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d'avril 2003
ECO-SCOPIE

Selon l'étude Diagnostic stratégique 2002/2003

L'hôtellerie varoise adapte son offre pour séduire de nouvelles clientèles

Face à une concurrence acharnée, les hôteliers varois ont retroussé leurs manches au cours des dernières années. Les produits ont bien sûr évolué. Tout comme les équipements, les prestations et enfin les méthodes de travail. Analyse...

Il y a des idées qui sont parfois bien ancrées dans les esprits. Celle qui consiste à dire que les hôteliers-restaurateurs pleurnichent tout le temps en est une récurrente. Mieux vaut pourtant ne jamais généraliser. En témoignent les résultats d'une importante étude, intitulée 'Diagnostic stratégique 2002-2003 de l'hôtellerie varoise', réalisée par les cabinets Actifh et TMO à la demande de la chambre de commerce et d'industrie du Var, cofinancée en outre par le conseil général en partenariat avec le CDT.

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A la lecture de cette enquête, en effet, les hôteliers varois semblent bien loin de rester les deux pieds dans le même sabot. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'hôtellerie varoise représente encore la deuxième offre régionale en nombre d'hôtels en PACA avec 464 unités classées (soit 12 230 chambres). Ni même si elle enregistre 3,6 millions de nuitées par an et génère quelque 239 Me dans l'économique local (dépense moyenne par jour et par personne évaluée à 58,50 e). Le tout sachant que, dopées par des dispositifs de défiscalisation très avantageux, les résidences de tourisme et la parahôtellerie ont parallèlement connu un développement exponentiel dans les années 90, passant de 5 000 lits en 1980 à près de 38 000 lits en 2003.
Face à cette concurrence accrue et à une évolution conséquente du nombre de nuitées touristiques (66,4 millions en 1993 à 71,1 millions en 2002), le parc s'est bien entendu modifié structurellement. En 10 ans, l'hôtellerie varoise a ainsi perdu 65 établissements et 300 chambres. "On note en particulier un déclin de la petite hôtellerie 1 étoile, principalement dans les communes rurales et les centres-villes, avec désormais 38 unités contre 106 il y a 10 ans", souligne Bruno Percepied, président de la commission tourisme, mais aussi premier hôtelier varois à avoir reçu la certification Hotelcert pour son établissement.
Et d'ajouter : "L'hôtellerie classée sans étoile a également connu un fort développement, passant de 4 % à 11 % de l'offre avec la montée en puissance des chaînes dites économiques. Chaînes qui représentent maintenant plus de la moitié de l'offre en chambres dans cette catégorie."

Un budget moyen de 200 000 e
Ce qui n'a pas empêché la région de constater par ailleurs un doublement du nombre de chambres haut de gamme (de 6 % à 11 % à l'heure actuelle) avec la poursuite du positionnement du golfe de Saint-Tropez sur ce segment et, dans une moindre mesure, celle de la côte provençale. Tandis que de leur côté, les 3 étoiles, qui après les 2 étoiles constituent l'essentiel de l'offre du département (34 % des chambres), se sont, eux, maintenus en valeur absolue (135 hôtels).
On peut donc dire aujourd'hui que, forte de ces évolutions, l'hôtellerie varoise se caractérise par 3 nouveaux visages : l'hôtellerie des communes littorales (72 % des chambres), composée essentiellement d'hôtels indépendants 2 et 3 étoiles, l'hôtellerie des communes rurales (11 % des chambres), caractérisée par des petits hôtels-restaurants 2 et 3 étoiles adhérant souvent à des réseaux volontaires, et enfin l'hôtellerie des communes urbaines, dotée d'établissements de chaîne de grande capacité et de très petites maisons indépendantes.
Reste que si le paysage hôtelier varois s'est transformé structurellement, l'enquête montre aussi que les hôtels ont agi en profondeur sur la qualité de leurs prestations grâce au soutien apporté par le conseil général aux démarches de qualité animées et proposées par la CCI du Var dans le domaine du tourisme. Ainsi,1 hôtel sur 4 y a participé depuis 1996. Et 36 souhaitent actuellement aller plus loin en se préparant à la certification de services Hotelcert.
A cette prise de conscience qualitative se sont ajoutés des investissements sonnants et trébuchants. Au cours des 3 dernières années, 9 professionnels sur 10 ont engagé des dépenses pour un budget moyen de 200 000 e dans leurs affaires respectives.

2 professionnels sur 3 avec une centrale de réservations
Ces investissements se sont concentrés sur la rénovation des chambres et la mise aux normes de sécurité et d'hygiène. Financements en vérité indispensables quant à la pérennité de toute entreprise, et qui devraient se poursuivre. 1 hôtelier sur 2 déclare effectivement envisager de nouvelles dépenses au cours des 3 prochaines années. Parmi les projets le plus souvent énoncés figurent notamment la construction d'une piscine et l'installation d'une climatisation. Des équipements qui devraient renforcer l'attractivité des établissements varois au regard des statistiques existantes dans le domaine. A titre d'exemple, seuls 4 hôtels sur 10 disposent aujourd'hui encore d'une piscine et près d'1 hôtel sur 7 d'un tennis en milieu rural.

Parallèlement à tout ceci, il apparaît que les hôteliers varois ont appris à diversifier leurs réseaux de commercialisation tout en intégrant les nouvelles technologies. Les chiffres parlent d'ailleurs d'eux-mêmes. 16 % des unités hôtelières du Var adhèrent à une chaîne volontaire et 7 % à des enseignes intégrées, contre respectivement 31 % et 13 % à l'échelle nationale. 2 professionnels sur 3 travaillent en outre avec une centrale de réservations, tandis qu'1 sur 3 est référencé par un voyagiste et 1 sur 2 s'affiche sur un site Internet individuel ou collectif.
Il y a cependant une ombre importante à ce tableau. Un tiers des hôtels n'est toujours pas informatisé. En ce début de XXIe siècle, cela paraît encore incroyable ! Mais c'est hélas vrai... Sans oublier l'épineux problème de recrutement du personnel (lire encadré).
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L'hôtellerie varoise est le plus gros employeur dans le secteur du tourisme

a Les hôteliers varois sont de très gros pourvoyeurs d'emplois. La preuve. Quelque 6 000 personnes travaillent dans ce secteur en haute saison. Ce qui correspond à une moyenne annuelle de 4 000 emplois. Reste que comme partout ailleurs en France, les professionnels de l'hôtellerie rencontrent d'énormes difficultés s'agissant de recrutement. Alors que les périodes de recrutement s'étalent de mars à avril pour 47 % d'entre eux, de mai à juin pour 33 % et de juillet à août pour 21 %, 89 % des hôteliers disent ainsi ne pas parvenir à trouver des emplois qualifiés dans les métiers de la restauration et des étages notamment. 1 candidat sur 3 ne se présente pas à l'embauche et 1 sur 4 n'achève pas sa période d'essai.

a Un problème dont les causes sont multiples, mais qui n'est probablement pas sans avoir quelques relations avec les difficultés de logement du personnel. 35 % des hôteliers varois déclarent en effet avoir du mal à héberger leurs collaborateurs. Difficultés qui, d'ailleurs, augmentent avec la catégorie de l'établissement. Seuls 10 % des hôtels 1 étoile et 24 % des 2 étoiles estiment avoir des difficultés en la matière alors que 50 % des 3 étoiles et 4 étoiles sont concernés. Reste que la mobilisation semble relativement faible quant à cette problématique du logement : 19 % seulement des hôteliers se déclarent prêts à s'investir dans une opération collective de logement des salariés (36 % en milieu rural). Le budget moyen que les hôteliers seraient prêts à mettre dans une telle action ne dépassant pas les 1 % de la masse salariale de leur affaire.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2866 Magazine 1er avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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