du 11 septembre 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Grâce au Synhorcat, la mobilité des apprentis en Europe bientôt facilitée
Depuis plusieurs années, le Synhorcat bataille pour que les apprentis bénéficient du statut Erasmus, qui permet à des jeunes, liés par un contrat de travail, de bénéficier d'une formation à l'étranger. La mise en Ïuvre de ce statut est désormais en route. L'alternance sera mise sous les projecteurs par le Gouvernement les 2 et 3 octobre à Paris. Explications de Didier Chenet, président national du Synhorcat.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
Didier Chenet. |
L'Hôtellerie Restauration :
Vous bataillez depuis plusieurs années pour que les apprentis bénéficient
du statut Erasmus. Quelles sont vos motivations ?
Didier Chenet :
D'abord, nous sommes très fiers, nous, Synhorcat, de porter ce projet au nom
de la profession. Comme vous le savez, nous nous sommes toujours beaucoup impliqués
dans tout ce qui concerne l'Europe et la mobilité. D'autre part, si le secteur
passe à côté de la formation, je ne sais pas ce qu'on fera de
ces métiers. Pourquoi Eramus ? Eh bien, on dit toujours que l'apprentissage,
c'est la voie royale. Alors donnons-lui des moyens identiques aux voies royales
que sont les universités. La mise en place de ce statut a pour objectif de
permettre aux apprentis liés par un contrat de travail de bénéficier
d'une formation à l'étranger, dont les acquis seront reconnus dans le
pays d'origine. Ce que nous voulons, c'est offrir aux jeunes la possibilité
d'acquérir des méthodes de travail différentes, des goûts différents…
Quand on est dans
l'accueil, c'est essentiel de mieux connaître les autres.
Comment bien accueillir quelqu'un quand on ne connaît pas son mode de fonctionnement
? Il y a aussi l'apprentissage des langues.
Il existe déjà un programme
qui va dans ce sens.
Effectivement. Mais ce programme, appelé
Leonardo Da Vinci, est un système complexe, reposant sur un contrat annuel.
Tous les ans, le système est remis en cause. En outre, ces contrats sont soumis
à des appels d'offres gérés par des agences nationales. Nous voulons
'décomplexifier' le système, tout en mettant des garde-fous. Il faut que
les contrats deviennent pluriannuels. Idéalement trois ans. Et que les accords
puissent
être passés
de centre de formation à centre de formation. Ce qui n'est pas le cas avec
Leonardo. Nous émettons également l'idée que les organismes professionnels
s'engagent dans une sécurité de professionnalisme. Ainsi, les entreprises
qui accueilleraient ces apprentis devraient relever d'un syndicat dans son pays.
En facilitant les échanges dans la durée, on accentue la mobilité,
et en même temps, on assure une stabilité pour l'entreprise. Cette notion
de pérennité est importante. Il faut aussi que tout ce que l'apprenti
fait dans un autre pays soit pris en compte. Il faut que les acquis soient reconnus.
Le dispositif actuel ne le permet pas.
La mobilité des jeunes, comme l'alternance,
sont des sujets transversaux à de nombreuses branches…
Je vous rappelle que cela fait partie des axes
prioritaires du Gouvernement ; le Président Nicolas Sarkozy l'a répété
cet été. Toutes les branches professionnelles souhaitent aujourd'hui accélérer
le principe de mobilité des jeunes. On doit modifier ce qui existe, rendre
l'outil utilisable et performant pour les apprentis comme pour les entreprises.
En apprentissage, on est un étudiant comme un autre. Les répercussions
vont au-delà de notre profession, car cette adaptation de la loi est bénéfique
aux autres secteurs professionnels.
L'alternance va bénéficier d'un important
coup de projecteur début octobre. Pouvez-vous nous en dire davantage sur
cette opération ?
C'est un événement énorme qui va
avoir lieu les 2 et 3 octobre à Paris. Le vendredi 3, 12 000 apprentis en
provenance de toute l'Europe et représentant toutes les branches, sont attendus
au Palais omnisports de Paris-Bercy.
Cette opération, lancée par Christine Lagarde et Hervé
Novelli, a pour but de revaloriser l'image de l'alternance. Ce sera une journée
très festive, clôturée par un discours du président de la République.
Le Synhorcat représentera la profession sur scène. Une quarantaine de
partenaires vont y participer. Il y aura les interprofessions comme le Medef ou
la CGPME, l'Éducation nationale, le ministère de l'Agriculture ou encore
de grandes entreprises comme Airbus, Axa… La veille, les jeunes seront accueillis
dans les CFA de leur branche. Concernant notre secteur, une trentaine de jeunes
Espagnols et Anglais vont partager le quotidien du CFA Médéric. Ce sont
aussi les jeunes de Médéric qui vont assurer le cocktail VIP qui rassemblera
quelque 500 personnes. n
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L'Hôtellerie Restauration n° 3098 Magazine 11 septembre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE