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du 25 septembre 2008

RECRUTEMENT

face à des difficultés chroniques et généralisées

Des initiatives pertinentes pour attirer et fidéliser le personnel

Confrontés au problème du recrutement, de l'hébergement, de l'aménagement du temps de travail, certains professionnels réfléchissent à des solutions concernant le logement, les conditions de travail ou les jours de repos, afin de limiter au maximum le turn-over dans leur établissement.

Relais & Châteaux se mobilise. La prestigieuse association compte dynamiser ses adhérents à travers un programme à multiples facettes. Pas moins de 20 000 personnes sont concernées, éparpillées dans 475 établissements et 55 pays. Inauguré au premier trimestre 2009, ce programme s'étendra jusqu'en 2011. Des visites auront lieu chez tous les membres, animées par une quinzaine de formateurs, avec, pour objectif, de présenter la chaîne, son histoire, ses valeurs, ses idéaux. C'est là une vaste action de communication interne. Déjà, en 2005, le nouveau président Jaume Tàpies évoquait l'idée d'ouvrir une sorte de guichet d'information. Faire savoir, guider, orienter… L'idée a cheminé. À côté d'un site réservé au recrutement et d'une newsletter biannuelle, d'autres outils seront mis en place pour répondre aux attentes des adhérents. Dans cet esprit a été conçue la carte Relais Team au sein de l'association. Son principe repose sur des réductions conséquentes (- 25 % sur la restauration en salle, boissons comprises, et - 50 % sur l'hébergement, incluant le petit-déjeuner). Les bénéficiaires pourront profiter de courts séjours (maximum deux nuitées à chaque fois) au sein des Relais & Châteaux. Cette carte sera librement accordée par le directeur ou le propriétaire des lieux, aux collaborateurs ayant au moins un an d'ancienneté. Mise en place dès le mois d'octobre, sur l'ensemble de la délégation française (qui représente un tiers de l'association, avec 135 établissements), la carte devrait rapidement s'étendre aux autres pays.

L'habitat, un frein au développement

À côté de cette opération propre aux Relais & Châteaux, des restaurateurs ont imaginé, localement, des réponses adaptées à leurs problématiques. Ainsi Gérald Passédat, à la tête du Petit Nice à Marseille, est en pourparlers avec la mairie pour trouver un terrain constructible. Son projet : "Créer l'équivalent d'une cité universitaire, c'est-à-dire un ensemble de chambres où le personnel pourrait se loger dans des conditions décentes et à des prix accessibles." En parallèle, le cuisinier marseillais fait bâtir, sur un terrain qui lui appartient, une petite maison destinée à accueillir une partie des employés.

Toujours dans le même esprit de qualité de vie, une autre démarche a été initiée par les frères Raimbault, à Mandelieu-la-Napoule. Depuis 2007, le personnel de L'Oasis bénéficie de deux jours de repos consécutifs, les dimanche et lundi, auxquels s'ajoutent une demi-journée par semaine et un mois de congé autour des fêtes de Noël. "Fermer le dimanche midi, alors que nous avions une importante clientèle d'habitués, a représenté un véritable challenge. Mais c'est une évolution nécessaire, observe Françoise Mirebeau, chargée de la communication dans cet établissement étoilé. C'est en améliorant les conditions de travail et la qualité de vie, que nous arriverons à garder le personnel". À Mandelieu, comme ailleurs sur la côte, dans les cités balnéaires alentour et plus généralement dans les grands centres urbains, le logement est devenu un véritable casse-tête, voire un enjeu.

Une préoccupation quotidienne

Fidéliser. Tel est le mot d'ordre. Proposer un emploi ne suffit plus. Toujours à L'Oasis, l'intégration est favorisée hors du cadre professionnel. Le lundi matin, quelques membres de l'établissement se retrouvent sur un terrain de football, tandis que d'autres vont faire du vélo ensemble. Si le travail laisse peu de temps à l'organisation de sorties de groupe, les initiatives sont encouragées. Les salariés bénéficient également d'une information sur les droits à la formation et d'un accompagnement dans leurs démarches. Enfin, pour pallier un taux de rotation croissant, le recrutement se fait en amont, avant même qu'il y ait un besoin, une place vacante, au gré des candidatures, des opportunités.

C'est justement l'une des démarches de Jean-Luc Rabanel, à Arles, qui a fait du recrutement une préoccupation quotidienne. "Si auparavant nous pouvions nous permettre d'attendre jusqu'au dernier moment, parce qu'il était facile de trouver du personnel, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Certains employés sont recrutés six mois à l'avance. C'est d'ailleurs une moyenne, quel que soit le niveau." Le cuisinier passe des annonces toutes les semaines. Sur une centaine de dossiers traités, 30 sont sélectionnés, 4 donneront suite, et un seul sera retenu. Un autre point important concerne le volet financier. Chez Jean-Luc Rabanel, à l'Atelier, toute personne convoquée à une journée d'essai est entièrement défrayée et rémunérée. Si le résultat est concluant, elle se voit d'emblée proposer un CDI. Tel est le prix pour un personnel compétent et fidèle. À ce niveau, les avis sont partagés. Recrutement, logement, horaires… Une trinité d'avenir. D'aucuns estiment que de trop bonnes conditions de travail pourraient altérer la motivation, et donc aboutir au résultat inverse. À chacun sa méthode, ses moyens, son envie. L'avenir est dans l'action.
Emmanuelle Maisonneuve
RE0607


Jean-Luc Rabanel en cuisine.

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