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du 9 mai 2008
ÉDITO

Actionnaires

Longtemps paradis de la petite, voire très petite entreprise, l'hôtellerie et la restauration ont, depuis quelques années, été confrontées, elles aussi, aux défis de la croissance, du développement national et international, de la recherche des indispensables fonds propres, de la modernisation, et de l'entrée dans le monde impitoyable de la concurrence.
Il est vrai que notre pays n'a connu qu'avec décalage les évolutions qui ont marqué la profession dans les pays anglo-saxons où le capitalisme règne en maître depuis plusieurs décennies, par le biais des chaînes hôtelières, des groupes de restauration et de brasseries, des franchises et autres modèles d'enseignes répandues dans tous les pays.
En France, jusqu'à l'introduction d'Accor à la corbeille en 1982, l'industrie hôtelière s'était développée dans le cadre d'un capitalisme familial et patrimonial qui évitait d'aborder le monde mystérieux des transactions boursières, celui encore plus inquiétant des fonds d'investissements et prises de participations, OPA 'inamicales' (un terme plus acceptable que 'sauvages'), alors qu'à la suite d'opérations acrobatiques, spéculations hasardeuses, délits d'initiés et autres fantaisies des 'Mozart de la finance', l'opinion publique n'exprimait guère sa confiance dans le fonctionnement des marchés financiers.
En outre, notre héritage judéo-chrétien ne prédisposait pas les entrepreneurs hexagonaux à se lancer dans une quête éperdue de financements externes au nom de la sacro-sainte 'indépendance' qui n'était que le leurre d'une absence d'attractivité pour les investisseurs. Seul le regretté Bernard Loiseau avait ouvert la voie de l'actionnariat au niveau d'une PME, acceptant de se plier aux règles de transparence de la Bourse.
Mais il n'était pas possible au village gaulois de rester à l'écart de l'évolution de l'économie mondialisée où les capitaux circulent à la vitesse de la lumière.
Accor, bien sûr, fut le premier hôtelier-restaurateur hexagonal à participer à la fête, et cela avec succès. Et les projets des fonds d'investissements Colony Capital et Eurazeo, forcément perçus comme déstabilisants en dépit des lénifiantes déclarations de circonstances, illustrent l'intérêt des investisseurs pour le fleuron de l'hôtellerie française.
Cette décision de "monter en puissance" dans le capital d'Accor nous rappelle que la profession est devenue - et c'est plutôt une bonne nouvelle - attractive pour les gestionnaires de fonds qui sont en train de se substituer aux banques dont la capacité d'intervention faiblit considérablement en raison des 'crises' dont elles portent une large part de responsabilité. De Concorde passée sous contrôle de l'Américain Starwood jusqu'à Buffalo Grill entre les mains de… Colony, en passant par les Frères Blanc dans le giron de la Caisse des dépôts, la liste est longue des entreprises nationales d'une taille significative qui relèvent d'actionnaires investisseurs qui entendent jouer un rôle 'actif' dans la stratégie de l'entreprise.
Mais en tant que tout petit entrepreneur, vous pouvez toujours devenir, si le porte-monnaie vous en dit, actionnaire d'un de ces groupes, ne serait-ce que pour savoir ce qui s'y passe.
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3080 Hebdo 9 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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