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du 24 janvier 2008
ÉDITO

Incohérences

Difficile pour le citoyen de s'y retrouver dans la cacophonie des pouvoirs publics à l'égard de la profession. Il est vrai que depuis quelques semaines, nos gouvernants ont fait fort. D'abord, ce fut la très discrète "loi du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit", un de ces textes que les constitutionnalistes qualifient de "lois fourre-tout" dans lesquelles on peut sans grand risque faire passer des mesures qui pourraient autrement susciter de virulentes oppositions.
Ainsi, au détour de l'article 24 relatif à la modification du Code de la santé publique, le droit de transfert des licences de boissons à consommer sur place est profondément modifié sans le moindre commencement de concertation avec les représentants de la profession. Vous trouverez en page 12 de ce numéro de L'Hôtellerie Restauration les dispositions de ce texte qui remet gravement en cause les possibilités de transfert des licences entre départements, ainsi que le calcul des distances par rapport aux établissements protégés. Même si la profession n'est pas a priori hostile à toute évolution législative, elle ne peut que regarder avec méfiance des dispositions votées par le Parlement, rédigées par un de ces bureaucrates éloignés des réalités qui continuent d'entraver l'évolution du pays.
Même comportement de notre ministre de la Culture qui a cru bon, en début de semaine, de nous annoncer une trouvaille sortie de l'esprit embrumé des conseillers qui gravitent dans les allées du Palais Royal : pour entretenir les bâtiments historiques que l'État néglige depuis des décennies, pourquoi ne pas instituer une taxe sur les 'hôtels de luxe', ce qui ne dérangera bien évidemment personne sauf les intéressés. Faire preuve d'autant de démagogie relève d'une incompétence rare, et illustre l'absence de vision d'avenir, dont les meilleurs experts s'accordent à considérer qu'elle passe par une baisse significative des prélèvements obligatoires. Sauf dans notre beau pays où la franchouillardise fiscale semble, hélas, encore, très répandue. Et là non plus, il n'est pas certain que cette annonce pour le moins inattendue soit le fruit d'une concertation approfondie avec les autres ministères concernés, celui des Finances ou le secrétariat d'État au Tourisme, sans parler, une fois encore des professions concernées considérées (si l'on peut dire) comme quantités négligeables.
Mais le plus dommageable de cette affaire est l'incapacité absolue des technocrates toujours actifs à imaginer le moindre petit commencement d'une solution intelligente. Au fait, comment font-ils, à Florence, pour entretenir leurs monuments historiques qui représentent (selon les Florentins) la moitié du patrimoine mondial de l'Unesco ? Pas en taxant les hôtels que Mme Albanel a qualifiés de 'luxe', oubliant au passage que de nombreux 4 étoiles notamment sont quasi-exclusivement des hôtels d'affaires où les clients ne viennent pas pour pratiquer le tourisme culturel. Doivent-ils être taxés au nom d'une cause fort noble mais qui n'a pas de relation directe avec les déplacements professionnels ?
Enfin, pas très sympa, notre Président, avec le brave Joël Lailler, vous savez, ce cafetier qui fait grève de la faim dans sa 2 CV. Faut-il qu'un conseiller qui a des lettres (ça doit exister) rappelle au chef de l'État le vers de Corneille : "à vaincre sans péril…" ?
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3065 Hebdo 24 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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