du 17 juillet 2008 |
FORMATION |
À LA VEILLE DE SA RETRAITE DU LYCÉE HÔTELIER DE NICE
Michel Prospéri : "On peut travailler dans la profession par plaisir"
Nice (06) Michel Prospéri prend sa retraite. Le proviseur du lycée Paul Augier a exercé, pendant quarante-trois ans, dans les secteurs de l'informatique et de l'hôtellerie au sein de l'Éducation nationale.
L'Hôtellerie Restauration :
Comment êtes-vous passé de l'informatique au tourisme et à l'hôtellerie
?
Michel Prospéri
: J'étais chargé
de mission informatique au Cned et coresponsable de tous les examens et concours
informatiques à l'inspection générale économie et gestion
quand j'ai postulé pour un poste de proviseur en 1986. J'ai obtenu celui du
lycée d'hôtellerie et de tourisme de Bordeaux-Talence. Ça a été
ma première prise de contact avec les professionnels de l'hôtellerie-restauration,
du tourisme et de la viticulture. J'ai aimé, j'y suis resté huit ans,
et puis il y a eu Nice.
Un nouveau défi ?
Une chance inouïe ! Le lycée
Paul Augier avait pour lui sa réputation, une identité forte - il appartient
vraiment à la culture niçoise, on s'y sent chez soi -, et en même
temps une formidable ouverture sur l'international que nous avons pu développer
grâce à la taxe d'apprentissage, sans oublier son 'penchant' gastronomique
avec ses trois restaurants. Mon seul regret : avoir vu les extensions promises dès
1993 reportées sans cesse.
Si vous deviez citer quelques temps forts de votre
carrière ?
La participation des lycées hôteliers
français aux JO de Barcelone en 1992 en partenariat avec Sodexo : 35 lycées,
1 000 élèves, 80 professeurs, pour servir 48 000 repas journaliers sur un campus dont j'étais le proviseur
responsable. Nous étions logés dans un camping, assurions notre propre intendance, avions notre 'radio libre'. Et encore la fondation de l'Aflyht,
Association française des lycées d'hôtellerie et de tourisme,
regroupant 250 lycées publics et privés sous contrat, soit 96 % des élèves
scolarisés dans les lycées hôteliers et plus de 40 entreprises partenaires
: une grosse innovation.
Vous avez vu évoluer la profession. Vous avez
aussi été rapporteur de la commission 'Comment résoudre la pénurie
de main-d'oeuvre dans le secteur de l'hôtellerie-restauration'…
Il y a beaucoup moins d'abus, c'est un fait. L'urgence
aujourd'hui est de revaloriser la profession. Arrêter de dire que c'est difficile.
On peut travailler en hôtellerie-restauration par plaisir. C'est un métier
qui permet en outre de voyager, un formidable ascenseur social. Regardez Passédat,
Rostang pour ne citer qu'eux : leur réussite, c'est la réussite
de l'enseignement hôtelier en France, secondé par une formation continue
très performante. Reste le problème des salaires qu'il faudra bien résoudre
un jour. Et puis ne pas hésiter à faire appel à la main-d'oeuvre
étrangère. Je pense aussi que nous avons des échanges à développer,
des formations à vendre à l'étranger et je suis personnellement
partisan d'un regard du ministère du Tourisme sur la formation.
Propos
recueillis par Anne Sallé
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L'Hôtellerie Restauration n° 3090 Hebdo 17 juillet 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE