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du 5 janvier 2006
VIE PROFESSIONNELLE

Première loi antitabac en terre ibérique

Les CHR espagnols ont 8 mois pour se mettre aux normes

Ça y est, la loi antitabac votée mi-décembre en Espagne est entrée en vigueur. Une 'révolution' dans un pays réputé pour sa forte consommation de cigarettes. La France va-t-elle à son tour enclencher un durcissement du mouvement contre le tabagisme en 2006 ? Grincements de dents en perspective.

Depuis le 1er janvier, l'Espagne est passée non-fumeur, ou presque. L'interdiction touche les lieux de travail, qui ne peuvent bénéficier d'aucune zone fumeurs. Y compris en terrasse. En ce qui concerne les CHR dont la surface ne dépasse pas les 100 m2, ils ont 8 mois pour se ranger dans la catégorie fumeurs ou non-fumeurs. Leur décision devra être ensuite clairement affichée à l'entrée. Les établissements de plus de 100 m2 vont devoir, quant à eux, s'ils veulent conserver une clientèle de fumeurs, installer un espace avec cloisons et ventilation adaptées. Ces dispositions, dans un pays réputé pourtant pour sa forte consommation de tabac, mettent de l'eau au moulin du député
du Bas-Rhin, Yves Bur, qui a déposé en

novembre 2005 un texte visant à l'interdiction totale de fumer en France dans les lieux recevant du public. Si son action n'a pas été soutenue, comme il l'aurait souhaité, par les membres de l'Assemblée nationale, celui-ci attend avec impatience le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales sur le tabagisme passif au travail qui doit tomber pro-
chainement. Lors du colloque du 2 novembre sur la dépendance au tabac, Yves Bur s'est attaqué ouvertement aux industriels qu'il qualifie de "vendeurs de mort" faisant "la promotion de leurs produits en évoquant la liberté et le plaisir". Invité à participer aux débats, le président de l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie, André Daguin, avait rappelé son attachement à "une meilleure information sur le tabac et à la stric

te application de la loi Evin". Lors de cette journée, Olivier Migette, barman, avait pris le micro pour témoigner contre l'atmosphère enfumée dans laquelle il avait été contraint de travailler et qui avait eu sur sa santé des conséquences sévères. Sur le terrain on le voit, les avis sont pourtant encore très partagés. "On en a marre des lois et des interdits !", s'exclame un cafetier parisien. Le verdict rendu le 29 juin 2005 par la Cour de cassation de Rennes, qui fait aujourd'hui jurisprudence, "permet à un salarié, dont l'employeur n'a pas respecté les prescriptions de la loi Evin sur le tabagisme dans l'entreprise, de prendre acte de la rupture de son contrat de travail. Il consacre une obligation de sécurité de résultat incombant à l'employeur vis-à-vis de ses salariés", a rappelé récemment dans un courrier destiné à ses adhérents le président confédéral de l'Umih. Une mise en garde nécessaire. Cela dit, on rencontre aujourd'hui des professionnels qui choisissent d'eux-mêmes de basculer leur établissement non-fumeurs. C'est le cas de Michel Uhalt, propriétaire du Café de l'Ambassade à Paris, dans le VIIIe arrondissement, qui applique la mesure depuis décembre : "Nous avions de plus en plus de réflexions sur l'ambiance enfumée. Avec seulement 60 m2 de surface, il était difficile de mettre en place un coin fumeurs. On ressent une légère perte le matin au bar à l'heure du café, mais nous avons une augmentation de la vente à emporter. Nous avons fait ce choix pour notre personnel qui est non-fumeur."   
Sylvie Soubes
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L'Hôtellerie n° 2958 Hebdo 5 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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