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 du 6 mars 2008 |
ÉDITO |
À tous les autres
Impossible
d'y échapper, l'actualité de la semaine, c'est la sortie du Michelin,
le seul, le véritable arbitre des élégances culinaires, qui
renvoie à leur plume laborieuse tous les petits marquis de la soi-disant
critique culinaire. Mais le Michelin, c'est bien pour ceux
qui ont le bonheur de faire partie des quelque 10 000 sélectionnés
de l'année. Sans parler, bien sûr, des étoilés dont la
joie éclate sans un regard pour les recalés : un peu comme la liste des
admis à l'ENA qui n'ont plus le temps d'aller boire un verre avec l'ami
définitivement écarté de l'inspection des finances.
Bon, dans un cas comme dans l'autre, ce n'est pas une catastrophe,
bien au contraire. Imaginez un monde peuplé de 3 étoiles et de conseillers
d'État ? Pas vraiment.
Alors, vous tous qui êtes l'immense majorité anonyme
et laborieuse de la profession que vous avez choisie, dites-vous que les stars du
métier n'existeraient pas sans votre talent, votre enthousiasme, votre acharnement
- il en faut - à accueillir du mieux possible les millions de visiteurs
français et étrangers qui choisissent notre pays. D'ailleurs,
étoiles ou pas, il n'y a qu'un seul jugement qui doit vous importer : celui
de vos clients.
Ceci dit, vous serez, vous aussi, immensément fier le jour
où le guide rouge vous sélectionnera pour votre plus grande gloire. Sans
oublier qu'on peut très bien - Dieu merci - vivre sa vie sans le Michelin
ni sans entrer à l'ENA.
L.H.R.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3071 Hebdo 6 mars 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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