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Vie professionnelle

TVA, paracommercialisme, distorsion de concurrence

Baisse du chiffre d'affaires de 15 à 30% : la colère monte dans le Calvados

Lundi 21 octobre. Les professionnels de l'industrie hôtelière du Calvados placardent leur colère sur les vitrines. L'affiche «jaune» dénonce la TVA, la surcapacité, le paracommercialisme... «Trop c'est trop, ras-le-bol, nous n'en pouvons plus !», protestent-ils. En attendant un grand mouvement de contestation national.

Vendredi 18 octobre, une délégation de la FDIH du Calvados a rencontré le préfet Rémy Pautrat pour lui faire part des problèmes de la profession. Les résultats de cette année sont malheureusement éloquents. Selon un premier sondage, le chiffre d'affaires moyen a baissé de 15% à 30% dans le Calvados. «Un tiers des règlements judiciaires du département concerne malheureusement notre profession», note Louis Verdier, président de la FDIH. «Au 1er novembre, il faut s'attendre à des liquidations par dizaines», renchérit Joël Jacqueline, le trésorier, restaurateur à Caen.

Discrimination

Accusée : la hausse de la TVA de 18,6% à 20,6%. «Cette mesure discriminatoire représente une hausse des charges de 10,8% pour nous, alors que la restauration rapide reste à 5,5%. Il va falloir trancher et vite. Nous faire passer à 5,5% ou mettre tout le monde à 10%, 12% dans le cadre d'une harmonisation européenne de la TVA.», poursuit le patron de la Neustrie, qui égrène devant la presse régionale les distorsions de concurrence.

Le ticket restaurant qui va passer à 28 F : «une possibilité donnée aux entreprises d'augmenter leurs salariés sans payer de charges sociales, alors que nous payons des charges sur les repas de notre personnel». Le travail précaire et le temps partiel, de rigueur dans la restauration rapide comme dans les restaurants de chaînes, avec des contrats «à la limite de la légalité», pour des entreprises qui «paient moins de taxes professionnelles» et bénéficient «d'exonérations de charges liées à la création d'emplois.»

Avec la crise, le paracommercialisme gagne encore du terrain. Celui des chambres d'hôtes sauvages, des buvettes de stades, des restaurants d'écoles, administratifs, ou d'entreprises, et de leurs employés qui «font des heures sup au noir les samedis et dimanches, sans que l'administration ne bouge». Ajoutons encore les problèmes plus locaux, comme la redevance communale pour les terrasses augmentée de 39% à Caen, de 70% à Honfleur... La liste n'est pas exhaustive. Et le moral au plus bas.

Se faire entendre

«Nos revendications n'aboutissent pas. Beaucoup d'adhérents quittent le syndicalisme raisonnable pour rejoindre la CDCA. Nous devons organiser une action nationale d'envergure. Elle pourrait partir du Calvados, comme la grande manifestation à Paris de l'an dernier». En attendant qu'une action nationale émerge, les dirigeants du Calvados se comptent et mobilisent leurs troupes. «Nous pourrons déjà rendre une petite visite au chantier du nouveau McDo d'Ifs», suggère Joël Jacqueline. Le septième grand fast-food de l'agglomération caennaise...

O. Lemierre



L'HÔTELLERIE n° 2481 Hebdo 31 octobre 1996

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