Voie professionnelle scolaire : Régis Marcon décrypte les grands principes du rapport

Le 22 février, après de multiples auditions et d'échanges sur le terrain, la députée des Hauts-de-Seine, Céline Calvez, et le chef triplement étoilé, Régis Marcon, ont remis leur rapport sur la voie professionnelle scolaire au ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer. Après négociations avec les acteurs, ce dernier devra fixer la feuille de route de la réforme. Parmi les propositions, Régis Marcon met l'accent sur l'apprentissage en dernière année de bac pro.

Publié le 07 mars 2018 à 17:07

Vous avez remis votre rapport, et maintenant ?
Régis Marcon : Comme toute réforme importante, elle demande à être expliquée. Il est essentiel que chacun s'accapare ce rapport. Rien n'est définitif. Il pose des bases, à partir desquelles nous devons avancer. Les acteurs doivent apprendre à se comprendre et se connaître. Et il faut que les jeunes puissent se projeter, et leur laisser des portes ouvertes.  Les difficultés sont multiples et commencent dès la fin du collège. Les enseignants ne connaissent pas les métiers d'aujourd'hui, ni le monde du travail en général. Les conseillers d'orientation ne tiennent pas compte des besoins réels du marché du travail et les parents sont trop souvent perdus en fin de 3ème. En outre, la voie professionnelle ne doit plus être choisie par défaut ou en fonction des notes…  C'est un travail d'ensemble qui va être mené et qui s'articule avec d'autres réformes.

Vous proposer d'intégrer l'apprentissage en fin de cycle de bac pro, dans quelle mesure ?
R. M. : Les professionnels, quel que soit le secteur, se plaignent que les jeunes à la sortie du bac pro ne sont pas employables. D'autre part, les jeunes qui veulent poursuivre leurs études après un bac pro ont souvent du mal. Nous voulons désormais assurer la double finalité de l'enseignement professionnel, qui fait sa force : donner au jeune en bac pro le choix d'intégrer le monde du travail au terme de l'examen, soit de poursuivre en études supérieures.  La classe de seconde doit permettre à l'élève de faire connaissance avec les spécialités qui existent au sein de la famille de métiers qu'il a choisie en 3ème. A la fin de cette seconde, il opte pour une spécialité. La première, grâce aux stages, doit lui permettre de se projeter dans l'avenir. En fin de première,  il précise la voie qu'il veut prendre après l'obtention du bac pro : poursuite d'études supérieures ou insertion professionnelle. S'il choisit de poursuivre des études, la terminale doit le préparer dans ce sens. S'il préfère entrer dans la vie active, la terminale se fait en apprentissage, idéalement 3 semaines en entreprise, une semaine en école. Faire seulement des stages à ce stade ne permet pas d'appréhender un métier.

Comment voyez-vous l'avenir, quels messages souhaitez-vous faire passer ?
R. M. : Le rapport école/entreprise doit faire l'objet d'une révolution culturelle. Il faut aller vers davantage de parcours 'découvertes' au collège et l'orientation ne doit pas s'arrêter en 3ème. Quant à la voie professionnelle, elle va devoir réduire le nombre de spécialités pour donner une meilleure lisibilité aux jeunes et aux parents. Des jeunes à qui il faut donner des compétences transversales, pour ne pas les enfermer, pour créer des passerelles, pour leur donner la possibilité d'intégrer d'autres cursus durant leur vie professionnelle. Ensuite, enseignants et professionnels doivent construire ensemble de nouvelles méthodes pédagogiques, qui soient plus efficaces pour les jeunes, plus adaptées au monde qui évolue très vite. La mise en place d'un référentiel demande cinq ans, c'est bien trop long dans l'époque actuelle. Il faut trouver des modules, des moyens de rendre les formations réactives aux nouveaux métiers qui se créent. Et j'insiste sur le fait que tout ça ne pourra se faire qu'au travers d'une construction conjointe et renforcée : métiers/Education Nationale.

voie professionnelle #régis-marcon# Celine Calvez #JeanMichelBlanquer#


Publié par Sylvie SOUBES



Commentaires
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bernard bertrand

mercredi 7 mars 2018

Ce n'est pas en baissant les heures de pratique dans les programmes que vous allez améliorer le niveau des élèves.
La revalorisation des salaires doit rendre aussi le métier plus attractif ! 60 heures par semaine payées au SMIC, les nouvelles générations ne veulent plus de cette vie là !!! Arrêtons de reproduire ce que l'on a subi. Enfin, les grands groupes alimentaires ont trop de pouvoir dans la conception des programmes. Il faudrait revoir la composition de la 17ème CPC
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Regis Marcon

vendredi 9 mars 2018

RMarcon ,
Je suis d?accord avec vous : «  c?est pas en baissant les heures de pratique que l?on va améliorer le niveau des élèves « 
Dans notre rapport il n?est en aucun question de baisser les heures de pratique professionnelle ? il en est de même pour l?enseignement général ;
Par contre notre préconisation propose de finir son c
cursus BAC pro par une année sous contrat apprentissage qui a nos yeux est plus efficace pour
être prêt et s?inserer dans un métier.
Il me semble évident que le salaire fait partie des éléments qui rendent un métier plus attractif , il y a du chemin à faire , je crois en l?avenir , à la qualité
de la formation qui ne doit pas seulement enseigner des techniques mais aussi tous ces enseignements généraux associés aux techniques devraient permettre aux futurs entrepreneurs à être de meilleurs gestionnaires et managers , c?est l?avenir
de notre métier surtout des indépendants.
Je constate comme vous le pouvoir des grands groupes et je le déplore , nous le constatons aussi dans la formation ou ces groupes attirent de plus en plus de jeunes après leur cursus scolaires , ce sont les jeunes qui décident mais à nous de nous regrouper aussi pour être aussi attractif , c?est la vocation de nos syndicats ,pour cela il est nécessaire d?être uni face à cette problématique.

Quand à la 17/ CPC , Nous proposons que les professionnels soient plus en amont sur la préparation des référentiels, il est nécessaire
de bénéficier des services d?experts Pro pour imaginer des programmes à la hauteur de ce que nous souhaitons pour nos jeunes en relation avec notre monde d?aujoud?hui , notre métier comme tous les métiers doit s?adapter à cette accélération des technologies, le numérique , les attentes de la
clientèle ...
Comptez sur moi pour rien lâcher pour que la formation professionnelle soit plus attractive,
Plus efficace , ouverte aussi mais cela passe par une remise en question de tous , d?abord nous professionnels, les enseignants et tous les acteurs
de la formation....
Ts mes respects
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bernard bertrand

vendredi 9 mars 2018

Merci Mr Macron pour vos commentaires. Je n'ai aucun doute sur votre travail et sur votre envie d'améliorer les choses.
Les élèves qui arrivent en 2nd Bac Pro sont souvent des
élèves perdus, en échec scolaire, mal orientés. Ils choisissent souvent notre filière par défaut et non par passion. Je sais que vous allez travailler en amont pour que les CIO changent leur méthode. La dernière mouture du Bac Pro n'a pas été une réussite. Retirer un an de formation à des élèves en difficultés n'a pas été une bonne chose. Un BEP en 2 ans ensuite un Bac Pro en 2 ans, ce système fonctionnait bien, il permettait de remettre à niveau les élèves sur les fondamentaux en enseignement général.J'ai des élèves qui ne savent pas lire et compter correctement !!! Je sais que vous voulez renforcer le contrôle des UFA et je vous félicite. Certains formateurs n'ont jamais vu d'inspecteur. A nous enseignants et professionnels de travailler ensemble pour la réussite de nos jeunes. Respectueusement
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bernard bertrand

vendredi 9 mars 2018

Désolé Chef Marcon de vous avoir appelé Macron (faute de frappe)

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