joffre à l'avenue de Logrono, près du centre-ville, pour offrir de meilleurs services à ses adhérents.

Points critiques

Dominique Dubois, préfet des Landes, présent à la réunion, s'est déclaré ouvert au dialogue pour résoudre les problèmes en cours : lutte contre le paracommercialisme, venu surtout des structures associatives (des licences IV demandées par des professionnels auraient été refusées, mais accordées à des mairies ou à des fermes-auberges) ; heures de fermeture des établissements, à Dax essentiellement où les sept quartiers de la ville ne peuvent tous prétendre à dérogations ; sécurité routière, en raison du nombre des accidents.

Il y a aussi l'anecdote qui frise l'ubuesque : un professionnel qui demandait une licence IV d'organisateur de spectacles s'est vu opposer un refus inattendu. Pour obtenir la licence, il lui fallait fournir une attestation d'organisateur de spectacles... Celle-là même qu'il sollicitait de l'administration !

J.-C. C.

L'heure est aux questions sérieuses, à la tribune de l'assemblée générale des Landes. Autour du président Gelos : Dominique Dubois, préfet ; Maurice Grassié, maire de Montfort-en-Chalosse ; Christian Sauvage, président de la FRIHA et Michel Pujol, président national de l'hôtellerie saisonnière.


Assemblée générale du Puy-de-Dôme

Se battre sur tous les fronts

L'assemblée générale de la Fédération des syndicats de l'hôtellerie du Puy-de-Dôme a permis de faire le point sur les problèmes de la profession : redevance télévision, TVA, paracommercialisme, reconnaissance du professionnalisme, prêts bonifiés, convention collective, etc.

En plus des questions d'ordre national, lors de l'assemblée générale de la Fédération du Puy-de-Dôme, des points spécifiques au département ont été abordés : heure de fermeture des établissements, droit de terrasse, projet du centre européen de volcanologie (Vulcania)...

Pour clôturer cette manifestation, André Daguin, président de la Fédération de la restauration française, a dressé à grands traits le tableau de la situation, tant auvergnate que française, après avoir lancé un appel à la mobilisation. "Nous sommes trop gentils, ce qui est normal avec nos clients, mais pas avec les administrations. Nous ne devons pas faire dans la dentelle. Nos ministres entendent ce qu'on leur dit. Et si autrefois ils ne l'entendaient pas, c'est que bien souvent, on ne leur disait pas."

Restauration - "Notre travail ? Etre prescripteur de produits agricoles. Si la restauration disparaît au profit des chaînes étrangères, les agriculteurs disparaîtront aussi. Nous appartenons à la filière agricole et alimentaire."

Paracommercialisme - "Il n'est pas normal qu'une profession soit persécutée et que des associations fassent ce qu'elles veulent. Si vous tombez sur un joli coup de paracommercialisme, n'hésitez pas à réagir efficacement."

TVA et charges - "Le nombre des dépôts de bilan prouve que la fiscalité n'est plus adaptée à la réalité du travail. Pour la TVA, plusieurs pistes restent envi-
sageables, notamment au niveau européen ou en dissociant les taux selon les produits. Mais je ne suis pas sûr que la TVA à 5,5% sauvera tout le monde. Pour la redevance télé, nous allons gagner. Mais pas encore.
" Cependant il faut faire vite comme l'a fait remarquer un des participants : "Si aucune solution n'est trouvée pour la Coupe du monde de football, nous allons devoir fermer nos établissements pendant trois semaines."

L'avenir - "Essayons ensemble de faire passer notre métier dans le troisième millénaire avec des idées neuves. Il faut se servir du progrès et de cette formidable idée qu'est la ruralité."

Pour terminer l'assemblée générale, André Daguin a remis la grande médaille d'honneur de la FNIH (Fédération nationale de l'industrie hôtelière) à Robert Papon, ancien président de la Fédération du Puy-de-Dôme de 1972 à 1991, ancien vice-président national du thermalisme et qui s'occupe toujours de formation.

P. Boyer



L'HÔTELLERIE n° 2506 HEBDO 17 avril 1997

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