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	du 31 janvier 2008	BISTROT

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AU "GRAND CAFÉ" DE CAMPLONG (34)

Cinq générations pour un siècle d'histoire

Camplong (34) Depuis 1947, Pauline Joucla est fidèle au poste derrière son comptoir. Un bar qui se transmet dans la famille Joucla. Et avec Pierre et Katell, fils et petite-fille de Pauline, la relève est prête pour assurer encore un bel avenir à cet établissement inauguré au XIX^e siècle.

Pauline Joucla (93 ans) avec son fils Pierre (66 ans) et de sa petite-fille Katell (28 ans). Trois générations qui se relaient derrière le comptoir du Grand Café de Camplong, dans l'Hérault.

C'est une bourgade de l'arrière-pays de l'Hérault, au-dessus de Bédarieux, un petit village de 250 habitants à l'écart des grandes routes touristiques. C'est ici, à Camplong, que la famille Joucla se passe le relais de génération en génération pour faire vivre le Grand Café. Un établissement inauguré en 1898 par l'arrière-arrière grand-père de Katell, qui sera à son tour sans doute, un jour, derrière ce comptoir plus que centenaire. Pour l'instant, c'est Pauline Joucla qui accueille encore les clients avec un enthousiasme qui prouve que l'on est peut-être toujours jeune à 93 ans. Son café a traversé les époques en gardant le charme 'du temps jadis' ; l'établissement, classé parmi les cafés historiques et patrimoniaux d'Europe, a même conservé quelques éléments datant du XIX^e siècle, comme les grandes glaces accrochées aux murs, ou le poêle à charbon posé au milieu de la salle, dont le long tuyau court au-dessus de la tête des clients.

Soixante années de carrière
Ce poêle, c'est aussi le souvenir d'une époque révolue où le café était tous les jours animé par les va-et-vient des mineurs de fond, au rythme des descentes et des remontées des puits à charbons. L'exode de cette population d'ouvriers chassés par la fermeture des mines est l'un des bouleversements que Pauline Joucla a connu, au cours de ses soixante années de carrière professionnelle. Sans la solidarité familiale et l'attachement des gens du village, le Grand Café de Camplong n'y aurait sans doute pas survécu. "Je me souviens de cette époque où nous invitions des groupes d'une douzaine de musiciens, nourris et logés, qui allaient faire la quête de porte en porte pour pouvoir manger un peu, et tout cela finissait par de grandes fêtes dans le café, avec un bal tous les dimanches où tout le village se retrouvait", raconte Pauline Joucla. Son fils Pierre Joucla se rappelle aussi, puisqu'il a passé le plus clair de son enfance dans ce bar. À 66 ans, il n'a pas l'intention cependant de sombrer dans une quelconque nostalgie : "Nous avons une tradition à perpétuer, celle des cafés chantants et des cafés littéraires que nous avons lancée depuis des décennies." Pierre Joucla espère donc profiter du regain d'intérêt pour l'arrière-pays de l'Hérault, lié au développement du tourisme vert, pour continuer à faire brûler la flamme (du poêle à charbon) du Grand Café de Camplong. Et Pauline Joucla n'est pas près de prendre sa retraite…
Francis Matéo zzz22v

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L'Hôtellerie Restauration n° 3066 Hebdo 31 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE