du 16 octobre 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
À LA VEILLE DU CONGRÈS DU SYNHORCAT
Didier Chenet veut "se positionner dans le lobbying et refuser le poujadisme"
Paris Lundi 20 octobre, le syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs réunit ses troupes en congrès annuel au CFA Médéric. Le candidat sortant à la présidence de la rue de Gramont nous livre les grandes lignes de sa politique actuelle et à venir.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
Didier Chenet : "Nous allons évoquer la TVA et les allégements de charges. toutefois, nous souhaitons accorder une large place à la formation, qui est un sujet majeur." |
L'Hôtellerie
Restauration : Dans quel esprit
abordez-vous ce congrès 2008 ?
Didier Chenet
: C'est un congrès qui va se dérouler dans un climat de crise. Compte
tenu de la situation, j'ai décidé d'annuler le dîner le gala. Dans
la conjoncture actuelle, je trouve que le coût de ce type de manifestation
pour les adhérents, comme pour le syndicat, serait déraisonnable. Je ne
veux pas encourager la psychose, mais terminer par un cocktail dans les salons du
CFA Médéric me paraît suffisant. Nous devons être réalistes
et cohérents avec ce qui se passe autour de nous. On ne peut pas s'exonérer
des difficultés qui nous entourent. Ce congrès va se dérouler en
deux temps. Lundi matin, nous allons faire le point de toutes les mesures gouvernementales
qui ont été prises depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à
la présidence de la République. Certaines de ces mesures sont très
favorables à notre secteur : je pense par exemple aux successions. Au-delà
du papy-boom, elles permettent la transmission familiale des entreprises. Ce que
nous voulons, c'est d'abord dresser un panorama de la situation et faire le point
sur les réformes en cours. Autre changement : il n'y aura pas de discours officiel.
On est là pour travailler, et non pour s'écouter parler. L'après-midi,
nous accueillons Hervé Novelli. Là encore, il n'y aura pas de
discours protocolaire. Nous serons dans l'échange et la discussion concrète.
Nous allons revenir sur l'économie et le social, en nous appuyant sur les assises
du tourisme et le formidable espoir que le secrétaire d'État a suscité
en déclarant le tourisme "grande cause nationale française".
On va bien sûr évoquer la TVA et les allégements de charges. Toutefois,
nous souhaitons accorder une large place à la formation, qui est un sujet
majeur… Qu'en est-il de l'avenir des OPCA ? Comment faire pour que l'Éducation
nationale nous suive dans l'évolution de nos métiers ? Sans oublier le
formidable dossier Erasmus. On a l'ardente obligation de réussir. On a suscité
l'envie et l'ambition auprès des jeunes, on l'a vu il y a quelques jours dans
la première rencontre des apprentis européens au Palais omnisports de
Paris-Bercy. À nous maintenant d'être à la hauteur.
Quel message souhaitez-vous faire
passer ?
La manière de faire de la politique
a changé, le syndicalisme aussi. Lorsqu'on se rend dans un ministère,
nous avons en face de nous des personnes qui veulent des choses précises. La
tasse de thé est révolue. Il faut se positionner
dans
l'action, et non dans la réaction. La réaction, c'est le poujadisme. Il
ne faut pas donner de la profession cette image revendicatrice qui la dessert. Notre
rôle, c'est de faire du lobbying. Au même titre que les interprofessions.
Nous devons être capables d'être à la source, et faire pression
avant même que les textes n'apparaissent dans les projets de loi. Nous devons
faire comprendre ce que sont nos métiers et nos contraintes. On a su relativement
tôt ce qu'il y avait dans le rapport Bur. Il y avait tout un déroulé
détestable à l'encontre de nos métiers, et nous avons pu rectifier
le tir à temps. Pour ça, nous, Synhorcat, sommes montés au créneau
à Matignon, auprès du conseiller fiscal de Nicolas Sarkozy, ou encore
auprès des députés comme Thierry Mariani. On a pu expliquer
et démontrer les conséquences dramatiques du rapport s'il avait été
mis en oeuvre.
Qu'est-ce qui vous paraît urgent justement
à mettre en oeuvre ?
Je suis pour que la profession parle d'une seule
voix lorsqu'il s'agit des grands dossiers. Attention, je ne veux pas de fusion dans
la confusion. Je plaide pour une plate-forme commune qui nous permette d'afficher
notre force. Il est aussi urgent de mettre en place un observatoire qui nous permette
de répondre par des chiffres solides et vérifiés. Le Synhorcat doit
créer un outil fiable, qui dresse le vrai profil de la profession.
Pas d'autres candidats à part vous à
la tête du Synhorcat. Vous annoncez néanmoins une évolution de l'équipe
dirigeante. Dans quelle mesure ?
Chez
nous, les mandats durent deux ans, et je suis candidat à ma propre succession
(ce sera mon troisième mandat) avec un comité renouvelé à
plus de 50 %. L'élection aura lieu dans l'après-midi, et les résultats
seront annoncés en fin de journée. Nous faisons rentrer des jeunes, mais
aussi revenir des anciens. Dans les moments difficiles, nous devons nous appuyer
sur une palette de compétences. C'est une équipe équilibrée
que nous allons mettre en place pour consolider l'acquis et aller de l'avant.
Nous avons de grands projets en Rhône-Alpes
où nous avons noué des relations privilégiées avec les leaders
d'opinion. Comme je viens de vous le dire, le syndicalisme doit être une force
d'action, tout en répondant aux soucis et questions du quotidien. Être
puissant vis-à-vis des pouvoirs publics et proche de l'adhérent. Le
bureau qui se présente est composé de Jean-Luc Binet (qui est hôtelier),
à la première vice-présidence, de Bernard Lars (qui représente
les traiteurs) en charge de la trésorerie, et de Robert Vidal au poste
de vice-président secrétaire général. Sa présence est d'autant
plus intéressante qu'il est juge au tribunal du commerce. Nous élisons
en fait un ticket composé de 4 personnes.
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Les Lauriers Ecorismo-Synhorcat 2008
Le restaurant Nature & Saveur, créé et exploité par Laurence Salomon à Annecy, a remporté le Laurier Ecorismo 2008 du Synhorcat, valorisant ainsi la démarche environnementale dans laquelle s'inscrit cette jeune chef de cuisine depuis sept ans. Outre un trophée de verre réalisé par un maître verrier, la lauréate s'est vue offrir un séjour dans les cuisines de Régis Marcon. Une mention spéciale du jury a également été attribuée à l'Hôtel Fouquet's Barrière en guise d'encouragement dans son engagement dans la mise en place d'un processus de certification ISO 14001.
Le programme du congrès
Le
matin : rappel des lois et
des réformes en cours. Seront notamment soulevés : le droit conventionnel
aujourd'hui dans la branche des CHR, les aides à l'approche de la prochaine
discussion de la loi de Finances pour 2009, la loi Tepa, la mise sous condition
des allégements généraux de cotisations patronales, |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3103 Hebdo 16 octobre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE