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du 12 janvier 2005
RESTAURATION

BOUCHES-DU-RHÔNE

La croisade de Pierre Alfonsi contre la loi littoral de 1986


Pierre Alfonsi, président de la FIH 13.

Depuis le 31 novembre 2004, date de la démolition de Chez Juju et Chez Marc et Mireille, à Beauduc (Salin-de-Giraud), les Bouches-du-Rhône n'ont plus de restaurants de plage. Pourtant, 70 établissements du littoral - dont le célèbre Fonfon - sont tous ou en partie sur le domaine maritime. Certains sont soumis à une Autorisation d'occupation temporaire (AOT), qui est un titre d'occupation du domaine public, personnel et précaire. Difficile pour eux de vendre ou de léguer leur affaire. À peine élu à la présidence de la Fédération de l'industrie hôtelière des Bouches-du-Rhône (FIH 13), Pierre Alfonsi avait promis à ses adhérents de monter au créneau et d'organiser un lobbying professionnel intense pour réformer la loi littoral. Il a tenu promesse, rallié par d'autres départements concernés, il crée une commission spécialisée au sein de la Fih 13 (et prochainement au sein de la Fédération régionale qu'il préside), et organisé de très nombreuses rencontres avec la préfecture sur ce thème. Seul problème : le sous-préfet Yannick Imbert, secrétaire général, qui était son interlocuteur, vient de partir comme chef de projet Iter !

Réformer la loi littoral
L'action de Pierre Alfonsi vient d'être officialisée par le président Daguin qui l'a désigné pour siéger au Conseil national du littoral. Pour lui, pas de doute, il faut réformer la loi littoral et l'adapter aux réalités du monde économique : "Cette loi a été votée en urgence, il y 20 ans, pour éviter de bétonner les côtes. On n'avait pas eu tort de la prendre, mais ce n'était pas suffisant. On ne peut pas faire des lois rigides. Dans une démocratie, il faut tenir compte de l'efficacité économique. C'est ce qu'ont compris les députés qui veulent la réformer. Il est parfaitement anormal qu'au même endroit, à quelques mètres d'écart, certains ont le foncier à leur nom et que, pour les autres, on leur demande de partir au bout de 60 ans d'installation, sans indemnité d'éviction, et qu'ils n'ont pas le droit de vendre leur affaire. C'est l'administration qui est fautive quand elle les met hors-la-loi. Il faut s'asseoir autour d'une table, faire un état des lieux, chiffrer le nombre d'emplois concernés, les investissements." Pierre Alfonsi milite depuis longtemps sur l'établissement d'un cahier des charges qui lierait les établissements situés sur le domaine maritime. "Il faut que les établissements s'engagent à respecter et entretenir l'environnement. Pourquoi l'État n'aurait-il pas le droit de donner des baux de longue durée, cessibles, qui permettraient d'amortir les investissements sur 10 ans au lieu des 2 ans dans le cas des AOT ? Quand un professionnel investit, crée des emplois, respecte l'environnement et les normes d'hygiène et de sécurité, il ne peut pas avoir en permanence une épée de Damoclès au-dessus de sa tête."
Réclamant l'équité devant la loi et la possibilité d'entreprendre dans des conditions normales, Pierre Alfonsi, fort de sa nomination, compte rencontrer prochainement les ministres responsables du dossier. À suivre.
Dominique Fonsèque-Nathan zzz22v

Complément d'article 2959p6

Jean-Pierre Lasserre - Hôtel le Richelieu à Marseille (13) : L’État m’a mis en prison
En 1992, Jean-Pierre Lasserre achète Le Richelieu à Marseille. L’établissement (21 chambres, 2 étoiles), qui date des années 1930, est situé sur la Corniche Kennedy, à côté de la plage des Catalans. Problème : 60 m2 sont situés sur le domaine maritime (salle des petits déjeuners, terrasse de 20 m2 et salons des 2 suites). Jean-Pierre Lasserre est au courant mais n’y attache pas d’importance. "Depuis les années 1950, quelque soit le propriétaire, l’AOT était renouvelée régulièrement pour une période de 4 ans." En 2000, il veut vendre son fonds. Il apprend "que l’AOT ne serait pas renouvelé et qu’on demanderait la démolition de la partie située sur le domaine maritime". Il est atterré : "La règle du jeu changeait en cours de partie. On est en plein délire. L’État m’a mis en prison puisqu’il me prive de la liberté individuelle de vendre." Il prend un avocat, rencontre la mairie et obtient une AOT puis, une deuxième jusqu’au 31 décembre 2006. Il n’est plus question pour lui de trouver un repreneur ni même de travailler correctement. "Comment investir quand on n’a pas de visibilité et qu’on peut vous demander de démolir une partie de votre hôtel ? Amputer l’hôtel de 60 m’obligerait à tout restructurer. Ce n’est pas économiquement viable et me priverait du classement. Ma seule solution serait de vendre en appartements. Que ce soit moi ou un autre qui soit propriétaire de l’établissement, qu’est-ce que cela change ? La manière dont les AOT est donnée est une entrave à la liberté d’entreprendre. On me dit que nous sommes 70 dans ce cas dans le département. Comment pouvons-nous investir et développer l’emploi sans aucune visibilité ? C’est un gâchis."

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L'Hôtellerie Restauration n° 2959 Hebdo 12 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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