Actualités

Page d'accueil
 Sommaire
du 20 mars 2008
ÉDITO

Mégots et chuchotements

Depuis qu'il est interdit de fumer dans les établissements, pas d'autre solution pour les accros de la clope que d'aller satisfaire leur vice sur le trottoir. De préférence entre amis, c'est plus convivial, et cela permet en même temps de tenir conversation sur le bitume, dernier refuge des damnés de la nicotine.
Comme l'interdiction date du 1er janvier 2008, une saison qui prédispose peu aux stations prolongées en plein air, les nuisances collatérales pour le voisinage restèrent dans les limites de l'acceptable, d'autant qu'en hiver, fenêtres et volets restent clos plus longtemps. Mais à l'approche de la belle saison, la donne risque de changer, et la cohabitation entre clients fumeurs et résidents, se révéler plus difficile, notamment en ville où cafés et restaurants occupent fréquemment des rez-de-chaussée d'immeubles d'habitation.
Dans un article de Me Funke, avocat à la cour, publié en page 17 de ce numéro, vous trouverez de précieuses indications sur votre responsabilité, ses limites et ses conséquences.
Toutefois, il ne suffit pas d'attendre un éventuel contentieux pour se prémunir de tout désagrément. Soyez lucides, il y a peu de chances que les voisins apprécient les conversations à voix haute à une heure avancée de la nuit sous prétexte qu'il est impossible aux convives d'en griller une à l'intérieur. Et même si vous n'êtes pas juridiquement responsable du comportement de vos clients, il vaut mieux cultiver de bonnes relations avec un entourage chatouilleux - cela se comprend - sur le plan de sa tranquillité.
En revanche, la pollution par mégots jetés négligemment sur le trottoir relève de votre responsabilité en raison d'un arrêté qui vous oblige à maintenir propre la voie publique devant votre établissement, et pas par transfert sournois des déchets nicotiniques devant la porte du voisin. Là encore, il vous faut imaginer des solutions acceptables par les intéressés, notamment en matière de cendriers qui doivent ne servir qu'à recevoir les mégots de vos impénitents fumeurs.
Et puis au-delà de toute réglementation, et avant tout contentieux qui vous empoisonnera l'existence quoi qu'il arrive, il vaut mieux, avec diplomatie, trouver un modus vivendi acceptable à la fois par vos clients, vos voisins, et éventuellement, les autorités locales. Car il est dangereux de laisser une situation de ce genre se dégrader par absence de décision : il n'est jamais agréable d'avoir droit à une visite quotidienne de la maréchaussée alertée par des voisins excédés, et encore moins d'avoir à s'expliquer devant une instance pour des questions qui peuvent être réglées en amont.
Juste une dernière précision : pour les mégots jetés par terre, c'est très cher : de 183 à 450 E pour le contrevenant. Autant prévenir vos clients… distraits..
L. H. zzz80

Article suivant


Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 3073 Hebdo 20 mars 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration