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du 10 avril 2008
ÉDITO

À pas comptés

Récemment nommé secrétaire d'État au Tourisme, Hervé Novelli vient de se féliciter publiquement, dans les colonnes du Figaro, de la "bonne santé" du secteur, sans oublier le désormais traditionnel couplet sur l'accueil des fameux 80 millions d'étrangers censés se rendre en France chaque année pour admirer la tour Eiffel, le château de Versailles, le Mont Saint-Michel et la promenade des Anglais.
En phase avec l'action engagée par son prédécesseur Luc Chatel, le nouveau responsable gouvernemental du tourisme entend poursuivre la même voie des réformes, et notamment celles des normes des hébergements dont les travaux ont été confiés à une commission spécialisée à l'automne dernier. Or, selon Jean-François Girault, président de la commission, et dont l'organisation professionnelle, la CPIH, tenait congrès la semaine dernière à Angers, les travaux avancent plus lentement que prévu. Selon le langage bureaucratique en vigueur, le "rapport d'étape" (à l'école, on disait le brouillon) qui devait être remis aux pouvoirs publics fin mars devra encore attendre quelque temps, alors que les conclusions définitives ne seront certainement pas prêtes pour les tant attendues 'Assises du tourisme' prévues en juin prochain. Ce retard est dommageable car ces 'Assises' ont pour objet de définir une "stratégie pour le tourisme à l'horizon 2020", ce qui nécessite pour le moins des bases de réflexion fondées sur des certitudes, et non sur des suppositions ou des hypothèses en gestation.
L'observateur blasé se contentera une fois de plus d'espérer que les grandes déclarations d'intention seront suivies des effets indispensables à la reconnaissance et au développement harmonieux d'un secteur susceptible d'apporter à l'économie nationale un point de croissance supplémentaire. C'est du moins ce que l'on dit chez les spécialistes, et il vaut mieux y croire, encore que tout bon économiste sait très bien que la croissance ne se décrète pas.
Et même si la révision des normes des hébergements, notamment celles de l'hôtellerie qui datent de 1986, n'apporte pas de bouleversements fondamentaux, les professionnels ont besoin de connaître les exigences réglementaires qu'ils devront mettre en oeuvre rapidement, alors que d'autres contraintes en matière de sécurité incendie, de qualité environnementale, de réglementations diverses sont d'ores et déjà programmées.
Au fait, faut-il véritablement bâtir un système normatif de l'hôtellerie à l'heure où les nouveaux circuits de commercialisation, le développement exponentiel des voyages sur internet, la recherche du moindre prix systématique s'éloignent considérablement de la superficie des salles d'eau ou de la taille du hall de réception ? D'ailleurs, on annonce comme une révolution la création d'une 5e étoile en remplacement de la catégorie très française de 4 étoiles luxe, fruit de l'imagination débridée des fonctionnaires de l'administration du tourisme d'un autre temps.
Au fait, combien de pays comparables à la France ont-ils encore des normes hôtelières ?

L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3076 Hebdo 10 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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