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de janvier 2004
MARCHÉ

Disneyland Paris

La féerie de Disney opère moins sur les hôtels environnants

Depuis l'installation de Disneyland à l'est de Marne-la-Vallée en 1992, le nombre d'hôtels sur la zone n'a cessé de croître : grâce à une politique commerciale particulièrement offensive, le célèbre parc d'attractions a accueilli un nombre exponentiel de visiteurs, générant une demande importante. Mais face à un contexte international défavorable et aux résultats décevants du second parc, ouvert en mars 2002, les premiers doutes se font sentir.

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Disneyland.jpg (8530 octets)Marne-la-Vallée fait partie des 5 villes nouvelles franciliennes. Créée en 1965, elle regroupe 26 communes et est découpée en 4 secteurs géographiques : Porte de Paris (I), Val Maubuée (II), Val de Bussy (III) et Val d'Europe (IV). Dans un premier temps, ce sont les zones les plus proches de Paris qui se sont développées. D'ailleurs, selon l'Insee, les secteurs I et II représentent encore 69 % des emplois de Marne-la-Vallée. Mais grâce notamment à la qualité des infrastructures routières (autoroute A 4 et francilienne) et de transports en commun (ligne A du RER), l'Est a rapidement pris le relais, et les secteurs III et IV se développent à présent beaucoup plus rapidement que les zones les plus anciennes. Ainsi, sur le Val d'Europe, le nombre d'emplois a été multiplié par 16 entre 1990 et 1999. L'ouverture du parc Eurodisney y est évidemment pour beaucoup : Disney emploie à lui seul près de 10 000 personnes. Mais la zone a pour ambition de fonder son développement sur d'autres activités. La nouvelle phase de développement prévoit entre autres la création d'ici 2010 de 96 000 m2 de bureaux dans le centre urbain et d'un centre de congrès de 20 000 à 40 000 m2. Même s'il ne représente encore que 10 % des emplois de la ville nouvelle, le Val d'Europe a donc de beaux jours devant lui : selon les prévisions, l'emploi devrait y quadrupler d'ici 2015.

Part de l'offre hôtelière par catégorie

Secteur Disneyland
Hôtels hors parc
Secteur Disneyland   Hôtels hors parc France

Hôtels

Chambres en % Chambres
4* - 4* Luxe 2 516 17 % 9 %
3* 5 557 19 % 27 %
2* 13 1 412 47 % 47 %
0-1* 6 515 17 % 17 %

Traitement & analyse : Coach Omnium
Sources : Insee/Ortif/Euro Disney SCA

Une offre hôtelière dominée par les chaînes
A proximité du parc Disneyland, c'est-à-dire sur une zone qui s'étend d'ouest en est de Saint-Thibault-des-Vignes à Coutevroult et du nord au sud d'Esbly à Jossigny, Coach Omnium a dénombré 27 hôtels, pour un total de 3 010 chambres. Cela représente une capacité moyenne de 111 chambres par unité, ce qui est bien supérieur aux moyennes nationales, de 33 chambres. A cela s'ajoutent les 6 hôtels pharaoniques de Disney et leurs 5 000 chambres.
Le développement du parc hôtelier dans la zone est assez récent, la plupart des établissements ayant été bâtis après 1992. Mais le rythme tend à s'accélérer. Ainsi, sur la seule année 2003, l'offre de la zone a gonflé de 1 313 chambres, grâce à l'implantation de 5 hôtels sur les communes de Bussy-Saint-Georges et Magny-le-Hongre. Les chaînes hôtelières, en particulier, sont arrivées nombreuses, investissant toutes les gammes d'établissements. Très rapidement, ce site, devenu le plus visité d'Europe, est devenu une véritable vitrine pour les enseignes hôtelières, tant françaises qu'internationales. Ces dernières concentrent aujourd'hui 70 % du parc des chambres. Et le mouvement ne devrait pas s'arrêter là : plusieurs créations d'hôtels de grande envergure sont encore programmées. A ce jour, 7 projets acceptés par la CDEC depuis 2002, soit 1 114 chambres, sont en attente d'ouverture. Parmi eux, on compte 5 chaînes hôtelières, dont la prestigieuse enseigne Radisson.  

Avis d'expert

Cette forte dépendance de l'activité de Disneyland est à double tranchant : dès que le parc va mal, c'est toute l'économie touristique locale qui souffre. De l'avis de tous les professionnels, l'hiver s'annonce difficile, voire fatal pour les structures les plus faibles. Même parmi les plus grosses d'entre elles, certains envisagent des mesures drastiques telles qu'une réduction de personnel. Certes, les taux d'occupation dans la zone partent de très haut. "60 % de TO, il n'y a pas de quoi se plaindre", pensent certains. Mais c'est sans compter que le prix de revient des hôtels situés à proximité du parc est beaucoup plus élevé que la moyenne. Les prix des terrains sont au plus haut, et plusieurs établissements ont investi dans des projets architecturaux colossaux pour se fondre dans l'univers Disney. Pour rentabiliser ces structures, il leur faut faire le plein. Dans ce contexte, on peut s'interroger sur l'opportunité de créer de nouveaux hôtels.
"Quand je vois aujourd'hui que des établissements de 300 chambres se construisent encore à Marne-la-Vallée alors qu'on n'arrive pas à remplir tous ceux qui existent, c'est aberrant !", s'indigne d'ailleurs Anthony Lemond, du GPIH de Seine-et-Marne dans une interview donnée au Parisien en octobre 2003. Les projets de bureaux pourraient dans une certaine mesure prendre le relais de Disney en générant des nuitées d'affaires, mais ils ne verront pas le jour avant plusieurs années. La direction d'Eurodisney se veut aujourd'hui rassurante, tablant sur une reprise de l'activité dès le deuxième semestre 2004. Mais c'est bien avant que devra se régler le problème de sa dette : les banques n'ont accordé un sursis que jusqu'à fin mars 2004. A cette date, l'avenir pourra donc être envisagé de façon plus claire. D'ici-là, les professionnels locaux devront tenir bon.

Une demande hôtelière importante et régulière
L'arrivée massive d'établissements hôteliers se justifie par la demande croissante enregistrée sur la zone. En 2002, le taux d'occupation des hôtels seine-et-marnais s'est établi, toutes catégories confondues, à 75,1 %, soit 0,9 point de plus qu'en 2001. Les établissements situés à proximité du parc ont souvent atteint de bien meilleurs résultats. Cela est directement imputable au rayonnement de Disneyland. En dépit de leur taille colossale et de leurs tarifs élevés, les hôtels du parc obtiennent en effet de très hauts niveaux de taux d'occupation (88,2 % en 2002), et affichent complet la majeure partie de l'année. Les établissements alentour profitent donc directement du trop plein de ces structures. Mais ils viennent également compléter la gamme Disney, qui se positionne sur le haut de gamme et s'adresse à une clientèle à haut pouvoir d'achat (les dépenses moyennes par chambre dans les hôtels du parc se sont élevées à 193,3 e en 2002). Ainsi, si les établissements 3 et 4 étoiles restent nombreux (52 % des chambres si l'on inclut Disney), on assiste de plus en plus à l'arrivée d'hôtels économiques et superéconomiques, à l'image des unités Première Classe et Campanile ouvertes à Bussy-Saint-Georges au début de l'année. L'emplacement est d'autant plus intéressant pour ces hôtels que la saisonnalité au niveau du parc est très limitée : 60 % des visiteurs sont étrangers, et ont des périodes de vacances scolaires décalées les unes par rapport aux autres. En outre, les nombreuses promotions mises en place par Disney aux périodes creuses permettent de lisser la fréquentation. Ainsi, les établissements de la zone ne descendent jamais en dessous des 60 % de taux d'occupation.

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Premières inquiétudes
Depuis le début de l'année 2003, la situation n'est cependant plus aussi rose. Compte tenu du ralentissement économique, du SRAS et de la guerre en Irak, l'activité du parc n'a pas été aussi florissante que prévu. Le Walt Disney Studios, en particulier, qui était censé permettre d'atteindre les 17 millions de visiteurs, n'a pas eu le succès escompté. Sur l'ensemble de l'exercice 2002/2003, la société d'exploitation de Disney, Euro Disney SCA, affiche donc des pertes de 56 Me. Et cela a des répercussions sur l'ensemble de l'activité du département. Au Groupement des professionnels de l'industrie hôtelière, on parle d'une baisse de 10 à 25 points du taux d'occupation des hôtels. < zzz70

Coach Omnium
52, boulevard du Montparnasse
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Tél. : 01 53 63 11 00
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En chiffres

= Nombre de visiteurs du parc en 2002 13,1 millions
= Part de la clientèle étrangère 60 %
= Taux d'occupation des hôtels Disney en 2002 88,2 %
= Dépense moyenne par visiteur dans les parcsen 2002 44,4 e
= Dépense moyenne par chambre dans les hôtels en 2002 193,3 e
= Chiffre d'affaires en 2002 1,076 Me

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L'Hôtellerie Restauration n° 2854 Magazine 8 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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