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du 12 avril 2007
COURRIER DES LECTEURS
Rémunération du travail de nuit d'un jour férié

Veilleur de nuit, je voudrais savoir quel salarié a droit au paiement double du salaire en cas de travail à cheval le 1er mai. Je m'explique : mes horaires sont de 21 heures à 7 heures. Puis un réceptionniste vient prendre ses fonctions à partir de 7 heures jusqu'à 15 heures, puis un autre prend le relais. Qui profite alors du 1er mai. Celui qui commence à travailler le 1er mai ou celui qui termine le 1er mai ? (V. M. par courriel)

Un arrêt de la chambre sociale en date du 8 mars 2007 vient rappeler comment apprécier le jour férié pour déterminer la rémunération des travailleurs de nuit pendant ce jour.
Dans cette affaire, l'entreprise pratique le travail par roulement. 3 équipes se relaient dans la journée de 5 heures à 13 heures, de 13 heures à 21 heures, et de 21 heures à 5 heures pour l'équipe de nuit.
Les 48 salariés affectés à des postes en équipe de nuit, qui ont donc travaillé de minuit à 5 heures le 1er mai, ont demandé le paiement de l'indemnité prévue en cas de travail ce jour férié. L'employeur avait refusé d'accéder à leur demande au motif que pour les salariés travaillant en équipe, en raison du décalage de chacune, cette journée du 1er mai commençait à la fin de l'équipe de nuit, soit à partir de 5 heures le
1er mai pour se terminer 24 heures après, soit à 5 heures le 2 mai.
Faux, a répondu à la Cour de cassation. Le 1er mai se définit par sa date et non par une durée de 24 heures. En conséquence, le jour férié s'entend comme un jour civil calendaire commençant à 0 heure et se terminant à 24 heures, sans qu'il soit possible de donner une définition variable en fonction des horaires de l'entreprise. Dans la mesure où les salariés ont travaillé de minuit à 5 heures, ils ont droit à l'indemnité égale au montant du salaire prévue en cas de travail le 1er mai. Ce qui signifie qu'en pratique, ces salariés seront payés double sur la base de ces 5 heures effectuées le 1er mai.
En conséquence, vous avez droit au paiement double des heures effectuées de minuit à 7 heures, puis votre collègue de jour bénéficiera de la totalité de sa journée payée double. zzz60r

Comment présenter le bulletin de salaire avec les majorations d'heures supplémentaires ?

Lorsqu'un salarié a un salaire mensuel forfaitaire à 1 600 E bruts pour 169 heures avant le 1er avril 2007, comment doit-on calculer son salaire à partir du 1er avril 2007 ?Devons-nous effectuer un calcul de son taux horaire, soit 1 600 : 169 = 9,46 ? Ce qui donnerait alors les 2 lignes suivantes :
151,67 x 9,46 = 1 434,79
17,33 x (9,46 x 1,10) = 180,33
(S. L. par courriel du 5 avril 2007)

Il est vrai que si la profession peut continuer à travailler sur la base de 39 heures par semaine, soit 169 heures, elle doit cependant payer la majoration des heures supplémentaires effectuées à partir de la 36e heure. Cela signifie que 2 présentations du bulletin de paie sont possibles.

1re solution
Ce salarié rémunéré sur la base de 1 600 E pour 169 heures de travail par mois aura droit :
• 1re ligne Salaire de base pour 169 heures : 1 600 E
• 2e ligne Majoration heures supplémentaires à 10 % : 17,33 x 9,47 x 10 % = 16,41 E
• 3e ligne Avantages en nature nourriture : 44 x 3,17 = 139,48 E
Soit un salaire brut de 1 755,89 E.

Cette première solution consiste à ne rien changer. On maintient sur la 1re ligne du bulletin de paie le montant du salaire dû au salarié pour une durée du travail à 39 heures, soit 169 heures par mois, qui est la durée conventionnelle de travail, puis on rajoute une 2e ligne correspondant uniquement aux taux de majoration à 10 % des heures effectuées entre la 36e et la 39e heure.
Dans la mesure où l'horaire collectif est de 39 heures par semaine, l'entreprise peut mensualiser les heures supplémentaires de 36 à 39 heures. Le salarié effectue 4 heures par semaine, cela correspond donc à 17,33 heures par mois (soit 4 heures supplémentaires par semaine multiplié par 52 semaines divisé par 12, pour atteindre 17,33 heures mensualisées).

2e solution
Ce même salarié est toujours rémunéré sur la base de 1 600 E, mais pour 151,67 heures avec paiement des 4 heures supplémentaires à 110 %.
• 1re ligne Salaire de base pour 151,67 heures de travail : 1 436,31 E
• 2e ligne Majoration des HS jusqu'à 39 heures : 17,33 x 9,47 x 110 % = 180,53 E
• 3e ligne Avantages en nature nourriture : 44 x 3,17 = 139,48 E
Soit un salaire brut de 1 756,32 E

Comme vous pouvez le constater, il y a une différence de 43 centimes d'euros entre ces 2 formules de calcul, sachant que cette différence s'accentue plus le salaire de base augmente (elle est de 2 E pour un salaire de base à 2 000 E). Cette différence est due à la règle des arrondis. En effet, en recalculant le taux horaire à partir du salaire mensuel de base de votre salarié, on a des problèmes d'arrondis (quand le 3e chiffre après la virgule est égal ou supérieur à 5, il faut l'arrondir à l'unité supérieure). Ce qui explique également ma différence de calcul avec la vôtre.
Il faut savoir que les 2 principales organisations patronales signataires de cet accord (l'Umih et le Synhorcat) recommandent d'appliquer la première solution, à savoir maintenir la durée de base de travail à 169 heures par mois et payer uniquement le taux de majoration à 10 % pour les 4 heures supplémentaires mensualisées. Pour ces 2 organisations patronales, c'est très clairement l'esprit des partenaires sociaux lors des négociations. zzz60r

Les classifications officielles des restaurants

Pourriez-vous me dire s'il existe une classification officielle avec des étoiles pour les restaurants à l'instar de ce qui se passe pour les hôtels ?    (C. B. par courriel)

Effectivement, il existait un classement officiel des restaurants qui s'exprimait en étoiles. Celui-ci résultait d'une réglementation datant de 1963, peu à peu tombée en désuétude. Un arrêté du 8 novembre est venu fixer les conditions de classement des restaurants dans la catégorie de 'restaurant de tourisme'.
Cette dénomination s'intègre dans la Pyramide de la Qualité qui repose sur 3 paliers : le classement 'Restaurant de tourisme', le label 'Restaurateurs de France' et la certification 'Cuisineries Gourmandes'.
En matière de restauration, cette Pyramide de la Qualité est la seule classification officielle reconnue par le ministère du Tourisme. Celle-ci a été créée en vue de revaloriser l'image de la profession, et d'offrir aux consommateurs et aux touristes une meilleure lisibilité de l'offre de restauration, la Pyramide de la Qualité reposant sur des impératifs de qualité et de professionnalisme.

Le classement Restaurant de Tourisme
Au bas de la Pyramide se trouve le classement Restaurant de Tourisme, régi par l'arrêté du 27 septembre 1999. Pour l'obtenir, vous devez en faire la demande auprès de la préfecture de votre département, et offrir à vos clients un niveau minimum de qualité et de service garantissant votre professionnalisme. Ainsi votre établissement doit être conforme à la réglementation relative au commerce, à l'urbanisme, à l'hygiène, à la salubrité et à l'accessibilité des personnes handicapées. Quant à la cuisine proposée, peu importe le style : française, étrangère, traditionnelle ou encore régionale. Les plats peuvent être élaborés avec des matières premières appertisées, déshydratées, surgelées ou sous vide, mais dans tous les cas, ils doivent être confectionnés sur place par un personnel qualifié ou justifiant d'un minimum d'expérience professionnelle.

Le label Restaurateurs de France
À l'échelon supérieur de la Pyramide de la qualité se trouve la labellisation Restaurateurs de France. Celle-ci est réservée aux restaurants de tourisme qui proposent une cuisine française traditionnelle à base de produits régionaux, qui s'engagent à respecter une charte, et qui acceptent de se soumettre régulièrement à un audit de contrôle. Pour en savoir plus sur ce label, vous pouvez contacter le siège social de l'Association nationale des Restaurateurs de France
(131 bd de Sébastopol, 75002 Paris. Tél. : 01 53 63 00 77. rdf@restaurateursdefrance.asso.fr ou www.restaurateursdefrance.com).

La certification Cuisineries Gourmandes
Au sommet de la Pyramide de la Qualité, se trouve la certification Cuisineries Gourmandes des Provinces françaises (CGPF). Un restaurant certifié Cuisineries Gourmandes remplit obligatoirement les conditions nécessaires au classement Restaurant de Tourisme, mais en plus, il s'engage à respecter un cahier des charges très strict et doit passer chaque année avec succès un contrôle effectué par Qualité France, un organisme certificateur indépendant et agréé par l'État. Parmi les obligations spécifiques d'un restaurateur certifié : proposer une cuisine régionale composée de produits frais et du terroir.

Pour en savoir plus, adressez-vous à l'Association CGPF
(les cabanes, 81170 cordes-sur-ciel. tél. : 05 63 56 06 58. www.cuisineriesgourmandes.com)
zzz66c

Rubrique animée par Pascale Carbillet.

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