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L’Hôtellerie Restauration

N° 3538 - 16 février 2017

L’ACTUALITÉ

Vincent Lucas met en vente

Arêtes et vous

BERGERAC

En 2014, le chef étoilé d’Étincelles, à Sainte-Sabine-

Born, reprenait le Repaire de Savinien à Bergerac. Mais, trois

ans plus tard, il a décidé de se séparer de cet établissement.

C

ela faisait un moment que

Vincent

Lucas

, le chef étoilé d’Étincelles, à

Sainte-Sabine-Born (Dordogne), pensait

ouvrir un bistrot. En mars 2014, il décide de

reprendre le Repaire de Savinien, un bistrot raf-

finé de Bergerac (Dordogne) qui commençait à

s’essouffler.

“Au début, j’étais parti pour conser-

ver le même style de cuisine, du bistrot classique.

Mais comme ce n’est pas vraiment ce que je

fais, au bout d’un mois, j’ai commencé à appor-

ter une touche novatrice.”

Le concept semble

plaire, mais les recettes continuent de baisser.

Qu’à cela ne tienne, Vincent Lucas innove pour

donner un second souffle au restaurant : enmai

dernier, le Repaire de Savinien se transforme

en Arêtes et vous, un restaurant de poissons.

“Cette offre n’existait pas à Bergerac, nous nous

sommes dits qu’il pouvait y avoir un créneau à

prendre.”

Malgré cela, rien ne change au niveau

du nombre de couverts servis.

L’importance de l’environnement

Les explications ? Vincent Lucas en voit plu-

sieurs :

“Beaucoup de clients se sont plaints

parce que je n’étais pas en cuisine alors qu’ils

s’attendaient à m’y voir. Pourtant, je n’ai jamais

dit que j’y serai, j’ai déjà Étincelles à faire tour-

ner. C’est la raison pour laquelle on a lancé

Arêtes et vous, en retirant toute référence à

mon nom. Mais la clientèle bergeracoise est très

attachée au fait d’avoir un chef qu’elle connaît

en cuisine.”

L’environnement immédiat du restaurant n’est

pas non plus étranger à la baisse de fréquen-

tation. La rue pourrait être attractive : un

bâtiment classé, en cours de restauration, doit

accueillir une résidence de tourisme haut de

gamme et un magasin à la mode, seulement

les travaux s’éternisent… De plus, la concur-

rence est rude à Bergerac avec pas moins de

120 points de vente en restauration, tout

type confondu. Au moins six restaurants sont

actuellement à vendre, dans un contexte éco-

nomique loin d’être porteur.

Privilégier une petite affaire

Quand ont-ils décidé d’arrêter l’aventure ?

“Lorsque l’on a dû injecter de l’argent dans le

restaurant.”

Vincent Lucas a donc mis en vente

son affaire il y a un mois et demi. Que retire-t-il

de cette aventure de trois ans ?

“Je ne dirai pas

que je regrette, parce que cela forge le caractère,

philosophe-t-il.

On a appris des choses, et si

c’était à refaire nous ne rattacherions pas Arêtes

et vous à la même structure qu’Étincelles.”

Le

chef avoue cependant :

“Ça m’a un peu calmé

pour faire autre chose. Forcément, ça fait peur.”

Ses conseils ? Bien réfléchir avant de se lancer

et privilégier une petite

affaire où l’on peut travailler

en couple. Une solution qui

permet de ne pas avoir d’em-

ployés à gérer - ce qui s’avère

parfois compliqué - mais qui

a aussi l’avantage d’offrir une

plus grande liberté au niveau

des ouvertures et fermetures.

Enfin, il conseille de bien

étudier l’offre du restaurant.

“C’est bien de créer une offre

qui n’existe pas, mais si ce

n’est pas la bonne, que tu sois

bon ou mauvais ne change

quasiment rien.”

www.lhotellerie-restauration.fr/publications/anne.letouze

www.lhotellerie-restauration.fr/publications/sylvie.soubes

Anne

Letouzé

Sylvie

Soubes

L’efficacité des

engagements pris par

Booking.com

n’est pas

démontrée

En 2015, la plateforme s’est engagée à

modifier ses pratiques commerciales.

L’Autorité de la concurrence a publié

un bilan à mi-parcours, et les résultats

ne sont pas significatifs.

I

l y a deux ans, dans le cadre d’une procédure ouverte

devant l’Autorité de la concurrence par les organi-

sations patronales et le groupe Accorhotels, l’OTA

Booking.com

s’était engagée à modifier ses pratiques

commerciales. Des engagements pris pour une durée de

cinq ans. L’Autorité de la concurrence vient de publier un

bilan à mi-parcours qui ne confirme, ni n’infirme, l’effica-

cité des mesures. L’évaluation a été rendue difficile par le

“caractère atypique des saisons touristiques 2015 et 2016”

.

L’adoption de la loi Macron sur les contrats de mandat,

en août 2015, a également modifié la donne. Ainsi, les

éléments recueillis sur le développement de la concur-

rence entre OTA, les taux de commission (pas de baisse

constatée) et l’évolution de l’offre hôtelière ne sont pas

suffisamment significatifs pour l’Autorité, qui annonce

cependant qu’elle

“restera particulièrement vigilante sur

l’état de la concurrence”

et qu’elle

“n’exclut pas de s’auto-

saisir si l’évolution concurrentielle du secteur le nécessite”

.

Les organisations professionnelles

dubitatives

Les organisations professionnelles ont réagi à la publi-

cation du texte en campant sur leurs positions.

“La ver-

sion

Booking.com

2017 est bien différente de la version

2013, mais elle continue d’être anticoncurrentielle,

estime

Roland Héguy

, président confédéral de l’Umih.

En se

donnant l’opportunité de s’autosaisir, l’Autorité reconnaît

qu’il est nécessaire de ne pas baisser la garde et de sur-

veiller les pratiques anticoncurrentielles de

Booking.com

qui ne cessent d’évoluer au-delà des clauses de parité

dont on sait qu’elles sont illégales.”

Le GNI, de son côté,

“regrette l’absence de mesures coercitives à l’encontre des

pratiques, pourtant assurément anticoncurrentielles, des

plateformes, notamment en ce qui concerne le cryptage

des e-mails, la parité dans les contrats ‘preferred’ et les

modalités de classement

des établissements.”

Avant d’entamer de nou-

velles analyses, l’Auto-

rité de la concurrence a

indiqué qu’elle attendait

les résultats de travaux

sur les pratiques des

plateformes

effectués

actuellement à l’échelle

européenne.

Vincent Lucas

, chef étoilé à

Étincelles :

“Je ne dirai pas que je

regrette, parce que cela forge le

caractère. On a appris des choses.”

Arêtes et vous n’a pas su séduire la clientèle de Bergerac.

© DR

Gault&Millau,

le premier partenaire de Google en France pour l’avis des critiques

Lorsqu’un internaute recherche un restaurant, son premier réflexe est de passer par Google. Désormais, les résultats de recherche comprendront, en plus

des informations utiles sur votre restaurant avec photo et plan, un nouvel espace : l’avis des critiques. Siglé du logo

Gault&Millau

, il donnera la note sur 20 du

restaurant et les 150 premiers caractères de l’avis du guide avec un lien pour lire la suite.

“Google s’est aperçu que 40 % des demandes concernent la recherche

locale pour tout type de commerce dont un peu moins d’un tiers pour les restaurants, et que les avis participatifs ne sont pas suffisants

, explique

Côme de Chérisey

,

président-directeur général de

Gault&Millau

.

Pour apporter de l’information qualifiée, il fallait faire appel aux experts dont le métier est d’évaluer les restaurants,

donc aux vrais guides. Ce choix stratégique, testé aux États-Unis, a du sens. Quelque chose est en train de se passer au niveau mondial qui met en avant la véritable

expertise.”

L’avis des critiques est désormais en ligne, soit 6 000 restaurants conseillés par

Gault&Millau

.