Les hôteliers strasbourgeois sont inquiets : six braquages nocturnes ont été commis en une semaine, fin février, dans différents établissements de la ville. Une septième affaire similaire a eu lieu à Colmar. Les tiroirs-caisses ont été vidés, mais il n'y a pas eu de blessés. «Le scénario est à chaque fois le même», raconte Bruno Jahn, directeur du Groupement départemental des hôteliers-restaurateurs. Les cibles sont des hôtels de chaînes excentrés avec un accès aux autoroutes, permettant une fuite rapide. Les braqueurs interviennent armés et cagoulés.
La police a renforcé ses rondes de surveillance. «En cas de nouvelle agression, la consigne est de ne pas résister, prévient Robert Dollinger, président des hôteliers au sein du Groupement départemental. A titre préventif, les portes doivent être fermées et les fonds de caisses être réduits au minimum.»
Dans un courrier envoyé à tous ses adhérents, le Groupement conseille à l'ensemble des hôteliers de la région de redoubler de précautions. Le Holiday Inn, les hôtels Mercure et Ibis ont fait appel à une société privée de gardiennage, pour un coût journalier de 600 à 1.000 francs. Une mesure, semble-t-il, judicieuse : dans la nuit du 3 mars, le maître-chien du Mercure-Centre aurait mis les braqueurs en fuite.
«Cette série noire a entraîné une psychose chez les réceptionnistes de nuit», estime Christian Brochard, directeur de l'hôtel Mercure-Centre. «Le maître-chien n'est pas une solution durable.» La direction de la sûreté urbaine a ouvert une enquête, mais les braqueurs n'ont pas encore été appréhendés.
O. Lacour
L'HÔTELLERIE n° 2501 Hebdo 13 mars 1997