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du 16 mars 2006
HÉBERGEMENT

TOURISME ET HANDICAP FACE À UNE DEMANDE CROISSANTE

5 HÔTELS ET RESTAURANTS LABELLISÉS

Picardie Nombreux sont les établissements adaptés pour accueillir des personnes handicapées. Peu le disent, question d'image sans doute. Les personnes à mobilité réduite représentent pourtant un marché très important.


Alain Belpaume, de l'hôtel Les Saules, présente la salle de bains de sa chambre équipée pour personnes handicapées.

Pour moi, accueillir des personnes handicapées est quelque chose de normal. Notre société n'a pas à le cacher", estime Michel Dain, directeur d'exploitation du Royhotel à Roye (80), une unité de 43 chambres en 3 étoiles. Et pourtant… En dépit de la loi sur l'accessibilité des sites d'accueil aux personnes handicapées de 1998, de la création du label Tourisme et Handicap en 2001, de sa mise en place en Picardie en 2003, seuls 20 sites touristiques en disposent à ce jour dans la région. Et parmi eux, 5 hôtels et restaurants.
"L'obligation entraîne de proposer une chambre pour personnes handicapées pour une capacité de 20 chambres", rappelle Alain Belpaume, de l'hôtel Les Saules à Favières (80). Avec seulement 13 chambres (en 3 étoiles), cet hôtelier a choisi d'en équiper une. "Il n'y en avait pas à proximité, et je l'ai fait dès la construction. C'est un argument commercial." L'aménagement impose des circulations (portes, couloirs) larges d'au moins 80 cm. La salle de bains est équipée d'une douche de plain-pied avec chaise, robinetterie accessible, W.-C. surélevé et poignées diverses. Il est également demandé une cabine téléphonique avec un appareil bas, "qui ne sert pas, précise Alain Belpaume, puisque les clients peuvent appeler de leur chambre !".
En reprenant le Royhotel, Michel Dain a créé 4 chambres pour personnes handicapées. L'hôtelier convient que cela a représenté un "surcoût important", mais il tenait à ce que les personnes à mobilité réduite ou déficientes sensorielles "ne soient pas pénalisées". Couleurs vives pour éviter les obstacles, salles de bains équipées, carte de restaurant en braille, Michel Dain admet qu'il s'agit "d'une contrainte financière et gestionnaire, sans aucun retour sur investissement ni rentabilité". Mais lui, dont l'épouse est kinésithérapeute dans un foyer pour personnes handicapées, et le beau-père grand invalide de guerre, ne se voyait pas faire autrement.
Décerné par une commission mixte réunissant le comité ré
gional de tourisme et des associations pour personnes handicapées, le label Tourisme et Handicap concerne les handicaps moteur, mental, auditif et visuel. Chacun postule pour un ou plusieurs, et se voit octroyer le label pour 5 ans renouvelables. Selon Jean-Luc Verbrugghe, du CRT, le label est pourtant "un avantage concurrentiel" : 40 % de la population française souffre de telles déficiences, dont 74 % de seniors. Le marché représente 36 millions de personnes en Europe, dont 5 millions voyagent déjà. Et la demande insatisfaite serait de 293 millions de nuitées ! De quoi s'étonner du faible nombre d'hôtels labellisés. Cependant, nombreux sont ceux pouvant accueillir cette clientèle, en particulier les chaînes, mais qui le taisent. Question d'image ?
Jacques Gravend
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L'Hôtellerie Restauration n° 2968 Hebdo 16 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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