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du 6 juillet 2006
ÉDITO

Après la finale...

Décalage temporel oblige, lorsque vous lirez ces lignes, vous saurez si la valeureuse équipe de France, enflammée par Zizou et piquée au vif par les quolibets ibériques (à retenir, le coup de faire siffler La Marseillaise, patriotisme pas vraiment mort) va tenter dimanche de ramener dans l'Hexagone le trophée conquis de haute lutte il y a 8 ans. Sinon, il faudra se dire qu'une demi-finale, ce n'est pas mal non plus.

En revanche, aux dires de nos interlocuteurs, surtout en province, l'enthousiasme populaire ne se traduit pas forcément par une fréquentation accrue des établissements, ce qui exige de se poser quelques questions qui fâchent.
D'abord, il n'y a qu'en France, pratiquement, que des restaurateurs organisent des dîners "pour ceux - plutôt celles d'ailleurs - qui n'aiment pas le foot", pariant ainsi à l'avance sur un désintérêt du public, alors que le foot, quoiqu'on en pense, est aujourd'hui un phénomène de société qu'il est dangereux d'ignorer, voire de mépriser lorsqu'on pratique un métier d'accueil et de service. D'autant que pas une interlocutrice, de tout âge et de toute condition, ne rechigne à commenter les choix de Domenech (le pauvre), une passe de Thuram, un arrêt de Barthez, ou évidemment un but signé Thierry Henry !
Et il ne serait venu à l'esprit d'aucuns cafetiers ou restaurateurs anglais, espagnol, italien, allemand ou brésilien de s'adresser aux non-footeux.

Bref, vous l'avez compris, l'enthousiasme n'est pas notre fort, et c'est bien dommage. Alors que sur la pelouse du stade de Francfort, les 'Bleus' ont une nouvelle fois fait chavirer la nation rassemblée, nous semblons encore favoriser le repli sur soi avec la tristounette soirée 'pizza-bière' devant l'écran familial. Pendant ce temps, brasseries, cafés, pubs, tavernes, ierstubs et bodegas refusent du monde, y compris dans les pays déjà éliminés de la compétition.

En Allemagne même, où se dispute la plus importante manifestation sportive de l'année, la société Lenôtre, habituée des grands rendez-vous, a été débordée par l'appétit féroce des convives qui dévoreraient environ 1,5 à 2 kg de nourriture contre 800 grammes en moyenne, s'étonne le chef surpris de ce régime : "4 bières et 5 saucisses par personne."

Il est encore temps de se mettre au diapason et de retrouver ce goût de l'événement partagé qui semble bien nous faire défaut. Il faut dire qu'il y a du boulot : au début de la semaine, avant les demi-finales annoncées comme explosives, votre serviteur a eu du mal, dans le Midi écrasé de chaleur, de trouver un bistro ou un resto affichant une formule 'spécial match'. Juste pour donner envie aux gens de sortir de chez eux. Pensez-y, l'an prochain, la Coupe du Monde de Rugby se dispute en France. Avec de solides spectateurs venus d'Irlande, d'Écosse, ou d'Afrique du Sud (entre autres). Pas question de contingenter la bière, de mesurer la taille des écrans, ou le nombre de saucisses…
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2984 Hebdo 6 juillet 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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