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du 29 mai 2008
VIE PROFESSIONNELLE

RENCONTRE AVEC LE PRÉSIDENT DE L'UMIH CÔTE D'OPALE

L'Umih Côte d'Opale attend des institutions une redynamisation du tourisme

Comment amplifier le tourisme belge et mieux faire connaître la région : deux thèmes essentiels pour l'Umih Côte d'Opale qui se réunit la semaine prochaine en assemblée générale. Gros plan sur Calais et sa région avec le président du syndicat, Pierre Nouchi.
Propos recueillis par Sylvie Soubes


Pierre Nouchi, président de l'Umih Côte d'Opale devant son établissement La Sole Meunière situé près du port de plaisance de Calais.

L'Hôtellerie Restauration : Vous tenez lundi prochain votre assemblée générale annuelle. Quel en sera le thème majeur ?
Pierre Nouchi : Nous allons demander aux représentants des institutions présents quelles directions vont être prises pour redynamiser le tourisme dans la région. Vous savez, nous avons une grosse diminution de fréquentation des Anglais depuis l'arrêt du duty free, il y a huit ans. Il y a aussi un changement de leurs réflexes. Avant, ils venaient chez nous pour acheter du vin et ils restaient deux à trois jours. Aujourd'hui, ils vont à Lille. L'Eurostar a marqué un tournant dans leurs déplacements, il fallait s'y attendre. Il faut redonner une dynamique touristique, en amplifiant notamment le marché belge. Mais nous, CHR, ne sommes que les instruments des institutions. Ce sont elles qui décident… Cette assemblée générale a lieu au casino de Calais. On attend Natacha Bouchart, la récente maire UMP de la ville. Il y aura également le président de la CCI de Calais, Jean-Marc Puissesseau, le président de la communauté d'agglomération du Calaisis Philippe Blet et le nouveau commissaire de police.

Au-delà du phénomène britannique, comment expliquez-vous le déficit touristique de votre région ?
Par méconnaissance, tout simplement. Le film Bienvenue chez les Ch'tis nous a fait beaucoup de bien en termes d'image. On a besoin de se faire connaître. Savez-vous que Calais bénéficie d'une très belle plage de sable fin ? Qu'on offre aussi un potentiel historique ? Le général de Gaulle s'est marié à Calais. En ce qui concerne l'Umih Côte d'Opale, nous avons 350 adhérents sur un potentiel de 700 établissements, toutes activités confondues. Le Calaisis compte 1 700 chambres d'hôtels de 1 à 3 étoiles. Nous n'avons pas besoin de 4 étoiles, car la clientèle préfère l'aspect charme et proximité. On a un arrière-pays qui donne envie. Malheureusement, le nombre de TGV a été diminué… Néanmoins, je crois qu'en travaillant ensemble, d'autres solutions existent. À Calais, l'Umih est acteur au sein de l'Epic (établissement public à caractère industriel et commercial, l'office du tourisme) et de la CCI. On représente un vecteur d'emplois essentiel. Si on fait une estimation globale, on est à 4 salariés par entreprise. Personnellement, j'ai 4 établissements dont 2 hôtels, et j'ai 40 salariés en moyenne. Il faut maintenir ce maillage.

Comment voyez-vous l'action syndicale dans le Calaisis ?
Notre travail, au bureau de l'Umih Côte d'Opale, est d'intervenir directement auprès des institu
tions. Ce qui est récurrent, c'est notre volonté d'apporter un maximum de sécurité à notre clientèle. On est extrêmement vigilant, on ne veut pas qu'un problème puisse s'installer. Prenons le quartier du casino, celui-ci offre un large éventail d'établissements qui attirent des clientèles très différentes. On compte des flux allant jusqu'à 5 000 personnes le week-end. Il est essentiel qu'on entretienne un dialogue permanent avec les pouvoirs publics. Nous ne voulons pas laisser le moindre problème s'installer. Donc, on travaille en amont.

Quels types de clientèles recevez-vous à l'heure actuelle ?
Notre clientèle touristique est composée majoritairement d'Anglais et de Belges, comme je viens de vous le dire. Sinon, les gens viennent d'Arras, de Lille et de Reims. Nous avons bien sûr une clientèle d'affaires et elle représente jusqu'à 50 % du CA. J'ai l'habitude de dire qu'on n'est pas saisonniers, mais qu'on a des saisons. De janvier à février, le gros des clients est composé d'hommes d'affaires du portuaire, du bâtiment et d'autres secteurs-clés. Ça va de la petite entreprise aux grandes sociétés comme les laboratoires Merck. On a aussi la dentelle. Ensuite, à partir de Pâques, nous avons une clientèle marquée belge et française les week-ends. L'hôtellerie a fait 100 % de taux d'occupation pour les deux grands ponts du mois de mai. Les Belges apprécient tout particulièrement la nature privilégiée et protégée de la Côte d'Opale. En juillet et en août, si on a beau temps, on fonctionne sur des séjours de 3 nuits en moyenne ; ils dépassent rarement une douzaine de jours. On voit à ce niveau-là l'importance des Logis de France. C'est un repère pour les étrangers. À partir de septembre et jusqu'à mi-décembre, ce sont les Anglais qui prennent le relais, ils achètent pour les fêtes de fin d'année. L'ensemble des commerces, de l'hyper
au restaurant, en profite. Notre souci ici, c'est la baisse de la livre sterling qui a perdu 20 %, et on ne sait pas ce que va donner le deuxième semestre. 


Léo Besson-Beaugeois, gagnant 2008 du concours Graine de P'tit Chef, est âgé de 8 ans et demi.

Les Toques d'Opale et votre syndicat organisent depuis huit ans 'Graine de P'tit Chef'. L'édition 2008 a eu lieu le mercredi 21 mai. Pouvez-vous revenir sur cette opération qui séduit de plus en plus d'écoliers ?
C'est un concours qui s'adresse aux élèves de CM1 et CM2, et qui est mis en place avec le partenariat de la CCI de Calais. Nous arrêtons un thème et, par l'intermédiaire des professeurs des écoles, nous demandons aux enfants de présenter une recette chaque année différente et dédiée à un produit du terroir. Cette année, le thème était les fromages. On a reçu plus de 80 recettes. Nous en sélectionnons 12 et les auteurs des 5 premières sont conviés au lycée professionnel du Détroit et réalisent devant un jury leur recette. On note la présentation, la manière dont les produits sont utilisés, la qualité, le goût. Le grand vainqueur gagne une semaine à Antibes tous frais payés pour lui, ses parents et ses frères et soeurs s'il en a. Le 2e va au Parc Astérix avec toute sa famille. Les 12 reçoivent des pass-cinéma et se voient offrir un repas avec leur famille dans un restaurant du Club. Le gagnant 2008 a 8 ans et demi, il s'appelle Léo Besson-Beaugeois. Sa recette : Corbeille en dentelles de briques des Flandres avec ses petits légumes et son fromage de chèvre. Comme chaque année, la recette gagnante figure à la carte des restaurants des Toques d'Opale durant la semaine qui suit le concours. Ce que nous voulons, c'est faire comprendre la gastronomie aux enfants. Et nous sommes toujours surpris de voir qu'ils prennent ça très au sérieux. En 2009, le thème sera la sole. On est un pays où on la pêche encore, ainsi que les poissons plats.

Un dernier point. Comment s'est traduit le blocage du port de Calais pour la profession ?
Le blocage des ports est toujours négatif. On a eu la grève de SeaFrance en mars durant seize jours. Cela donne une image négative de la France. Les Anglais sont très sensibles, et ils n'aiment pas du tout rester bloqués sur leur île. Nous sommes solidaires des pêcheurs, mais un blocage total est une véritable catastrophe pour toute la région et pas seulement pour Calais. Le 21 mai, j'ai fait 1 seul couvert. Beaucoup de mes collègues restaurateurs ont été dans la même situation. zzz74v

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L'Hôtellerie Restauration n° 3083 Hebdo 29 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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