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	du 12 juin 2008	EN DIRECT DU BRÉSIL

PROPOSANT 10 CHAMBRES FACE À LA MER SANS CLIM NI TÉLÉPHONE

Emmanuel Rengade s'engage pour la simplicité haut de gamme

Brésil Le Français, à la tête de l'hôtel de charme Pousada Picinguaba, a développé un concept encore rare dans le pays : un établissement où confort et luxe vont de pair avec authenticité et environnement préservé.

Depuis 2006, Emmanuel Rengade, créateur de la Pousada Picinguaba, a fait appel à un couple de gérants. Il se consacre désormais à l'image, aux finances et au développement de l'hôtel.

En 2005, la Pousada Picinguaba a été sélectionnée comme l'un des 80 meilleurs hôtels du monde dans l'ouvrage Hip Hotels Atlas.

Monter une pousada [hôtel de charme, NDLR] au Brésil, c'est sans doute le rêve le plus commun qui soit, déclare Emmanuel Rengade, qui a transformé ce rêve en réalité en 2002. Mais il faut être prêt à recevoir les gens avec le sourire toute la journée et à travailler dix-huit heures par jour !" Il découvre un jour, lors d'un déplacement, une maison abandonnée à côté de Picinguaba, un village de pêcheurs isolé situé à mi-chemin entre São Paulo et Rio de Janeiro. Sur un coup de tête, il achète la demeure de style colonial portugais, quitte la multinationale qui l'employait, et se lance dans une année de travaux de rénovation. "Je voulais créer un hôtel comme je n'en trouvais pas. Un endroit avec une âme, un hôtel de charme du bout du monde où la qualité réside dans le confort, la fraîcheur des produits, la réception, le site, le silence, le bon goût sans chichis", résume-t-il. Au coeur de la forêt tropicale du parc naturel de la Serra do Mar, l'hôtel de dix chambres fait face à une plage de 3 km - "tellement préservée que les tournages des telenovelas sur l'arrivée des Portugais au Brésil se font souvent ici". Le succès est immédiat. Des articles dans Elle et Marie Claire lancent l'hôtel auprès d'une clientèle française, et des shootings de mode servent de faire-valoir à l'enseigne dans les pages de revues anglaises.

Un business model difficile
Sauna, balades à cheval ou en bateau, pêche, randonnées dans la forêt, cours de surf, 'birdwatching', massages… La Pousada Picinguaba offre à ses hôtes un large éventail d'activités, afin de garantir un nombre élevé de nuitées. "Le minimum obligatoire est de trois nuits, et le séjour moyen est de six. Il arrive que des familles entières louent l'hôtel pour leurs vacances." Emmanuel Rengade a opté pour un business model difficile : des coûts fixes élevés, générés par les activités, le personnel, le matériel (bateaux, voitures), l'entretien indispensable sous ce climat tropical, pour un petit nombre de chambres. Pour assurer un taux d'occupation très élevé, le Français démarche en majorité des 'agences VIP' anglaises et françaises ou de Rio de Janeiro.
Les recettes et les produits locaux, les objets d'art populaire, le mobilier provenant de l'État voisin du Minas Gerais et la proximité du village de pêcheurs se veulent une invitation à plonger dans un "Brésil authentique et préservé". L'hôtel emploie d'ailleurs une vingtaine de villageois qu'il a formés et a mis en place une ONG (organisation non gouvernementale) pour sensibiliser la population à la préservation de l'environnement. "Il y a un esprit presque familial. Le soir, le dîner est servi à la même heure pour tous les hôtes auxquels on offre l'apéritif. Parfois, les clients vont sur la plage écouter les villageois jouer de la musique."
Néanmoins, cette adresse est "un produit difficile à vendre", concède le maître des lieux. "Comme nous pensons que le vrai luxe réside dans la simplicité, nous ne proposons ni téléphone ni télévision dans les chambres ni air conditionné. Les murs épais et la verdure environnante assurent une climatisation naturelle." Un parti pris audacieux afin de sélectionner la clientèle et de respecter l'état d'esprit des lieux.
Violaine Brissart zzz99 zzz36p

picinguaba.com

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L'Hôtellerie Restauration n° 3085 Hebdo 12 juin 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE