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On le
surnomme "l'hôtelier pressé" ! Et c'est vrai que les chiffres ne racontent
pas le contraire : depuis qu'il a lancé H8 Collection en 2014, il est dorénavant à la
tête d'un groupe de 8 magnifiques hôtels 4 et 5 étoiles déjà valorisé plus
de 120 M €. Pourtant, rien ne le prédestinait à se lancer dans
l'hôtellerie si ce n'est une prédisposition pour l'entrepreneuriat.
"Je suis entrepreneur dans l'âme depuis que je suis petit", attaque sans détour Jean-Philippe Cartier. Le self made man a
quitté l'école à 17 ans, quelques mois avant de passer le bac… Il voyage aux États-Unis, vit de petits boulots, s'exerce aux métiers de la restauration et
fait même un stage dans la production télé. C'est dans les années 2000, à 23
ans, qu'il a l'idée qui fera sa fortune en voulant vendre la voiture de sa
mère : il monte autoreflex.com, l'un des acteurs majeurs des petites
annonces automobiles sur le web. À partir de 2007, il cède une partie du site à la joint venture Emas, fondée par Axel Springer et les Éditions Mondadori, pour réaliser
ses envies de diversification. Avec sa holding H8 Invest, il se penche dès
lors sur différents secteurs : le digital, la promotion immobilière, la radio
(MFM, revendue depuis au lyonnais Espace Group), la ganterie de luxe (Lavabre Cadet à Millau, revendue au groupe Camille Fournet), la fintech (Lendix), les jets
privés (Wijet), le monde de la nuit (L'Arc Paris) ou la restauration (Loulou). "J'ai toujours bien aimé l'expérience client et le service. À L'Arc,
j'accueillais les clients, j'aimais beaucoup être là-bas…", confesse t-il pour la petite histoire.
En 2012, un coup
de coeur pour le Mas de la Fouque, en Camargue, l'amène a acquérir son premier
hôtel avec un ami, le producteur Gérard Louvin. Ensemble, ils redonnent vie à
ce joyau vieillissant pour en faire un lieu "friends & family". Et
voilà Jean-Philippe Cartier piqué au jeu l'hôtellerie… Si bien qu'en 2014, il signe
l'achat du Domaine des Hauts de Loire, superbe Relais & Châteaux de la
Vallée de la Loire, et fonde son groupe : H8 Collection. Son ambition ?
Devenir un incontournable de l'hôtellerie de luxe. L'ADN du groupe ? Des hôtels
d'exception, dans des lieux historiques ou patrimoniaux forts avec une offre
dans l'air du temps (décoration soignée, restauration, kids club, spa, etc.). "J'aime bien le terme de "belle
endormie" ! Nous trouvons des lieux avec un potentiel de dingue et puis nous les réveillons. Je construis mes hôtels comme si c'était pour moi, avec tout le
confort moderne mais en gardant l'authenticité. Le but est de créer des lieux
de destination, de faire vivre une expérience aux clients, comme si on recevait
des amis" indique t-il.
Les quatre années suivantes ont été
riches en rachat : le Vieux Castillon à Castillon-du-Gard, le Maison
d'Uzès, le Mont-Blanc à Chamonix, L'Hermitage à Saint-Tropez, le Mathis à Paris
et le Castel Beau Site à Perros-Guirec. Un développement rapide clairement programmé pour "ressembler rapidement à un
groupe !". Concernant le choix des adresses, il précise : "Je n'achète pas ce que je n'aime pas !
J'ai le coup de coeur à chaque fois sinon je n'aurais pas créé une collection…
Tous doivent aller les uns avec les autres." Chaque nouvel établissement
exprime petit à petit les codes H8, sans formule préconçue non plus : tout est
une question de "bon sens" et de lieu. Au Domaine des Hauts de Loire, il a par exemple misé sur un deuxième point de restauration, complémentaire du restaurant doublement étoilé, une école de cuisine et un spa Clarins.
Pour ce jeune
quadra, l'hôtellerie n'est pas qu'un investissement : "C'est moi qui pilote, je suis très impliqué à toutes les étapes,
je sais ce que je veux. J'aime créer un univers, une expérience, un parcours
client". Le rapport économique est bien sûr primordial et ses
établissements affichent un taux de remplissage de 70 % en moyenne en étant ouverts à l'année, même dans des endroits saisonniers. L'activité hôtelière représente
aujourd'hui 50 à 60 % de son activité. "Je continue à investir dans différents domaines, mais l'hôtellerie est
mon sujet prioritaire", rapporte celui qui a récemment fait entrer la
famille Labruyère au capital (25 %) pour appuyer le développement. "Je suis toujours à l'affût, je regarde aussi à
l'étranger même si j'ai une préférence pour la France." Valoriser des
lieux, mais aussi la diversité des régions hexagonales et participer au rayonnement de la France,
voici ce qui le fait courir.
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Publié par Julie GERBET
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