Actualités

Page d'accueil
 Sommaire
du 11 septembre 2008
CAFÉ

Le torréfacteur niçois, premier acteur du commerce équitable en Haïti, a réussi l'exploit d'implanter l'internet à haut débit dans les plantations de Cap Rouge, loin de tout. Un programme audacieux, dédié à la traçabilité mais aussi à l'éducation et à la santé.
Sylvie Soubes

Malongo en Haïti

Du commerce équitable aux nouvelles technologies


Au beau milieu de nulle part, le pylône WiMax de Voilà à
Cap Rouge, installé avec du matériel offert par Alcatel-Lucent.


Le programme comprend un volet dédié aux écoles primaires situées dans les zones caféières, qui bénéficient aussi d'ordinateurs et de l'accès à internet.


Jean-Pierre Blanc et le ministre des Travaux publics, des Transports et de la Communication en Haïti, Frantz Verella. Pour lui, ce projet "s'inscrit dans une dynamique cruciale pour le pays".


À Verjon, dans une zone retirée d'Haïti, sans eau courante ni électricité, enseignants et paysans ont accès à l'internet à haut débit. Nombreux sont déjà les internautes.

Derrière le café, il y a des hommes, des femmes, des familles. Pour certains, comme en Haïti, chaque poignée récoltée est un souffle de survie. Pas de grandes productions à la brésilienne, seulement des 'jardins' de quelques mètres carrés, plantés loin de tout. Il n'empêche. Les Haïtiens des champs ont saisi l'intérêt du commerce équitable et le négoce avec le torréfacteur Malongo, précurseur de l'économie solidaire dans son domaine, a permis la création d'un cru spécial : le Haïtian Blue. Une marque synonyme de qualité et de respect. Comme le répète souvent Jean-Pierre Blanc, directeur général des Cafés Malongo, "le commerce équitable n'est pas un acte de charité, c'est un modèle économique différent, qui permet à des petits producteurs de prendre en main leur avenir". Un des fondements, le traitement d'égal à égal. Difficile à croire et à saisir quand les médias télévisés renvoient l'image d'un pays écorché vif, d'une population affamée, d'un territoire battu jusqu'aux entrailles. Et pourtant, cette nation n'a pas dit son dernier mot.

Le programme d'implantation des nouvelles technologies dans les plantations de café a été baptisé Cap Rouge Nimerik. Jean-Pierre Blanc, directeur général des cafés Malongo et le médecin du dispensaire de Verjon, lui aussi connecté à internet grâce au programme Malongo. Un accès "urgent sur le monde", selon ce jeune praticien.


Le professeur Serge Miranda, de l'université de Nice Sophia Antipolis, est l'auteur du master sur les nouvelles technologies grâce auquel deux étudiants haïtiens et un étudiant français ont mis au point les logiciels de traçabilité du programme.

Désenclaver les zones de production
À l'intérieur des terres, au sud de l'île, l'incroyable existe. À l'abri des murs nus du 'beneficio' (centre de traitement des cerises de café) de Verjon, une salle informatique fonctionne à l'énergie solaire. Inauguré avant l'été, ce site représente le début d'un programme d'implantation des nouvelles technologies dans les plantations de café. Baptisé Cap Rouge Nimerik, il "repose sur l'installation d'internet haut débit dans les zones rurales, avec une gratuité pour les centres agricoles, les écoles et les dispensaires, et sur la traçabilité du café", expliquent ses auteurs. Un projet issu d'une étroite et solide collaboration entre Malongo, qui finance et coordonne le projet, les universitaires de Nice Sophia Antipolis et la faculté des sciences de l'université d'État d'Haïti, la Fédération des associations caféières natives (FACN) d'Haïti, dirigée par Jean-Marc Vital, Alcatel-Lucent et l'opérateur de téléphonie mobile haïtien Voilà. Technologies mises à disposition : le WiMax et l'identification Radio Fréquence (ou RFID). Le pari est à la fois immense et simple : désenclaver les zones de production en permettant notamment un suivi en direct des campagnes caféières et relier les nouvelles générations au monde qui les entoure. À terme, l'objectif le plus 'fou' sera la possibilité pour le consommateur final de pouvoir obtenir, à partir de son téléphone portable, toutes les informations concernant le café qu'il est en train d'acheter grâce à un 'tag électronique' posé sur le paquet. Nom de la plantation, du producteur, date de la récolte, phases d'élaboration et, pourquoi pas, une invitation à l'écotourisme local… qui "doit et peut prendre vie", martèle avec conviction Jean-Pierre Blanc. n zzz46n zzz99

MÉMO
Malongo, premier torréfacteur en France de cafés issus du commerce équitable labellisé Max Havelaar, bataille depuis huit ans pour le renouveau du café haïtien. La société travaille avec une quarantaine de coopératives, représentant environ 30 000 petits paysans. Il importe actuellement 170 tonnes de café vert issu de ces plantations situées au nord et au sud du territoire.
À lire notamment, sur le site de l'entreprise, les règles du commerce équitable
malongo.fr

Pour retrouver d'autres conseils et reportages sur Haïti : cliquez ici

Article précédent - Article suivant


Vos questions et vos remarques sur le Forum - Info

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 3098 Magazine 11 septembre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration