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«Accor aime Sofitel»

Malgré l'échec de l'affaire Méridien, le groupe français croit toujours en l'avenir de sa chaîne quatre étoiles. Depuis 1995, plus de 200 millions de francs rien qu'en Europe ont ainsi été consacrés à la rénovation et au repositionnement de l'enseigne. Forte aujourd'hui d'une image plus homogène, Sofitel totalise 103 unités dans plus de 40 pays et envisage son développement sous un nouveau jour.

Paul Dubrule et Gérard Pélisson ont très mal digéré le fait de ne pas être parvenus à marier leur chaîne quatre étoiles, Sofitel, à l'ex-filiale hôtelière de la compagnie Air France, Méridien. Les cofondateurs du groupe Accor n'en ont néanmoins pas pour autant pris la décision d'abandonner les ambitions qu'ils nourrissaient au préalable quant au marché de l'hôtellerie internationale haut de gamme. Bien au contraire. S'ils ont certes vendu en juillet 1996, dans le cadre de leur plan de cession d'actifs immobiliers hôteliers, les murs de six hôtels Sofitel situés en France pour un montant 1,1 milliard de francs et ceux de cinq autres implantés aux Etats-Unis, les deux hommes ont parallèlement au cours des deux dernières années maintenu leur soutien à la marque en lui permettant de se refaire une «jeunesse» et de repositionner son image. «Pour jouer dans la cour des grands, il nous fallait passer du «petit» quatre étoiles au cinq étoiles», explique Nicolas Ricat, responsable marketing de l'enseigne. Rien qu'en Europe, 200 millions de francs ont ainsi été consacrés annuellement depuis 1995 à la rénovation du réseau. Aux Etats-Unis où la chaîne totalise huit établissements (dont sept sous enseigne Sofitel et un à Miami en gestion), près de 15 millions de dollars ont également été investis sur deux ans. Et les choses ne devraient pas en rester là. D'autant qu'aujourd'hui avec un taux d'occupation de 62,4% (1996) et un volume d'affaires de 4,071 milliards de francs contre 3,5 un an plus tôt, «Sofitel contribue positivement aux résultats du conglomérat français», précise Nicolas Ricat. Ajoutons à cela qu'à l'occasion d'une rencontre avec les équipes dirigeantes de la chaîne, Jean-Marc Espalioux, successeur de Dubrule et Pélisson, a déclaré en substance : «Accor aime Sofitel.»

Victoire face à des concurrents musclés

Après les profondes transformations réalisées au Sofitel Paris Forum Rive Gauche (ex Saint-Jacques, 200 millions de francs sur cinq ans), celles de l'Hôtel Astoria à Bruxelles (37 millions de francs sur trois ans), l'embellissement du Sofitel Auberge de la Vieille Tour en Guadeloupe (44 millions de francs sur un an), la rénovation du Sofitel Houston (7 millions de dollars), d'autres unités vont donc dans les mois à venir subir le même sort. C'est le cas notamment du Sofitel Porte de Sèvres et du Sofitel Arc de Triomphe à Paris. Une politique qui a de quoi apparemment rassurer les investisseurs potentiels souhaitant travailler avec la marque française.

Fort de sa nouvelle image (plus homogène et mieux définie que par le passé), Sofitel a d'ailleurs d'ores et déjà remporté quelques victoires face à des concurrents particulièrement musclés. A noter par exemple la récente prise d'en-
seigne du Regent à Melbourne (Australie). Mieux encore ! La chaîne, qui comprend 103 hôtels dans plus de 40 pays (dont 54% en Europe, 6% en Afrique, 11% en Amériques, 12% en Asie...), s'installe enfin dans des sites décisifs quant à la visibilité internationale de l'enseigne. Joli coup en effet pour la notoriété de marque que l'annonce de la construction d'un établissement de 27 étages (400 chambres) à New York, en plein coeur de Manhattan.

Même si un partenariat éventuel avec une autre chaîne d'hôtellerie de luxe demeure d'actualité, Sofitel ne semble plus cependant avoir à rougir de ses prestations et peut envisager de mener seul son propre développement.

Combler les lacunes
européennes

A ce propos depuis deux ans, la marque a ouvert en moyenne six hôtels par an à travers le monde. En 1996, Sofitel a ainsi accueilli en son sein de nouveaux établissements à Tokyo au Japon, Melbourne en Australie, Manille, Khon Kaen en Thaïlande et Sharm El Sheikh en Egypte. La chaîne n'entend toutefois pas s'arrêter en si bon chemin.

«Nous avons comme priorité de combler d'une part nos lacunes européennes. D'autre part, d'accélérer notre croissance en Amérique du Nord et en Amérique Latine», indique le patron du marketing. En ce qui concerne le vieux continent (2 unités en Allemagne, 2 en Autriche, 6 en Belgique, 2 en Espagne, 29 en France, 4 en Italie, 2 au Luxembourg, 1 au Portugal, 1 en Roumanie, 1 en Russie, 2 en Suisse et 2 en Grèce/Crète), la chaîne cherche donc à renforcer son maillage en s'implantant notamment à Munich, Istanbul, Athènes... Sans oublier Londres où trois projets sont en cours de négociation (un en construction, un en reprise et un en transformation). Dans l'Hexagone, Sofitel estime avoir achevé son développement. Un établissement supplémentaire, après rénovation et agrandissement, pourrait néanmoins venir grossir le réseau.

Pour ce qui est du rêve américain, Sofitel table sur une trentaine d'hôtels en Amérique du Nord avec des villes comme Atlanta, Chicago downtown, Boston... Elle lorgne également sur l'Amérique Latine où elle va inaugurer courant 1997 des hôtels à Rio de Janeiro, Sao Paolo et Bogota. Quant à l'Asie-Pacifique, la chaîne y affichera très rapidement 20 établissements dans les plus importantes métropoles.

C. Cosson

Ouvertures prévues d'ici 1999
Pays Ville Nbre de chambres
1997
Brésil Sao Paolo 219
Rio de Janeiro 400
Colombie Bogota 99
Grèce Rhodes 739
Viêt-Nam Hô Chi Minh-Ville 312
1998
Egypte Louxor 300
Inde Delhi 196
Jodhpur 100
Myanmar Yangon 300
Thaïlande Bangkok 550
1999
Chine Qiandaohu 138
Guatémala Flores-Tikal 80
Indonésie Jakarta 250
USA New York 400


La chaîne quatre étoiles du groupe Accor est bien entendu présente en Australie à Melbourne.

Chaîne volontaire

Elysées West Hôtels mûrit

Lancé voilà près de quatre ans sur l'Ouest parisien, le réseau s'est aujourd'hui étoffé comprenant 30 hôtels indépendants de La Défense aux Champs-Elysées.

Souvenez-vous voilà à peine plus de douze mois dans nos colonnes. Ils étaient jeunes (la trentaine environ), ils croyaient fermement en l'avenir et débordaient d'enthousiasme. Propriétaires de quatre établissements hôteliers indépendants à Puteaux-La-Défense, ils avaient créé en 1993 une marque pour commercialiser leurs propres hôtels à savoir Elysées West Hôtels. Et puis chemin faisant, s'engageant auprès de leurs clients de garantir une chambre dans l'heure qui suivait, soit au sein de l'une de leur unité ou bien encore chez un confrère, ils étaient devenus quasiment fournisseurs attitrés de clientèle (groupes comme individuels) des hôtels implantés dans leur zone géographique (l'Ouest parisien). A tel point d'ailleurs qu'à un certain moment, ils ont eu l'idée de fédérer ces hôteliers et de se constituer en véritable chaîne volontaire. «Notre volonté était d'aider les professionnels à se regrouper et mettre à leur disposition notre savoir-faire pour une commercialisation beaucoup plus active et efficace auprès des sociétés parisiennes et des tour-opérateurs», explique Christophe Sauvage, directeur commercial d'Elysées West Hôtels.

Le projet n'était certes pas aisé à mener. D'autant que quelques grands réseaux d'hôteliers indépendants voyaient alors cette initiative d'un assez mauvais oeil. Pascal Bataillé, Philippe Vaurs et Christophe Sauvage ont pourtant bel et bien eu raison de tenter l'aventure. Les résultats actuels d'Elysées West Hôtels sont en effet la preuve du bien-fondé de leur démarche.

Un volume d'affaires de 10 millions

En moins d'un an, la chaîne volontaire est parvenue à séduire bon nombre d'adhérents supplémentaires. Elle est ainsi passée de 23 hôtels deux et trois étoiles en 1996 à 30 en 1997, soit un parc d'une capacité de 1.158 chambres entre La Défense et les Champs-Elysées. Parallèlement, son volume d'affaires a également augmenté de manière sensible pour atteindre 10 millions de francs (dont 6 en tourisme) en 1996 contre 6 en 1995. De quoi intéresser des adhérents potentiels sachant qu'Elysées West Hôtels souhaiterait rassembler une quarantaine d'établissements en son sein d'ici la fin 1997.

«Aujourd'hui, nous disposons de services bien structurés qui nous permettent d'accroître nos performances au niveau de la commercialisation des établissements. Autrement dit, nous nous déplaçons davantage et n'hésitons pas à aller chercher le client là où il est», confie Christophe Sauvage. Composée d'une équipe de huit personnes, la chaîne volontaire propose en effet à ses membres un département commercial société et tourisme, une centrale de réservations individuelle, un service groupe tourisme ainsi qu'un service achat. Sans oublier sa filiale, BVM Tours, agence de voyages réceptive spécialiste de la destination Paris, dont le chiffre d'affaires 1997 devrait avoisiner les 10 millions de francs.

Optimistes pour l'année à venir, les dirigeants d'Elysées West Hôtels tablent d'ores et déjà sur un volume d'affaires de 13 millions de francs (dont 9 en tourisme). Un chiffre qui pourrait être plus élevé, la chaîne travaillant désormais à la mise en place de son site Internet (prévu pour le second semestre 1997). Reste qu'en la matière, Elysées West Hôtels veut construire un site professionnel dont la vocation sera avant tout de mieux communiquer avec l'ensemble des acteurs du tourisme.

e-mail : elyswest.compuserve.com

C.C.


Chiffres clefs

- Volume d'affaires en 1994 : 4,8 millions de francs

- Volume d'affaires en 1995 : 6 millions de francs (dont 3 en tourisme)

- Volume d'affaires en 1996 : 10 millions de francs (dont 6 millions en tourisme)


Liste des nouveaux membres d'Elysées West Hôtels

- Hôtel Astor (2*) Suresnes

- Hôtel de Neuville (3*) Paris XVIIème

- Hôtel Fertel Etoile (3*) Paris XVIIème

- Hôtel Fertel Maillot (3*) Paris XVIIème

- Hôtel Flaubert (2*) Paris XVIIème

- Hôtel La Flèche d'Or (3*) Paris VIIIème

- Hôtel Les Hauts de Passy (2*) Paris XVIème

- Hôtel Régence Etoile (3*) Paris XVIIème

- Hôtel Saint-Cyr et des Ternes (2*) Paris XVIIème

- Hôtel de Sévigné (3*) Paris XVIème

- Hôtel Syjac (3*) Puteaux


Pascal Bataillé (gérant), Philippe Vaurs (directeur du développement) et Christophe Sauvage (directeur commercial) dirigent Elysées West Hôtels



L'HÔTELLERIE n° 2504 HEBDO 4 avril 1997

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