![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() du 30 octobre 2008 |
RESTAURATION |
SALONE DEL GUSTO ET TERRA MADRE À TURIN
Le mouvement Slow Food prend de l'ampleur
Turin (Italie) Plus de 170 000 visiteurs, 7 000 producteurs et 1 000 chefs ont convergé vers Turin, du 23 au 27 octobre, pour découvrir des produits alimentaires artisanaux du monde entier, s'enthousiasmer sur des trésors à préserver, et échanger sur leur vision de la nourriture de demain.
![]() Plus de 170 000 visiteurs, dont de nombreux professionnels, ont rejoint Turin pour participer au grand rassemblement de Slow Food. |
|
Tous
les deux ans à Turin, deux manifestations attendent les militants du bon
et du bio, les curieux, les gourmets et les professionnels des quatre coins du monde.
D'un côté, Il Salone del gusto, et de l'autre, Terra Madre.
Le Salone del
Gusto, c'est un grand marché,
une vitrine de la consommation d'aliments de qualité respectant l'environnement
et les critères du bon, du propre et du juste, chers au mouvement Slow Food.
7 000 producteurs font déguster leurs produits, répondent aux questions
des visiteurs, vendent aussi. Des professionnels français ont pris le chemin
de Turin, notamment ceux qui ont reçu le soutien de leur région, comme
Provence-Alpes-Côte d'Azur, très active. Parmi eux, des producteurs de
châtaignes traditionnelles implantés sur 3 départements (Gard, Lozère,
Hérault), qui souhaitent décrocher l'AOC Châtaignes des Cévennes.
"Être exposant ici, c'est se faire connaître auprès du public et
des chefs, et c'est peut-être important pour nous dans notre démarche
de reconnaissance de l'AOC." Sur certains stands comme celui du Jambon San Daniele,
des cours sont prodigués pour expliquer les méthodes de production, le
cahier des charges, les contraintes, le temps nécessaire… Les visiteurs,
très friands d'explications, s'inscrivent en masse à ces mini-exposés
au cours desquels ils dégustent le produit dans les règles de l'art, avec
un ou plusieurs vins. On peut aussi opter pour les Laboratori del gusto (laboratoires
du goût), cours plus complets dans des salles dédiées. Au Teatri
del Gusto (Théâtres du goût), les spectateurs dégustent le
plat pendant que le chef l'exécute devant eux. Il a fallu tout préparer
à l'avance et venir à plusieurs pour assurer la prestation. La salle
a une capacité de 60 personnes. C'est complet à chaque session. Parmi
les cuisiniers invités cette année, un seul Français, Michel
Troisgros. Il partage la vedette avec Anatoly Komm, le Barvary de Moscou,
Tomaz Kavcic, restaurant Pri Lojzetu de Vipacco en Slovénie, Enric
Millà, restaurant El Dien de Lleida en Catalogne, Daniel Redondo,
Mani à Sao Paulo, Stuart Gillies, Boxwood Café à Londres,
ou encore Yosuke Imada,
restaurant Kyubey à Tokyo…
Ernesto
Iacarrino, Relais & Châteaux (familial) Don Alfonso 1890 à
Sant'Agata sui due Golfi, accompagné de deux collaborateurs, a fait le plein
au Théâtre du goût. "Je ne dis pas que tous les chefs devraient
venir à ce salon. C'est une question de philosophie. Je viens ici pour communiquer,
témoigner et soutenir cette philosophie qui est aussi la mienne. Pour moi,
c'est le produit qui prime. La terre est notre mère nourricière (Terra
Madre), et nous devons la respecter. Je dirais même que nous sommes ce que
nous mangeons", dit le jeune chef.
L'autre manifestation,
c'est Terra Madre,
que l'on rejoint en empruntant
un chemin bordé de stands de cuisine de rue avec des spécialités
traditionnelles de divers pays. Terra Madre, c'est le rendez-vous de travail des
membres de Slow Food, dont 5 500 paysans, 1 000 chefs venus de 140 pays. Ils participent
à des réunions pour faire avancer et monter des projets. Ils peuvent
aussi découvrir les Sentinelles de Slow food, c'est-à-dire des agriculteurs,
fromagers, pêcheurs, charcutiers, boulangers, éleveurs soutenus par le
mouvement afin de sauvegarder des produits traditionnels qui pourraient disparaître.
En France aussi, Slow Food protège quelques espèces végétales
et animales en voie de disparition : porc noir de Bigorre, mouton de Barèges-Gavarnie,
poule gasconne, boeuf gascon aréolé du Gers, petit épeautre de Haute-Provence,
brousse du Rove, fromages d'Estives des Pyrénées béarnaises, lentilles
blondes de Saint-Flour, Pélardon affiné, navet noir de Pardailhan, Rancio
sec du Roussillon… Dans la défense de la biodiversité, les cuisiniers
peuvent jouer un rôle important. "On veut que les chefs devenant sensibles
aux problématiques de la nourriture s'impliquent en soutenant les petits producteurs
de races menacées, en introduisant de l'éthique dans leur pratique quotidienne…
qu'ils deviennent de vrais militants. Beaucoup partagent notre philosophie. Nous
allons à leur rencontre", explique Jean Lhéritier, président
de Slow Food France (lire encadré ci-dessous). Plus de 170 000 visiteurs ont
participé à ce grand rendez-vous du bon, du juste et du propre, qui
a lieu tous les deux ans. Mais une autre manifestation va voir le jour en 2009 :
Euro Gusto, salon 'made in Slow Food', qui sera le pendant européen de Turin.
Ce sera au cÏur du Val de Loire, à Tours, du 27 au 30 novembre.
Nadine
Lemoine zzz22v
zzz12 zzz99
|
|
Slow Food en France C'est en 1997 que le mouvement Slow Food a démarré dans l'Hexagone avec la naissance du premier convivium (groupe de travail) à Perpignan. La structure Slow Food France, née en 2003, compte aujourd'hui près de 2 000 membres. Parmi eux, Pascal Barbot, Michel Bras, Jean-André Charial, Christophe Dufau, Marc Haeberlin, William Ledeuil, André Parra, Stéphane Raimbault, Éric Sapet, Christophe Saintagne, Michel Troisgros, entre autres. Fondé par Carlo Petrini en 1986, Slow Food réunit 83 000 membres dans 107 pays. Slow Food France |
Pour retrouver d'autres conseils et reportages sur l'Italie : cliquez ici
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3105 Hebdo 30 octobre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE