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du 12 juin 2008
ÉDITO

Le paradoxe français

À la veille des Assises nationales du tourisme censées répondre à l'éternelle et lancinante question de l'avenir du tourisme hexagonal, quelques chiffres publiés ces derniers jours ne peuvent que conforter les partisans d'une refonte en profondeur d'un système essoufflé.
Certes, il est vain de faire un procès d'intention aux organisateurs d'une manifestation qui entend contribuer à renforcer la position de la France sur le marché ultraconcurrentiel du tourisme international.
D'un côté, l'Hexagone ne manque pas d'atouts pour attirer une clientèle chaque année plus nombreuse, ce qui la place aujourd'hui au premier rang mondial en nombre d'arrivées de touristes étrangers
. En espérant que les quelque 82 millions de personnes recensées soient tous d'authentiques visiteurs, il serait utile, à l'occasion des Assises, d'envisager une plus grande transparence dans l'élaboration des statistiques du tourisme.
Ne serait-ce que pour conforter la satisfaction des pouvoirs publics, et notamment de M. Novelli, secrétaire d'État en charge du Tourisme parmi d'autres secteurs d'activité, lorsqu'ils soulignent "l'excellente performance de la France".
Bon, ne boudons pas notre plaisir en ces temps de conjoncture déprimée par les mauvaises nouvelles qui ne cessent de plomber le moral du pays. Coïncidence ou non, les résultats publiés également la semaine dernière par Ipsos sur les intentions des Européens pour leurs vacances d'été nuancent considérablement un triomphalisme qui mérite d'être tempéré.
Comme vous le lirez ci-contre, pas de problème pour le taux de départ en vacances de nos compatriotes
, qui se déclarent à 74 % décidés à partir cet été contre seulement 65 % l'an dernier. Ce chiffre, malheureusement passé inaperçu dans les médias obsédés par l'évolution du cours du baril de brut, illustre l'un des paradoxes du tourisme français : nous partons davantage que nos voisins (les Allemands sont à 57 %, les Anglais à 67 %, les Espagnols à 63 % et les Italiens à 77 %), mais nous dépensons beaucoup moins pour nos loisirs.
Pour l'été 2008, les Français prévoient un budget moyen de 1 934 euros par famille, contre 2 584 pour les Britanniques, 2 235 pour les Allemands, 2 290 pour les Italiens et 1 764 pour les Espagnols.
Pas besoin d'être un éminent statisticien pour constater l'écart de pouvoir d'achat entre pays de niveau de vie comparable, écart défavorable aux dépenses touristiques sur le territoire national, les Français se révélant en outre nettement plus casaniers que leurs voisins, puisque nous sommes 63 % à rester dans le pays, contre 28 % des Anglais qui choisissent le Royaume-Uni, et 29 % des Allemands à se contenter des charmes de la République fédérale.
Mais puisque l'optimisme est de rigueur, ayons la faiblesse de songer que le succès de la France est dû à l'agrément de l'existence, à ce mythe de la 'Douce France' que la profession parvient à maintenir en dépit de critiques pas toujours justifiées, à l'intérêt incomparable de ses paysages, de ses musées, de ses monuments, sans oublier sa gastronomie.

Alors, où est le problème : peut-on oser un début de réponse en forme de question : la France est-elle assez chère ?
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3085 Hebdo 12 juin 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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