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du 10 juillet 2008
ÉDITO

En attendant Godot…

Cent fois sur le métier… Nicolas Sarkozy ne se décourage pas de tenter de faire aboutir le dossier délicat de la baisse de la TVA sur la restauration qui relève toujours et encore, rappelons-le, d'une décision unanime des 27 pays membres de l'Union européenne.
Or, le président de la République, qui s'est beaucoup investi pour obtenir ce qui a été promis aux restaurateurs depuis 2002, entend bien user de son influence pendant les six mois de présidence française de l'Union pour convaincre nos partenaires les plus réticents, le Danemark, mais surtout l'Allemagne.
Car le dossier s'est aujourd'hui déplacé sur le plan politique, depuis que la commission de Bruxelles, bête noire désignée de tous les mécontentements catégoriels des 27 pays, vient de formaliser un projet de directive ajoutant la restauration dans la liste des activités pouvant bénéficier d'un taux dérogatoire de TVA. Vous lirez par ailleurs ci-après les détails
du dispositif présenté.
Mais encore une fois, l'essentiel est aujourd'hui au niveau politique et, sans entreprendre de grandes considérations géopolitiques sur les forces en présence, l'affaire est loin d'être gagnée. Si vous avez suivi les premiers pas de Nicolas Sarkozy sur la scène internationale, il ne vous a pas échappé que sa convivialité et sa spontanéité, qui font partie du
charme à la française, ont plutôt tendance à laisser de marbre Angela Merkel dont le goût pour les effusions publiques semble très modéré.
En clair, "Chère Angela" n'a pas la bise facile, et
dispose d'un talent propre à refroidir les enthousiasmes latins les plus enlevés. Affronter en même temps Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi et José Luis Zapatero ne fait pas peur à la "femme la plus puissante de la planète", selon le magazine américain Forbes qui s'y connaît en pouvoirs d'influence.
Car madame la chancelière, qui gouverne la première puissance européenne et la quatrième économie mondiale, entend bien mener comme elle l'entend une politique économique fondée principalement sur l'équilibre des comptes publics, dont l'une des pièces maîtresses repose sur une augmentation de la TVA, passée dans son pays de 16 à 19 % au début de 2007.
Il est évident que son acquiescement à une autorisation de baisse de TVA sur un secteur comme la restauration pour la France pourrait donner des idées revendicatrices à leurs homologues d'outre-Rhin, ce que madame la chancelière n'est pas disposée à entendre, et ce à quoi elle est encore moins disposée à répondre favorablement. Il suffit d'observer les tensions entre Berlin et la CSU bavaroise qui projette un programme ambitieux de réduction des impôts du Land de Bavière pour comprendre la détermination d'Angela Merkel qui s'est fixé comme objectif emblématique de son mandat l'équilibre budgétaire fédéral en 2011.

2011, c'est l'année où la TVA sur la restauration en France pourrait passer à 5,5 %, si les 27 pays de l'Union en conviennent, bien sûr.

L. H.  zzz80


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L'Hôtellerie Restauration n° 3089 Hebdo 10 juillet 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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